La reine du disco sort un nouvel album, « Looking Back », très différent des précédents, dans lequel elle parle essentiellement d’amour. L’occasion pour elle de nous raconter ses romances d’hier et d’aujourd’hui.
From Paris-Match ... Click on the link . . .
Paris Match. Vous annoncez régulièrement prendre votre retraite, pour vous retirer définitivement dans votre maison du Luberon et peindre. Mais voilà que vous sortez un nouvel album… Il vous est impossible de vous arrêter ?
Amanda Lear : Il y a deux ans, Chanel a utilisé ma chanson « Follow Me » pour une publicité diffusée dans le monde entier. On m’a écoutée jusqu’en Corée, où je n’ai pourtant jamais mis les pieds. J’ai retrouvé une place dans le hit-parade de plusieurs pays. Universal m’a donc contactée pour que je sorte un nouvel album. Le vingt-troisième, vous imaginez ! Pour quelqu’un qui ne savait soi-disant pas chanter, c’est quand même extraordinaire. J’ai toujours été gâtée. Au théâtre aussi, où je remplis les salles.
Dans ce nouvel album, terminé le disco, vous chantez de la variété… et des chansons d’amour. Un sujet qui vous passionne ?
Je n’allais pas faire du disco jusqu’à mes 95 ans ! D’ailleurs, les personnes que je croisais autrefois en discothèque, je les rencontre aujourd’hui à la pharmacie. J’avais envie de changer de registre depuis longtemps. J’en avais déjà parlé avec Gainsbourg, qui voulait m’écrire des chansons. Là, je voulais des chansons d’amour, écrites par de jeunes artistes, notamment Pierre Lapointe, Patxi Garat... L’amour traverse nos vies. On fait tout par amour, des conneries, des sacrifices, des compromis.
Êtes-vous trop souvent tombée amoureuse ?
Je crois que je tombe amoureuse toutes les cinq minutes ! D’autant que j’ai besoin de séduire, que ce soit le serveur ou le chauffeur de taxi. Mais ce n’est pas pour prouver que je suis plus belle qu’une autre, plutôt pour laisser ma marque. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je n’ai pas eu tous les hommes que je voulais à mes pieds. Certains n’étaient pas libres ou m’ont résisté. Mais je dois dire qu’en amour, j’ai aussi été gâtée : je suis sortie avec des garçons magnifiques, des hommes merveilleux, à commencer par Salvador Dali que j’ai vraiment aimé.
« Je ne crois pas qu’une histoire d’amour puisse durer éternellement. »
N'avez-vous eu des histoires qu’avec des hommes ou également avec des femmes ?
J’ai eu des coups de cœur pour des tas de copines, à s’appeler cinquante fois par jour, à s’habiller de la même façon, à tout partager… Mais jamais rien de sexuel. Même si je pense, au fond, que c’est plus simple entre filles, j’aurais fait une très mauvaise lesbienne.
On a l’impression, en écoutant votre album, que les romances se terminent toujours mal…
Je ne crois pas qu’une histoire d’amour puisse durer éternellement. Les mecs sont tous les mêmes : ils finissent par vous quitter pour une qui a un plus beau cul. Je n’ai jamais supporté que l’on m’abandonne, alors je suis toujours partie avant. Il ne faut pas arriver à ce moment fatidique où une routine s’installe, où vous commencez à trouver des défauts à l’autre. C’est comme dans une carrière, il vaut mieux partir quand on est au sommet, ne pas s’accrocher.
Quel a été votre plus grand chagrin d’amour ?
Sans aucun doute, la disparition de mon mari [Alain-Philippe Malagnac, mort dans un incendie en 2000, NDLR]. Après ça, je suis quand même retombée amoureuse d’un homme, qu’Alain-Philippe m’avait quasiment désigné comme son successeur. Un ami à lui, un Italien, qui voulait prendre soin de moi. Un garçon très beau, très gentil, avec qui je suis restée neuf ans, mais qui a fini par me tromper avec une miss météo. Pour me venger, j’ai couché avec tous ses potes. Je ne peux pas pardonner quand on m’a trompée.
Mais vous, avez-vous toujours été fidèle ?
Ça dépend ce que l’on entend par là. Je ne crois qu’à la fidélité du cœur, mais pas du corps. Pour moi, le sexe n’est qu’une chose prosaïque sans importance. C’est comme prendre le thé là avec vous. D’ailleurs, je ne considère pas que les hommes qui font appel à des prostituées trompent leur épouse.
Vos meilleurs amants étaient-ils italiens ?
Je ne crois pas car ils sont souvent très séduisants mais trop égoïstes. Pour rien au monde je n’aurais épousé un Italien. Récemment, il y en a un – avec qui j’avais eu une histoire il y a quarante ans – qui m’a recontactée. À l’époque, il était chanteur et magnifique, avec de grands yeux verts. Là, il m’a envoyé une photo de lui : il est devenu pizzaiolo et chauve. Quel choc ! Il vaut mieux ne jamais revoir les gens !
Sur Instagram, on vous voit parfois entourée de charmants jeunes hommes. Qui sont-ils exactement pour vous ?
Comme j’ai toujours eu cette réputation de mangeuse d’hommes, il suffit que je poste une photo de quelqu’un que j’ai croisé dans une soirée pour que l’on imagine immédiatement qu’il est mon fiancé. Vous savez, les hommes d’aujourd’hui ont compris qu’ils pouvaient être des objets sexuels, donc ils s’autorisent à vous allumer. Il y a plein de mannequins que je croise qui sont comme ça. Et même quand ils sont gays, ils m’allument.
Dans cet album, vous avez une chanson sur le sexe tarifé. Pourriez-vous y avoir recours ?
Non, mais ces jeunes gens qui se disent attirés par une femme plus âgée sont bien contents quand celle-ci les invite dans un bon restaurant. Tout le monde y trouve son compte ! Lui passe une bonne soirée, avec une femme qui a de l’expérience, qui a plein d’histoires à raconter, qui le fait rire. Et à vous, il apporte sa fraîcheur et son enthousiasme. Il n’y a pas que le sexe !
Vous pensez que certains hommes n’étaient attirés que par votre célébrité ?
C’est difficile de faire le tri, de savoir s’ils viennent vers vous parce que vous avez fait la couverture de « Paris Match » ou parce qu’ils ont véritablement été séduits. Une chose est sûre, la notoriété aide. Parce que vous êtes célèbre, les gens oublient que vous avez des rides.
Cherchez-vous encore l’âme sœur ?
Je ne suis plus obsédée par ça. La boutique est fermée. Comme je le dis souvent : le prochain qui me verra à poil, ce sera le médecin légiste. D’ailleurs, à force de le répéter, Philippe Boxho, un médecin légiste belge qui participe aux « Grosses Têtes », a déclaré que son rêve serait de m’autopsier.
Qu’est-ce qui vous séduit à tous les coups chez un homme ?
Avant, je les aimais plus féminins, avec les cheveux longs. Maintenant, je les préfère barbus et baraqués. Même si le plus important, c’est le sourire, le regard, et surtout la voix, que j’aime un peu cassée, comme celle de Cyril Lignac ou de Guillaume Pley. Il n’est pas spécialement beau mais sa voix est tellement sexy.
Vous avez eu David Bowie ou encore Brian Jones dans votre lit. Quel homme célèbre vous plairait aujourd’hui ?
Il y a toujours le mec à la mode… Avant c’était Brad Pitt, aujourd’hui, ce serait Jacob Elordi, qui est très grand et très beau.
Avez-vous des regrets ?
Non, il ne faut pas ! Même si parfois, j’ai raté de bonnes occasions… Comme quand le groupe Maneskin m’avait proposé un duo et que j’ai refusé. Depuis ils ont gagné l’Eurovision et sont des superstars. On passe à côté de projets mais ce n’est pas grave finalement. Récemment, François Ozon m’a dit qu’à l'époque, il avait pensé à moi pour le rôle de la sœur de Catherine Deneuve dans « Potiche »… Mais alors pourquoi ne m’avait-il pas appelée ? Ce n’est pourtant pas compliqué de trouver mon numéro.
Comptez-vous remonter sur scène avec ce nouvel album ?
On me le réclame mais je ne voudrais pas décevoir mes fans. Ils ne veulent pas me voir seule accoudée à un piano. Et cet album ne se prête pas forcément à un grand spectacle avec des danseurs.
Désormais vous préférez faire du théâtre plutôt que des concerts ?
Le théâtre est un bonheur complet. On me propose des pièces tous les jours, comme je suis bankable, mais c’est à chaque fois du boulevard. J’ai envie de quelque chose de différent. Qu’un auteur, comme Florian Zeller, m’écrive une pièce sur l’euthanasie. Même si le sujet est tragique, on peut le traiter de façon légère. On pourrait par exemple raconter l’histoire d’une vieille star qui veut en finir.
C’est un sujet qui vous tient à cœur ?
Je fais partie de l’ADMD, l’association pour le droit de mourir dans la dignité. J’en veux terriblement à Emmanuel Macron de ne pas avoir fait avancer cette loi que l’on attend depuis longtemps. Moi, j’ai déjà mon adresse à Zurich si j’en ai envie…
À quel moment irez-vous ?
Peut-être demain, qui sait. Il ne faut pas attendre d’avoir un AVC, de tomber dans les escaliers ou de ne plus avoir envie de rien… La vieillesse est une maladie injuste qu’il faut éradiquer. Alors, on me dit toujours : « mais tu es en pleine santé… » Justement ! J’ai été comblée : j’ai eu une carrière, du succès, la beauté et l’argent… Je ne peux que remercier pour tout ça ! Donc maintenant, je pourrais m’en aller.
Vous êtes-vous déjà levée un matin avec l’envie d’en finir ?
Il y a plein de matins où on se dit ça...Et puis après, on prend du Guronsan ou on va faire du shopping. (Rires)


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire