Amanda Lear et les comediens de Lady Oscar sont en ce moments dans le sud Ouest de la France !
Les vies d'Amanda
- " On le sait ! :
"" Amanda Lear n'est qu'une supercherie !!! ""
Amanda Lear interprète ce soir et demain Lady Oscar au Pin Galant. De Dali au théâtre de boulevard, elle revient sur quelques-unes de ses mille vies.
Une interview d'Amanda Lear, c'est une avalanche de rires tonitruants, de réparties définitives. Cette vedette de la provocation répond à vive allure, elle clignote sans cesse de la profondeur à la frivolité, du premier au quinzième degré. À l'occasion de sa venue au Pin Galant, la tête d'affiche de « Lady Oscar » revient sur quelques étapes de son improbable parcours. Une réinvention si permanente qu'il est difficile de définir en un mot cette comédienne-animatrice-chanteuse-peintre-muse-mannequin-people !
Dali. « La première fois que nous nous sommes rencontrés, dans le milieu des années 60, j'avais 17 ou 18 ans, c'était chez Castel. Il m'a dit : "Vous avez la plus belle tête de mort que j'aie jamais vue"… La dernière fois que je l'ai croisé, il était très difficile d'accéder à lui, il ne souhaitait pas que je sois témoin de sa déchéance. Il a fini par accepter, mais à condition de me recevoir dans le noir ; Louis II de Bavière, qui était amoureux de Wagner, faisait la même chose dans son château de Neuschwanstein quand il se sentait diminué. Dali, je n'ai jamais été hyperfan de sa peinture. En revanche, il a vraiment marqué notre époque, l'expo présentée actuellement à Beaubourg le montre bien. »
Le Palace. « En 1978, Fabrice Emaner m'a demandé de donner un concert pour l'inauguration du Palace. C'était dément. Il y avait 5000 personnes, les gens attendaient dans la rue. En fait, c'était assez pompé sur le Studio 54 de New York ! Ces deux boîtes ont représenté un changement d'échelle : elles ont ouvert l'ère des grandes discothèques, les boîtes sont passées de 500 à 3000 personnes. Avant le Palace, à Paris, il n'y avait que des petits clubs comme Régine ou l'Élysée Matignon… » Cuir et panthère. « À l'origine de la fameuse pochette pour Roxy Music, il y a une photo de Karl Stoecker ; Brian Ferry et son groupe l'ont choisie comme pochette de l'album "For your pleasure" et c'est devenu culte. La panthère, le cuir noir… À l'époque, en 73, ça détonait, par rapport à Sheila ou France Gall ! C'est toujours le même processus : au début ça choque, et après, tout le monde veut faire pareil. Cette pochette a été imitée un paquet de fois…
« Depuis les années 70, chaque génération de chanteuse va plus loin dans la provocation, Lady Gaga va plus loin que Madonna par exemple, cette surenchère finit par tourner à vide. Aujourd'hui, on a une inflation de gamines refaites à la Nikki Minaj, dont on se fout de la musique : on veut juste voir le clip, et il faut que ce soit toujours plus provocateur. Elles vont devoir finir par vomir ou accoucher sur scène pour provoquer. »
Berlusconi. « C'était un bon patron de chaîne. On a lancé ensemble Canale Cinque, il avait une idée précise de ses programmes, il fallait que ce soit fastueux, luxueux. Il a inventé en Italie une télé qui a été copiée un peu partout dans le monde. Je ne l'ai pas vu depuis 25 ans. J'ai l'impression qu'il a pété les plombs au niveau personnel. » Le théâtre. « J'ai hésité très longtemps avant de me lancer, puis j'ai commencé avec "Panique au ministère" en 2009. Personne n'y croyait, tout le monde pensait que j'allais me ramasser, et ç'a été un carton, une surprise. Le théâtre est une école ; tous les soirs, on apprend à mieux jouer la comédie, à respirer, à moduler sa voix… Il faut une vraie discipline, surtout pour le boulevard qui est très rythmé, ça va à toute berzingue, et ça tombe bien car j'ai toujours été très disciplinée. Le théâtre offre par ailleurs un lien direct avec le public, on ne peut pas tricher, il n'y a pas de prompteur, pas de micro. C'est une sensation incroyable d'être sur scène, c'est pour ça que Michel Galabru, Marthe Mercadier ou Annie Cordy continuent. Le théâtre, c'est addictif. » Le corps. « J'attache beaucoup d'importance à l'esthétique. Dieu nous a donné un corps, nous devons l'entretenir, j'aime les gens beaux et sportifs, j'ai du respect pour les athlètes qui font de leur corps une sculpture. Mes premiers émois artistiques à l'école des Beaux-Arts furent la statuaire antique et les sculptures de Rodin. Une statue peut s'approcher de la perfection. » La vérité. « Une personnalité publique projette toujours une image, il y a des choses qu'on dissimule, un masque en cache un autre, on est en promo. Il n'est pas sûr que tout ce que je vous ai dit durant cette interview soit absolument vrai. Vous attendiez du Amanda Lear, je vous ai donné du Amanda Lear (rires). »