lundi 14 octobre 2013

Amanda Lear " Paparazzi . . . Vie Privée ou Vie Publique . . . Plus de 200 000 clichés

  Toute une vie sur Papier Glacé ou Journal ! ! !





        "Ce qui alimente le succès c'est la provoc"
                                          Paparazzi or Paparazzade
                  
Grisant Non ? 186 211 vues ! ! !
 
Et Amanda Lear, Nicolas Briançon ? ? ?
 
 
 
Une pièce comme Divina, c’est un peu la récré non ?
Eh bien ce n’est pas la récré du tout. C’est très compliqué si on veut bien faire.

Si Amanda Lear n’avait pas joué dans la pièce, qui aurait pu prendre le rôle?
Je pense que d’autres actrices auraient pu le jouer, mais il n’y a plus de grandes figures du boulevard comme il y en a eu à une certaine époque, qui ont la capacité de jouer cela et de remplir les salles. Amanda a beaucoup travaillé. Elle est venue voir Volpone (3) l’année dernière. On est allés dîner ensemble après. Je l’ai trouvée d’une très grande simplicité, avec beaucoup d’humour. Elle a énormément de respect pour le théâtre, pour les acteurs qui le font. J’ai été très touché par son humilité face au métier. C’est quelqu’un que je continuerai à voir en dehors du travail. J’ai peu d’amis acteurs dans le fond. Vous savez, la vie d’acteur c’est particulier, on adore être ensemble, on se voit pendant trois ou quatre mois sur un tournage, sur une pièce, on s’aime, on s’adore, on rentre dans des intimités incroyables, on se quitte, on ne se voit plus pendant quinze ans, personne ne s’appelle, et puis on se retrouve et c’est comme si on s’était quittés la veille. Et ça recommence, c’est notre vie, on est fabriqués comme ça. Mais Amanda, c’est quelqu’un que je reverrai. Pour le plaisir d’aller boire un verre avec elle, de déconner, de rire, pour qu’elle me raconte des trucs sur Dali… Je l’aime beaucoup. Je le dis parce que ça a surpris deux ou trois personnes que je fasse cette mise en scène et j’assume avec une joie totale. Il n’y a pas de genre mauvais, il y a des façons de travailler qui ne sont pas bonnes.

Nicolas Briançon Direct Link's

 
  Fille ou Garçon ? Mannequin ou Chanteuse ?


                               Vrai ou Faux, c'est la question ?
                                                                     Direct Link " France Bleu "
       Polyvalente et troublante Amanda Lear
                         par Jean-Paul Billo




« Je suis une survivante ! J’ai la chance d’être encore là et d’avoir rencontré des gens extraordinaires comme Andy Warhol, David Bowie ou Liz Taylor… C’est formidable ! » s’enthousiasme Amanda Lear toujours aussi blonde et pétulante, de sa voix de velours bas perchée qui lui confère une sensualité prêtant à l’équivoque. Décorée par un ministre saluant « l’Icône intemporelle aux mille vies, dotée de toutes les audaces et de tous les talents », l’ex « Reine du Disco » devenue star du petit écran et désormais comédienne appréciée évalue sa longévité à l’aune de sa personnalité que le temps et les épreuves n’ont guère entamé : « La beauté ne dure qu’un temps. Si j’ai encore ma place dans le monde du spectacle, c’est peut-être  parce que je suis restée mince, mais surtout parce je suis rigolote, et que j’aime la vie ! »



Étudiante aux Beaux-Arts à Paris, puis au Saint Martins Collège of Art and Design de Londres, Amanda Lear – repérée et embauchée par la directrice d’agence Catherine Harlé –  se retrouve mannequin et défile notamment pour Yves Saint Laurent, Coco Chanel, ou Paco Rabanne.
En 1965, elle rencontre Salvador Dali dont elle devient le modèle, la muse et l’égérie, tout en fréquentant assidûment les « rock-stars » anglaises de l’époque, dont David Bowie qui l’incite à se lancer dans la chanson.
À partir de 1975, dans le style « Disco », elle enchaîne les succès avec « Blood and Honey », puis, entre autres : « I am a Photograph » « Queen of Chinetown » (1977 – Disque d’Or au Japon), « Follow me » (1978), « Fashion pack » (1979), « Love Boat » (2001), « Forever glam » (2005), ou « I don’t like Disco » en 2012.
Elle totalise plus d’une vingtaine d’albums d’audience internationale, vendus à plus de vingt millions d’exemplaires.


Dans les années 80, en France et en Italie, elle entame une carrière de chroniqueuse et d’animatrice de télévision. Sociétaire régulière des « Grosses Têtes » de Philippe Bouvard, on la voit dans « Cherchez la femme » en 1986 sur La Cinq, « Méfiez-vous des blondes », « Sacrée Soirée », sur TF1, « 20h 10 pétantes » sur Canal Plus, ou « La folle histoire du Disco » sur FR3. De l’autre côté des Alpes, elle se taille une belle popularité grâce à des émissions de divertissement, d’abord sur les chaînes « berlusconiennes », puis à partir de 2001, sur la RAI.


Également actrice, elle apparaît dans plusieurs séries télévisées italiennes, allemandes, espagnoles, et françaises comme « Une femme pour moi » d’Arnaud Sélignac (1993), « Les Années bleues » de Jean-Luc Azoulay (1998), « Avocats et Associés » de Valérie Guignabodet et Alain Krief (2008), ou « Le Grand Restaurant II » de Gérard Pullicino en 2011.
Au cinéma, elle figure au générique de « Bimboland » d’Ariel Zeitoun (1998), « Le défi » de Blanca Li (2002), ou « Starfuckers » de Julien War (2007).
En 2009, elle se lance sur les planches dans « Panique au ministère », mis en scène par Raymond Acquaviva au théâtre de la Porte Saint-Martin. Le succès étant au rendez-vous, elle récidive en 2011 avec « Lady Oscar » de Guillaune Mélanie au Théâtre de La Renaissance, et en 2013 avec « Divina » mis en scène par Nicolas Briançon au Théâtre des Variétés.
Restée fidèle à la peinture, elle expose régulièrement dans diverses galeries à Paris, New York ou Moscou.


Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages à caractère biographique : « Dali et moi » (1986), « Mon Dali » (2004), « Je ne suis pas du tout celle que vous croyez » (2009), d’un roman : « L’Immortelle » (2009), et d’un recueil d’art : « Between Dream and Reality » (2006).
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, elle vit entre Paris et son mas de Provence.

Il ou elle ?

On pourrait écrire : « Amanda Lear voit le jour le… à… » Mais ce serait ignorer la controverse qui enflamme encore gazettes, sites Internet et biographes de tout poil.
Est-elle, comme l’affirment certains de ses anciens proches – témoignages d’époque et photos à l’appui –  née Alain Tap en 1939 en Indochine, entamant à la fin des années 50 une carrière de joli jeune homme transformiste sous le nom de Peki d’Oslo dans des cabarets parisiens – comme Le Crazy Horse Saloon ou Madame Arthur – aux côtés de la fameuse transsexuelle Coccinelle, avant de se faire opérer au Maroc et de devenir la belle Amanda, la fameuse Peki d’Oslo disparaissant au même moment des nuits enfiévrées de la Capitale ?


D’autres sources indiquent sa venue au monde en 1941, ou en 1946 à Hong Kong ou à Hanoï…
Aujourd’hui – coquetterie ? – elle montre sa carte d’identité qui la fait naître « Amanda Tapp, le 18 novembre 1950, à Saïgon ». Ce qui la rajeunit, certes, mais en même temps fait d’elle à 13 ans une étudiante dans une école supérieure, à 14 une égérie des bamboches de stars du rock londonien, et à 15 « l’oiseau rare » de Salvador Dali. Une précocité vraiment exceptionnelle, qui défie le bon sens et les législations alors en vigueur.
On se trouve donc, c’est le cas de le dire, en plein flou artistique.
L’ex-copine des Beatles, des Rolling Stones, l’ancienne petite amie de Brian Jones, Bryan Ferry, Mick Jagger ou David Bowie réfute en bloc les vipérines insinuations sur son identité et donne sa version des faits : « Toutes ces histoires sont des salades ! C’est complètement faux ! C’est Dali qui a lancé la rumeur que j’étais un homme, comme il le faisait souvent avec ses maîtresses. Ça lui plaisait beaucoup ! Et puis Bowie a continué car il pensait que ce serait bon pour ma carrière. À l’époque, l’ambiguïté était à la mode ! »


 Bon…

Parmi toutes ces embrouilles et incohérences, on peut se raccrocher quand même à quelques balises : un papa officier français d’origine britannique, une maman russo-asiatique, leur divorce alors que l’enfant n’a que 5 ans, et une prime jeunesse trimballée entre les domiciles parentaux de la Suisse et de Carcassonne, avec déjà le goût et la pratique des crayons à dessiner.
Une sincérité cette fois évidente apparaît quand elle évoque les bienfaits de son « compagnonnage » avec le Maître de la peinture surréaliste : « Dali, c’était une école merveilleuse de la vie ! Plein d’humour, généreux, adorable ! Quand je l’ai connu, J’étais très dépressive, je vivais dans un milieu où tout le monde se droguait. Lui, il était contre. Il m’a enlevé mes idées brumeuses. Il m’a appris la discipline. Il m’a redonné confiance en moi ! Je suis un peu sa veuve ! »


                                    Amanda Lear amoureuse de Dali le beau ténébreux

                                  Amanda Lear et Manuel Casella son beau ténébreux à Elle



Comédienne à part entière

Amanda Lear aime raconter comment, un beau jour de 1975, l’un de ses rêves s’est réalisé, sous la forme d’une rencontre avec la grande actrice américaine Mae West, sex-symbol des années 30 : « Depuis toute petite, je voulais lui ressembler ! Avant de partir, elle m’a dit : « N’oublie jamais que ta force, c’est ni tes nichons, ni ton cul, ni ton brushing à la Farah Fawcett ! Ta force, c’est ton cerveau ! » Ça m’a scotchée, et j’ai essayé de m’en souvenir ! »
C’est sûr, elle a su mener sa barque en professionnelle avisée, pratiquant à l’occasion l’art sain de l’autodérision : « J’ai créé mon personnage, et j’en suis parfois prisonnière. Quand je m’aperçois à la télé, je peux me trouver soûlante, chochotte, avec mes jeux de mots débiles et mes tenues bizarres. Heureusement, je ne suis pas du tout comme ça dans la vie. Je garde tout à l’intérieur : jalousie, honte, peurs, émotions… »


C’est une inquiète qui noie ses fragilités et ses doutes dans la rigolade, et qui apprécie ses nouveaux galons de comédienne à part entière. Elle pouffe, railleuse : « Il a suffi que je sois un an à l’affiche avec 200 000 spectateurs pour devenir crédible ! Maintenant les propositions pleuvent. Pourtant, je suis la même qu’il y a dix ans, quand on me crachait dessus sur l’air de « La reine du disco va faire du théâtre, on va bien rigoler ! » Pfff ! Ça va d’un extrême à l’autre ! » Pour autant, elle « ne veut pas passer son temps à faire le clown », et souhaite, si l’occasion se présente, se risquer dans des rôles plus consistants du répertoire comme dans « Le Lauréat », ou les pièces de Tennessee Williams.  Et pourquoi pas ?

La vocation de séduire

La tumultueuse vie sentimentale d’Amanda Lear reste marquée par le coup de foudre qui lui tombe littéralement dessus en 1979, quand elle rencontre Alain-Philippe Malagnac, secrétaire et amant de l’écrivain Roger Peyrefitte, venu l’interviewer au Palace. S’ensuivent un mariage et vingt ans de vie commune brisés nets par une tragédie en l’an 2000. Alors qu’elle se trouve en Italie, son mari perd la vie dans l’incendie de leur demeure provençale au cours duquel disparaissent également tous les tableaux, objets et souvenirs de l’artiste. Un drame qui la laisse anéantie, et pourtant elle refuse de sombrer : « Après le psy et les antidépresseurs, j’ai reconstruit la maison, planté des arbres, repeuplé le jardin d’animaux, et je me suis jetée à corps perdu dans le travail pour tenter d’oublier… J’ai appris aussi à mieux apprécier les choses ! »


Aujourd’hui courageusement « reconstruite », elle joue ostensiblement les « cougars » et n’a rien perdu de sa faconde : « Mon bel Italien est parti avec une Miss Météo, mais je me suis fait une raison. Je suis entourée de jeunes gens charmants ! J’aime séduire, j’aime l’amour, c’est une espèce de vocation ! J’ai l’air d’une femme fatale, mais je me laisse facilement attendrir, je suis romanesque ! »
C’est une croyante discrète : « Je prie au volant, dans ma loge, en peignant, et même parfois à l’église à Pigalle, comme les filles qui font le trottoir ! »


Libé explore «Divina» de Jean-Robert Charrier, avec Amanda Lear.

 
 
Divina, de Jean-Robert Charrier, directeur des théâtres de la Porte Saint-Martin, Madeleine et Petit Saint-Martin, âgé de 30 ans, dont c'est la première pièce. Divina s'est imposée à nous, par sa campagne d'affichage où Amanda Lear ressemble à Amanda Lepore par David LaChapelle. En plus, googliserait-on rapidement, «Divina» est aussi une marque de substitut hormonal pour femmes ménopausées. Et c'est au Théâtre des Variétés, datant d’avant la Révolution, en face du musée Grévin, dans un bâtiment inauguré en 1807.
 
 
 
Première remarque, le comique de Divina repose en partie sur l'abjection de soi. On vient pour y rire de ce que l'on est, de ce que l'on aime et dont on a un peu honte. L'héroïne dit d'ailleurs à l'un de ses souffre-douleur: «Vous êtes abject.» A un autre moment, elle lance: «C'est moche ici, on se croirait à l'Hippopotamus», chaîne de restaurants que nous, spectateurs, fréquentons par ailleurs. Amanda Lear elle-même, en tant qu'actrice, accepte ce jeu de l'abjection, puisque son personnage avoue un moment s'être fait refaire le nez, les seins et être botoxée. Elle est désignée par sa rivale comme un morceau de «plastique». Or, l'abjection de soi, si l'on en croit Kristeva dans les Pouvoirs de l’horreur (1980), serait la «reconnaissance du manque fondateur de tout être, sens, langage, désir». En ce sens, le théâtre de boulevard possède aussi un fond tragique. Ça tombe bien, Amanda Lear a déclaré vouloir jouer des rôles tristes. On s'en approche.



Divina, l'héroïne, est une présentatrice de télé sur le retour, virée du jour au lendemain de son émission à succès de la télé nationale. Elle a pour seuls soutiens un être malingre et ridicule, binoclard tendance puceau, Jean-Louis, et un homosexuel italien vantard -à défaut d'être vraiment débrouillard: Eros. Le premier brille par ses mimiques et acrobaties, le second par sa garde-robe léopard. Divina tente de reconquérir le succès en s'incrustant dans l'émission culinaire de son ex, Baptiste, qui végète sur une chaîne câblée. Son intrusion de manque pas de provoquer la zizanie entre Baptiste et son assistante Emilie. Divina parviendra-t-elle à écarter Emilie et faire de Baptiste son outil? Emilie va-t-elle conquérir le cœur de Jean-Louis?



Bien sûr, le public est là pour voir Amanda Lear, monstre sacré, figure d'androgyne mythique vieillissante. Avant la pièce, les couples se retrouvent à la brasserie en face. Un monsieur d'une soixantaine d'année est avec sa maîtresse. Il dit: «Je ne connais pas bien le travail d'Amanda Lear», comme s'il parlait d'Anish Kapoor. La maîtresse dit: «Ce sera deux suprêmes de volaille.» Un autre dîneur d'avant spectacle dirige une PME, il cause affaires avec ses amis. La salle est dans son ensemble plutôt grisonnante. On vient aussi retrouver d'autres stars du petit écran comme Mathieu Delarive (le flic gay dans les Bleus, premiers pas dans la police sur M6) dans le rôle de Baptiste, ou Marie-Julie Baup (madame Lorànt Deutsch à la ville) en Emilie. Le plaisir de la reconnaissance joue à fond, Jean-Robert Charrier ayant placé dès le début, dans la bouche de ses personnages, la même crainte d'être «dépecés» par l'héroïne qui hantait ceux de Lady Oscar, le succès précédent d'Amanda Lear. Et si Divina a pour vrai nom Claire Bartoli, Lady Oscar s'appelait Clara Barnier. On reste en famille onomastique.

Amanda Lear est Divina. Photo Pascal Victor


Ici, Amanda Lear incarne une femme couillue, le genre patronne qu'on adore détester. Comme dans Lady Oscar, d'ailleurs adapté d'Oscar, connu par le film avec de Funès. Dans Divina, l'égérie dalinienne est donc une nouvelle fois despotique, sadique, humilie continuellement ses proches et ses employés. Mais sans que cela ne soit jamais vraiment grave. Aucune leçon politique ici: la violence sociale que le patron exerce sur son subordonné ne consiste qu'en une série de brimades. Ce n'est pas une structure culturelle. Le renversement final (le patron revient à des sentiments plus raisonnables tout en gardant sa mauvaise humeur naturelle) est ainsi facilité par l'annulation des classes sociales qui règne dans les comédies de ce type.
Divina possède aussi un côté foldingue que n'avait pas forcément de Funès, qui s'inspire peut-être, via sa soulographie, de la Patsy Stone de la série britannique Absolutely Fabulous. Les costumes de la pièce sont signés Jean Paul Gaultier, ce qui explique peut-être cela.



 
Dans cet univers bien réglé et rythmé par les piques de Divina, le chaos vient peu à peu s'infiltrer par le personnage d'Emilie. Le décor est, chose rare, en deux parties présentées sur un plateau tournant. Le bureau de Divina d'un côté -avec ses accessoires boulevardiers (divan, chaises, vases…), un portrait géant de Divina, un autre du directeur de la chaîne qui sert de cible pour fléchettes, plus un petit écran vidéo qui diffuse des télés ou sert d'interphone- et de l'autre côté le studio d'enregistrement de Divinement bon pour vous servir, l'émission de Baptiste. Un plan de travail, un four encastré, et un écran vidéo plus grand. C'est le lieu du ratage, du dédoublement: Baptiste et Emilie salopent leurs recettes devant un fond bleu et on voit ce qu'ils font sur l'écran avec des incrustations moches, la caméra nous permettant de découvrir ce qui (ne) se passe (pas) dans les casseroles.



Car non seulement Emilie est nulle en cuisine (elle met les jaunes dans les blancs avant d'essayer de les battre), mais en plus elle s'en fout. Et le rôle est taillé sur mesure pour Marie-Julie Baup, lunaire et folle, qui possède une science sûre du legato: elle sait piéger le tempo de ses partenaires, introduire le malaise par ses accélérations et ralentissements, maintenant l'équivoque dans les relations: Emilie joue-t-elle ou bien est-elle sincère? Qui est pris parmi ceux qui croyaient prendre?



De ce point de vue, Emilie est la rivale de Divina, non seulement parce qu'elle constitue un obstacle aux projets de cette dernière, mais parce que Baup maîtrise le jeu d'une façon beaucoup plus inquiétante et fluide que Lear, plus entière et intraitable. Comme quoi, malgré tout, on en revient à une appréciation de la pièce sur un critère «moderne»: elle est fugitive, déséquilibrée, autoréflexive. Difficile d'échapper à son goût.

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