vendredi 10 mars 2017

Amanda Lear « Ce personnage a contribué à me rendre populaire. Elle fume, boit, tout le contraire de moi ».

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Amanda Lear: « Sur scène, on n’est pas obsédé par son image » Cinq ans après avoir fait un carton avec Panique au ministère , l’ex-reine du disco renoue avec les planches dans La Candidate. Elle fera campagne, le jeudi 16 mars, à 20 heures, à l’Opéra-théâtre. Rencontre avec une Amanda Lear sans langue de bois.


Edouard Collin, Amanda Lear
Vous incarnez, dans La Candidate, une ministre de la Jeunesse et des sports qui se présente à l’élection présidentielle ? Vous êtes-vous inspirée d’une ministre pour ce personnage ? « À l’époque où j’ai commencé à jouer la pièce au théâtre de la Michodière, à Paris, je regardais beaucoup Hillary Clinton. J’ai coupé mes cheveux au carré. J’ai remarqué, qu’en politique, les femmes portent des petits tailleurs stricts, n’ont pas de boucles aux oreilles et souvent, elles jettent un foulard sur l’épaule pour féminiser leur look. Elles croient que pour être crédibles, elles doivent se masculiniser. Mon personnage n’y connaît rien en politique. Ce qui l’intéresse, ce sont les belles robes, les bijoux, être sponsorisée par les émirs du Qatar. Cette femme n’a pas de programme. Plus elle enchaîne les maladresses et plus elle séduit l’électorat. C’est un peu Donald Trump qui, à la fin, est élu. »



Raymond Acquaviva, Edouard Collin, Amanda Lear 
Peut-on voir La Candidate comme une charge contre la politique traditionnelle ? « Oui, c’est une charge contre ce milieu plein de magouilles, d’hypocrisie. »


Camille Hugues, Raymond Acquaviva, Amanda Lear, Marie Parouty, 
    Edouard Collin, Lydie Muller 
Quel est pour vous l’exemple de la femme en politique ? « Au temps de Mitterrand, Édith Cresson. Aujourd’hui, Christiane Taubira. Elle était pleine d’idées, dégageait une sympathie extraordinaire, elle n’a pas été au bout de ce qu’elle aurait pu faire. À l’étranger, je suis séduite par une Angela Merkel. On se moque de ses tailleurs mais elle maintient son pays. C’est l’une des femmes les plus influentes au monde. » Nous sommes à quelques semaines de la présidentielle. Cette campagne vous fait-elle pleurer ? Rire ? « Au moment où je vous parle, je suis à Bordeaux. Alain Juppé vient d’annoncer qu’il ne sera pas le plan B. Dans cette campagne, il y a tous les jours des coups de tonnerre et pas d’annonce. »


Amanda Lear, Marie Parouty, 
    Edouard Collin, Lydie Muller 
Vous allez voter ? « Non, dans la pièce, je dis la politique c’est un peu comme l’émission The Voice , c’est le plus sympathique qui gagnera. » Vous vous êtes lancée avec succès dans le théâtre de boulevard. Est-ce que ça vous a donné une certaine crédibilité pour pouvoir prétendre à d’autres rôles ? « Je voudrais bien. J’ai prouvé que je remplissais les théâtres. J’ai aujourd’hui des propositions intéressantes. Michel Fau ou Éric Assous veulent travailler avec moi. Ça me fait plaisir qu’on pense à moi. »


Camille Hugues, Raymond Acquaviva, Amanda Lear, Marie Parouty, 
    
Et le milieu du cinéma, pense-t-il à vous ? « Je tourne beaucoup en Italie. En, France, les rôles qui seraient pour moi, on les file à Arielle Dombasle. Le jour où Woody Allen m’appellera, je serais ravie. Je crois beaucoup au destin. Il y a quelqu’un qui tire les ficelles. Il suffit d’attendre. »


Marie Parouty, Amanda Lear, Edouard Collin, Raymond Acquaviva, 
Camille Hugues, Lydie Muller 
Vous avez dit que le théâtre vous avait donné une assurance. On a du mal à croire que vous n’en aviez pas… « Des grandes timides comme moi sont mortes de peur sur scène. Mais c’est là où on se regarde le moins le nombril. Contrairement à la télé, on n’est pas obsédé par son image. On n’a pas de micro, on est mal éclairé, tout ça donne une certaine assurance. Je me sens bien dans ma peau. Dans les asiles, on leur fait jouer la comédie pour qu’ils expriment leurs traumatismes. Le théâtre est un exutoire. »


Camille Hugues, Raymond Acquaviva, Amanda Lear, Marie Parouty, 
    Edouard Collin, Lydie Muller 
Vous avez annoncé vouloir vous retirer de la scène. Vous y songez vraiment ? « J’ai quarante ans de carrière, je n’ai jamais connu de traversées du désert. J’ai travaillé en Allemagne, en Italie, en France, je ne me suis jamais arrêtée. J’aimerais bien profiter de la vie, faire le tour du monde, apprendre à cuisiner des tartes, mener une vie normale, quitte à faire un come-back comme Aznavour. »

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