Rencontre avec Amanda Lear
Amanda Lear fait ses débuts sur les planches dans une comédie de boulevard qui lui sied à merveille "Panique au Ministère"
"Je ne suis pas celle que vous croyez"
Artiste jusqu’au bout des ongles... Amanda Lear affiche avec classe ses 71 ans. Peintre, mannequin pour Paco Rabanne, chanteuse grâce à David Bowie, animatrice de télévision en France comme en Italie, elle s’est éprise depuis trois ans de théâtre et s’essaye avec talent à sa première pièce: Une comédie de boulevard ‘Panique au Ministère” dont le succès phénoménal à Paris depuis mars 2009 entraîne une tournée de 51 dates en Province, dont Avignon. Rencontre avec celle qui fut aussi l’égérie de Salvador Dali et qui croque la vie comme Eve croque la pomme.
Après la chanson, la mode, la peinture, la télévision... vous montez sur les planches pour la première fois. Que vous apporte donc le théâtre?
Grâce au théâtre, j’ai gagné en crédibilité. Les gens se disent que finalement je ne suis pas si mauvaise que cela, car à la télé ou au cinéma, c’est tout trafiqué! Au théâtre, on ne peut pas tricher. Vous n’avez jamais vu Catherine Deneuve sur les planches! Et en plus de cela, c’est très mal payé. Là on touche nos 300 ou 400 euros. Faut être fou pour faire du théâtre! En tout cas, je vais repartir sur scène, c’est très clair! Avec des potes, on aimerait monter au théâtre “Le lauréat” de Dustin Hoffman.
Artiste aux multiples facettes, cela ne vous pèse-t-il pas de jouer toujours la même piècedepuis bientôt trois ans?
A Paris, je commençais à en avoir marre c’est vrai, au bout de deux ans, mais c’était un tel succès! Mais là c’est formidable car la tournée est prolongée jusqu’en avril prochain en Province. J’adore jouer dans les petits théâtres à l’italienne comme celui d’Avignon où le public est très acueillant. Et puis on est une équipe formidable avec un metteur en scène adorable! Chaque fois qu'on change de ville, il faut se réadapter.J’aime ce côté rock’n roll!
Que vont devenir vos autres passions?
Moi ma passion c’est la peinture. J’ai mis entre parenthèse la musique. Quelquefois je chante dans des réceptions parisiennes et mes amis de la mode du monde entier viennent me voir. Je suis contente qu’on se souvienne que j’étais chanteuse.
Et la télévision, y compris celle de Berlusconi qui était venu lui-même vous chercher?
La télé, ça ne me branche plus du tout. Ils m’ont proposé de présenter “La ferme des célébrités”. Je ne peux plus, c’est nul toutes ces émissions. Plus ça va, plus ça vole bas... Quant à l’Italie et Berlusconi, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pire, j’ai tiré la chasse. La télé italienne, le fiancé italien, c’est oublié!
Avez-vous songé à participer au Festival d’Avignon?
Bien sûr! Avignon, je connais car tous les étés, j’y suis fourrée pour le festival. J’ai failli y participer avec “Le bel indifférent” de Jean Cocteau, mais les héritiers ont hésité, puis c’est tombé à l’eau.
Vous avez écrit cinq ouvrages autobiographiques dont “Dali et moi”. Le dernier paru en 2009 s’intitule “Je ne suis pas celle que vous croyez...” Qui êtes-vous alors?
Je suis loin d’être celle que les gens croient. C’est tout le contraire.Vous savez les gens les plus drôles à la scène sont les plus tristes dans la vie. Regardez Louis de Funès par exemple! J’avais besoin de dire aux gens qui j’étais: solitaire, agoissée, romantique. Vous savez, je rêve d’un amour parfait! Ce livre m’a aidé personnellement, comme une théraphie.
Vous dites que vous ne planifiez jamais votre vie. Vous semblez donc avoir une bonne étoile?
Je laisse faire toujours le destin. Je crois beaucoup aux rencontres. Il faut vivre au jour le jour, je n’ai jamais fait de prévision de carrière. Je prends une chose à la fois et je crois en ma bonne étoile car il y a toujours un rebondissement. On me disait “has been”. Moi, je surgis là où on ne m’attend pas!
Propos recueillis par Violeta ASSIER pour VaucluseMatin .....
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