Écrit par Tof Lundi, 02 Juillet 2012 12:08 pour Rock-in-Chair.com
J'ai écouté votre album I Don't Like Disco, et j'ai trouvé que musicalement ça se rapprochait de ce qu'on pouvait mettre sur le site.
Ça démarre très bien. C'est un peu un virage. J'en avais marre après toutes ces années du disco, disco...On arrêtait pas de m'appeler ! A chaque fois qu'on parle d'Amanda Lear, on voit « Amanda Lear, la chanteuse disco » ou « La reine du disco » ! C'est très désagréable parce qu'on est toutes reines du disco. Donna Summer, qui vient de mourir, c'était aussi la reine du disco. Grace Jones c'était la reine du disco... Donc ça m'irritait énormément d'avoir cette étiquette. J'ai décidé d'arrêter un petit peu, de prendre du recul. On peut pas dire que le disco était de la très bonne musique. C'était du boum boum. D'autant plus que c'était tout le temps enregistré en Allemagne. Et vous savez que les allemands ont toujours aimé marcher au pas, donc c'était toujours quelque chose de très saccadé, très cadencé...qui m'énervait un petit peu parce que j'écrivais les textes de toutes mes chansons. Je tenais à ce qu'on écoute un petit peu tous ce que j'écrivais malheureusement dans la musique disco on écoute pas tous les paroles. On danse dessus, c'est tout.
Donc j'ai décidé de prendre du recul, et depuis plusieurs années les producteurs me contactent en me disant « Quand est-ce qu'on va ré-enregistrer, ou remixer tous vos titres ? » Ça ne m'intéresse absolument pas de ré-enregistrer, de remixer des chansons qui ont déjà 15 ans, 20 ans. Ce qui m'intéresse c'est de rentrer en studio et de faire des nouveautés. C'est pour ça que j'ai attendu que des jeunes me contactent. Ces jeunes qui ont 22 ans, 30 ans, ils sont branchés comme vous électro-pop ; une musique beaucoup plus moderne et alternative. C'est ça qui m’excitait pour travailler avec eux. C'est eux qui m'ont sollicitée et qui m'ont proposée de travailler...Dans leur esprit évidemment toute la période disco c'est un petit peu mythique. Mais ils veulent changer et faire avancer les choses en restant sur une base de Dance (puisque que maintenant ça s'appelle de la Dance) on peut tout de même faire une musique un peu plus intéressante.
Justement, au niveau de la collaboration, on vous a contacté directement pour réaliser cet album là, en fait ?
Justement je ne m'en suis pas chargée puisque je suis au théâtre depuis 3, 4 ans maintenant. Je suis complètement branchée théâtre et c'est vrai que j'avais pas trop le temps de m'occuper de la musique. Donc c'est deux d'Australie qui m'ont contacté, Wilson, d'Angleterre c'est Louise Prey, tous ces gens là m'ont envoyé des bandes et m'ont suggérée des titres. Par ailleurs, un jeune français qui s'appelle Marin, qui vit complètement à part dans son monde à lui. Je me suis dit « Ce sont des gens qui ont vraiment des idées ». Moi, souvent, j'étais contacté par les Pet Shop Boys, par les Scissors Sisters qui me disaient qu'ils aimeraient travailler avec moi. Je leur disais « Bon, écoutez, pourquoi pas ? » Ce qui est bien maintenant qu'on ait fait cet album et le clip ,dont on a pas mal parlé (D'abord il était interdit au moins de 18 ans, puis autorisé), il a d'autres gens vraiment intéressants qui s'intéressent de nous remixer. Andy Bell qui était avec Erasure nous a contacté en disant « moi j'adore Amanda », je vais remixer ça. En ce moment il est à Miami dont il va commencer à travailler sur un remix de « I Don't Like Disco » et de « la Bête et la Belle ». Tout ça c'est plutôt positif de voir que ces grands messieurs, ces Djs vraiment connus s'intéressent à remixer quelques titres de cet album. Moi, ça m'encourage à continuer ! Je suis revenue en studio pour enregistrer deux nouveaux titres un peu plus rock pour m'éloigner encore plus du disco. Et on verra ce que ça donne.
Disons que moi, ça m'enthousiasme de pouvoir faire un genre de musique que j'avais envie de faire depuis des années. Mais le problème c'est que la maison de disque, pas toujours. Je me rappelle, il y a au moins 15 ans, j'avais dit à ma maison de disque qui à l'époque était allemande (C'était Ariola à Munich) « vous savez j'ai croisé untel qui me propose de collaborer avec eux. Et la maison de disque voulait pas ! « Vous avez une étiquette disco, vous restez disco ». C'est difficile de leur faire accepter que l'artiste a envie de changer de style, de progresser. Il n'y avait rien à faire, j'ai du rompre mon contrat de 7 ans, faire un procès pour m'en sortir. Pour essayer de collaborer avec d'autres personnes. J'ai croisé des gens supers intéressants... Il a fallu attendre toutes ces années pour qu'enfin je tombe sur des producteurs qui me disent « Bon, allez y Amanda ! Si vous avez envie de faire ça, essayez »
On peut donc envisager à l'avenir un album rock ?
Et bien moi, c'est la direction que je prends. Lorsque j'ai débuté il y a 30 ans, je voulais faire du rock. Le disco m'intéressait absolument pas. Je sortais avec David Bowie, je fréquentais que des musiciens rocks Brian Jones, Led Zeppelin, et les Stones. A l'époque je voulais faire du rock. Et c'est ma maison de disques qui m'a imposée le disco en me disant « non, non, la mode en ce moment c'est la fièvre du samedi soir, les Bees Gees...Donc vous allez faire du disco. » Comme c'est eux qui décident, j'ai fait un album disco. Manque de bol, heureusement il a eu beaucoup de succès. Comme on a vendu des millions disques, ils m'ont dit « Attendez, on va pas changer ! » Deuxième album disco, Troisième album disco...Au bout d'un moment, je leur ai demandé quand est-ce que j'allais faire du rock'n'roll. J'étais totalement prisonnière de cette image chanteuses paillettes, sexy, avec des robes fendues. Et moi qui voulait être toute en cuir, faire comme mes potes Chrissie Hynde, Suzi Quatro, je les connaissais toutes. J'aurais voulu faire du vrai rock, maintenant c'est peut-être un peu tard à ce stade de ma vie pour me balader avec des chaînes et du cuir mais pas pour faire du rock'n'roll. Le tournant se fait sur quelque chose de plus électro-pop,beaucoup plus intéressant que les premiers titres disco. Donc je pense que c'est possible.
Il faut trouver des gens qui suivent, seul on ne peut rien faire. Il faut trouver des musiciens enthousiastes, qui sont derrière vous,qui vous disent déjà « Oui ! On y croit ! Au départ, il y a une voix intéressante ». Il faut trouver du bons matériels, il suffit pas d'avoir la voix et le look... On a un bon point de départ, un avantage, c'est que je suis connue dans le monde entier. On a pas besoin de me lancer comme une débutante. Évidemment il faut maintenant que les radios, par exemple, acceptent que Amanda Lear fasse encore de la musique intéressante. C'est très curieux parce que là, la campagne est lancée au USA, ça marche. On est déjà dans le hit parade des clubs en Pologne, en Allemagne...Alors qu'en France, ça ne se fait pas. C'est vraiment le pays où, lorsqu'on vous colle en un étiquette, pour vous débarrasser c'est pas de la tarte ! Bien sur j'ai une étiquette difficile à cerner : elle est actrice, chanteuse, elle fait de la radio, animatrice TV... On sait pas trop. C'est très difficile de les convaincre que Amanda Lear est toujours là 20, 30 ans plus tard. Et qu'il y a toujours des fans. Les milliers de vues que nous avons eu lorsque le clip est passé sur Youtube ; c'est hallucinant, un raz de marée. On s'attendait pas du tout à ça et aux réactions que ça a entraîné. Des tas de magazines américains sont venus à Paris m'interviewer, faire des reportages photos,... Et la France...A part Universal, mais il distribue mon disque, pas plus. C'est un petit peu dommage, voilà. Ça viendra. C'est toujours un peu plus long, la France. En ce moment, ils ont Lana Del Rey. On a découvert quelqu'un à la voix grave...Ce que fait Lana Del Rey, je le faisais il y a 30 ans. Pareil pour Madonna. Mais ce n'est pas grave. Quand on est un peu trop en avance sur son époque après ça, éventuellement, les gens reconnaissent, un jour ou l'autre, que c'est quand même intéressant.
Justement en plus, en parlant des étiquettes, j'ai un ami qui bosse à la FNAC et qui m'a dit que votre CD se trouvait dans la catégorie Soul/Funk.
Voilà, c'est tout de même extraordinaire. Autant me mettre entre Sylvie Vartan et Nicoletta ! C'est incompréhensible. Alors que dans tous les autres pays, je connais tout. Lorsqu'on me propose de faire un duo avec Pitbull, Chris Brown, lorsqu'on me dit que Courtney Love m'adore, lorsque je les croise dans mes soirées...ça veut dire que je fais partie d'un autre milieu. Mais tant pis ! Pour la France, il aime me réduire toujours à ça.
De toute façon, ce qui m'intéresse vu que je ne paye pas mon loyer avec mes ventes de disques (comme j'ai d'autres activités), je peux prendre mon temps et faire des choses qui au moins m'intéressent .J'attends de recevoir par courrier de nouvelles propositions, des nouveautés. Des jeunes m'envoient des Cds, je les écoute et voilà. J'ai envie de faire des choses nouvelles, de prendre des risques et de me casser la gueule s'il faut. Mais c'est comme ça qu'on apprend et qu'on progresse. Sinon c'est le train-train, la routine. Et on continue à ressasser pendant 30 ans les mêmes chansons. Je vais quand même pas faire la tournée « Âge tendre et tête de bois » où ils re-chantent les mêmes titres qu'ils ont enregistrés il y a 40 ans, c'est pas possible. Moi je n'ai aucune envie de chanter les titres que j'ai chanté il y a 30 ans. J'ai envie de chanter des nouveaux trucs.
Evidemment c'est très difficile de me cerner parce qu'on n'irait dire que je n'aime pas la disco. J'aime la disco, aller en discothèque comme tout le monde. Il faut bien danser sur une certaine musique que ce soit disco, dance... On a envie d'une musique assez rythmée. Mais ça ne se limite pas que à ça. De temps en temps, une belle chanson mélodique, avec de belles paroles. Si on m'aurait proposé à l'époque de collaborer avec Gainsbourg, de chanter des chansons à textes... On l'accepte pas. Charlotte Gainsbourg chante, on trouve ça très bien. Emmanuelle Seignez chante, on trouve ça très bien. Au départ ce sont des actrices, ce ne sont pas des chanteuses. Mais bon, on trouve ça très bien parce qu'il y a « un nom ». Vous savez c'est un métier très bizarre. J'ai sorti mon premier disque en 1968 et je sais que ça va, ça vient...Là en ce moment c'est plutôt sympathique, surtout par rapport aux réactions venant des USA, de groupes archi-connus. Ça, ça fait plaisir.
J'ai écouté votre album I Don't Like Disco, et j'ai trouvé que musicalement ça se rapprochait de ce qu'on pouvait mettre sur le site.
Ça démarre très bien. C'est un peu un virage. J'en avais marre après toutes ces années du disco, disco...On arrêtait pas de m'appeler ! A chaque fois qu'on parle d'Amanda Lear, on voit « Amanda Lear, la chanteuse disco » ou « La reine du disco » ! C'est très désagréable parce qu'on est toutes reines du disco. Donna Summer, qui vient de mourir, c'était aussi la reine du disco. Grace Jones c'était la reine du disco... Donc ça m'irritait énormément d'avoir cette étiquette. J'ai décidé d'arrêter un petit peu, de prendre du recul. On peut pas dire que le disco était de la très bonne musique. C'était du boum boum. D'autant plus que c'était tout le temps enregistré en Allemagne. Et vous savez que les allemands ont toujours aimé marcher au pas, donc c'était toujours quelque chose de très saccadé, très cadencé...qui m'énervait un petit peu parce que j'écrivais les textes de toutes mes chansons. Je tenais à ce qu'on écoute un petit peu tous ce que j'écrivais malheureusement dans la musique disco on écoute pas tous les paroles. On danse dessus, c'est tout.
Donc j'ai décidé de prendre du recul, et depuis plusieurs années les producteurs me contactent en me disant « Quand est-ce qu'on va ré-enregistrer, ou remixer tous vos titres ? » Ça ne m'intéresse absolument pas de ré-enregistrer, de remixer des chansons qui ont déjà 15 ans, 20 ans. Ce qui m'intéresse c'est de rentrer en studio et de faire des nouveautés. C'est pour ça que j'ai attendu que des jeunes me contactent. Ces jeunes qui ont 22 ans, 30 ans, ils sont branchés comme vous électro-pop ; une musique beaucoup plus moderne et alternative. C'est ça qui m’excitait pour travailler avec eux. C'est eux qui m'ont sollicitée et qui m'ont proposée de travailler...Dans leur esprit évidemment toute la période disco c'est un petit peu mythique. Mais ils veulent changer et faire avancer les choses en restant sur une base de Dance (puisque que maintenant ça s'appelle de la Dance) on peut tout de même faire une musique un peu plus intéressante.
Justement, au niveau de la collaboration, on vous a contacté directement pour réaliser cet album là, en fait ?
Justement je ne m'en suis pas chargée puisque je suis au théâtre depuis 3, 4 ans maintenant. Je suis complètement branchée théâtre et c'est vrai que j'avais pas trop le temps de m'occuper de la musique. Donc c'est deux d'Australie qui m'ont contacté, Wilson, d'Angleterre c'est Louise Prey, tous ces gens là m'ont envoyé des bandes et m'ont suggérée des titres. Par ailleurs, un jeune français qui s'appelle Marin, qui vit complètement à part dans son monde à lui. Je me suis dit « Ce sont des gens qui ont vraiment des idées ». Moi, souvent, j'étais contacté par les Pet Shop Boys, par les Scissors Sisters qui me disaient qu'ils aimeraient travailler avec moi. Je leur disais « Bon, écoutez, pourquoi pas ? » Ce qui est bien maintenant qu'on ait fait cet album et le clip ,dont on a pas mal parlé (D'abord il était interdit au moins de 18 ans, puis autorisé), il a d'autres gens vraiment intéressants qui s'intéressent de nous remixer. Andy Bell qui était avec Erasure nous a contacté en disant « moi j'adore Amanda », je vais remixer ça. En ce moment il est à Miami dont il va commencer à travailler sur un remix de « I Don't Like Disco » et de « la Bête et la Belle ». Tout ça c'est plutôt positif de voir que ces grands messieurs, ces Djs vraiment connus s'intéressent à remixer quelques titres de cet album. Moi, ça m'encourage à continuer ! Je suis revenue en studio pour enregistrer deux nouveaux titres un peu plus rock pour m'éloigner encore plus du disco. Et on verra ce que ça donne.
Disons que moi, ça m'enthousiasme de pouvoir faire un genre de musique que j'avais envie de faire depuis des années. Mais le problème c'est que la maison de disque, pas toujours. Je me rappelle, il y a au moins 15 ans, j'avais dit à ma maison de disque qui à l'époque était allemande (C'était Ariola à Munich) « vous savez j'ai croisé untel qui me propose de collaborer avec eux. Et la maison de disque voulait pas ! « Vous avez une étiquette disco, vous restez disco ». C'est difficile de leur faire accepter que l'artiste a envie de changer de style, de progresser. Il n'y avait rien à faire, j'ai du rompre mon contrat de 7 ans, faire un procès pour m'en sortir. Pour essayer de collaborer avec d'autres personnes. J'ai croisé des gens supers intéressants... Il a fallu attendre toutes ces années pour qu'enfin je tombe sur des producteurs qui me disent « Bon, allez y Amanda ! Si vous avez envie de faire ça, essayez »
On peut donc envisager à l'avenir un album rock ?
Et bien moi, c'est la direction que je prends. Lorsque j'ai débuté il y a 30 ans, je voulais faire du rock. Le disco m'intéressait absolument pas. Je sortais avec David Bowie, je fréquentais que des musiciens rocks Brian Jones, Led Zeppelin, et les Stones. A l'époque je voulais faire du rock. Et c'est ma maison de disques qui m'a imposée le disco en me disant « non, non, la mode en ce moment c'est la fièvre du samedi soir, les Bees Gees...Donc vous allez faire du disco. » Comme c'est eux qui décident, j'ai fait un album disco. Manque de bol, heureusement il a eu beaucoup de succès. Comme on a vendu des millions disques, ils m'ont dit « Attendez, on va pas changer ! » Deuxième album disco, Troisième album disco...Au bout d'un moment, je leur ai demandé quand est-ce que j'allais faire du rock'n'roll. J'étais totalement prisonnière de cette image chanteuses paillettes, sexy, avec des robes fendues. Et moi qui voulait être toute en cuir, faire comme mes potes Chrissie Hynde, Suzi Quatro, je les connaissais toutes. J'aurais voulu faire du vrai rock, maintenant c'est peut-être un peu tard à ce stade de ma vie pour me balader avec des chaînes et du cuir mais pas pour faire du rock'n'roll. Le tournant se fait sur quelque chose de plus électro-pop,beaucoup plus intéressant que les premiers titres disco. Donc je pense que c'est possible.
Il faut trouver des gens qui suivent, seul on ne peut rien faire. Il faut trouver des musiciens enthousiastes, qui sont derrière vous,qui vous disent déjà « Oui ! On y croit ! Au départ, il y a une voix intéressante ». Il faut trouver du bons matériels, il suffit pas d'avoir la voix et le look... On a un bon point de départ, un avantage, c'est que je suis connue dans le monde entier. On a pas besoin de me lancer comme une débutante. Évidemment il faut maintenant que les radios, par exemple, acceptent que Amanda Lear fasse encore de la musique intéressante. C'est très curieux parce que là, la campagne est lancée au USA, ça marche. On est déjà dans le hit parade des clubs en Pologne, en Allemagne...Alors qu'en France, ça ne se fait pas. C'est vraiment le pays où, lorsqu'on vous colle en un étiquette, pour vous débarrasser c'est pas de la tarte ! Bien sur j'ai une étiquette difficile à cerner : elle est actrice, chanteuse, elle fait de la radio, animatrice TV... On sait pas trop. C'est très difficile de les convaincre que Amanda Lear est toujours là 20, 30 ans plus tard. Et qu'il y a toujours des fans. Les milliers de vues que nous avons eu lorsque le clip est passé sur Youtube ; c'est hallucinant, un raz de marée. On s'attendait pas du tout à ça et aux réactions que ça a entraîné. Des tas de magazines américains sont venus à Paris m'interviewer, faire des reportages photos,... Et la France...A part Universal, mais il distribue mon disque, pas plus. C'est un petit peu dommage, voilà. Ça viendra. C'est toujours un peu plus long, la France. En ce moment, ils ont Lana Del Rey. On a découvert quelqu'un à la voix grave...Ce que fait Lana Del Rey, je le faisais il y a 30 ans. Pareil pour Madonna. Mais ce n'est pas grave. Quand on est un peu trop en avance sur son époque après ça, éventuellement, les gens reconnaissent, un jour ou l'autre, que c'est quand même intéressant.
Justement en plus, en parlant des étiquettes, j'ai un ami qui bosse à la FNAC et qui m'a dit que votre CD se trouvait dans la catégorie Soul/Funk.
Voilà, c'est tout de même extraordinaire. Autant me mettre entre Sylvie Vartan et Nicoletta ! C'est incompréhensible. Alors que dans tous les autres pays, je connais tout. Lorsqu'on me propose de faire un duo avec Pitbull, Chris Brown, lorsqu'on me dit que Courtney Love m'adore, lorsque je les croise dans mes soirées...ça veut dire que je fais partie d'un autre milieu. Mais tant pis ! Pour la France, il aime me réduire toujours à ça.
De toute façon, ce qui m'intéresse vu que je ne paye pas mon loyer avec mes ventes de disques (comme j'ai d'autres activités), je peux prendre mon temps et faire des choses qui au moins m'intéressent .J'attends de recevoir par courrier de nouvelles propositions, des nouveautés. Des jeunes m'envoient des Cds, je les écoute et voilà. J'ai envie de faire des choses nouvelles, de prendre des risques et de me casser la gueule s'il faut. Mais c'est comme ça qu'on apprend et qu'on progresse. Sinon c'est le train-train, la routine. Et on continue à ressasser pendant 30 ans les mêmes chansons. Je vais quand même pas faire la tournée « Âge tendre et tête de bois » où ils re-chantent les mêmes titres qu'ils ont enregistrés il y a 40 ans, c'est pas possible. Moi je n'ai aucune envie de chanter les titres que j'ai chanté il y a 30 ans. J'ai envie de chanter des nouveaux trucs.
Evidemment c'est très difficile de me cerner parce qu'on n'irait dire que je n'aime pas la disco. J'aime la disco, aller en discothèque comme tout le monde. Il faut bien danser sur une certaine musique que ce soit disco, dance... On a envie d'une musique assez rythmée. Mais ça ne se limite pas que à ça. De temps en temps, une belle chanson mélodique, avec de belles paroles. Si on m'aurait proposé à l'époque de collaborer avec Gainsbourg, de chanter des chansons à textes... On l'accepte pas. Charlotte Gainsbourg chante, on trouve ça très bien. Emmanuelle Seignez chante, on trouve ça très bien. Au départ ce sont des actrices, ce ne sont pas des chanteuses. Mais bon, on trouve ça très bien parce qu'il y a « un nom ». Vous savez c'est un métier très bizarre. J'ai sorti mon premier disque en 1968 et je sais que ça va, ça vient...Là en ce moment c'est plutôt sympathique, surtout par rapport aux réactions venant des USA, de groupes archi-connus. Ça, ça fait plaisir.
Et la scène actuelle rock, vous suivez ou pas ?
Écoutez l'autre jour j'ai été voir un concert d'un mec que j'adore. J'ai trouvé ça vraiment formidable. Il y a plein de jeunes gens talentueux … jamais je n'ose demander d'écrire des titres. Des voix rocailleux comme ça [imitation charmante d'Amanda] , chanter un duo avec ça, j'adore. Ce sont des gens vraiment intéressant... Il faut s'occuper de ces gens là ! Et non pas être tout le temps entrain de renforcer des vieilles gloires ! Ça m'énerve, vous pouvez pas savoir ! Il y a des pages et des pages sur des artistes dans les journaux qui ne vendent pas assez, qui vendent rien mais on ne parle que d'eux ! Ils font toutes les TV ! C'est pas ça, parlez aux jeunes : ils n'achètent pas des disques d'Arielle Dombasle. C'est autre chose.
Par rapport à David Bowie,...
Pas beaucoup connaisse ce parcours. J'ai quand même eu de la chance, j'ai vécu deux ans avec lui, j'ai fait la couverture de Roxy Music,... C'est quand même autre chose que d'autres chanteuses de mon âge. Mais les gens ont tendance à oublier tout ça. Il faut quand même avouer que vivre tout ce temps avec David Bowie, ça m'a quand même influencé quelque part. Ça m'a donné quelques idées sur la musique. J'ai quand même composé 14 albums et écrit plus de 250 chansons. C'est pas le tagada-boum-boum habituel. Donc il faut tout le temps le rappeler. En 30 ans de carrière, j'ai jamais eu un article dans Rock'n'Folk et le mois dernier j'ai eu 4 pages. C'est extraordinaire, tout vient petit à petit. L'autre jour j'ai vu le directeur de l'Olympia qui m'a prié d'y faire une soirée. Peut-être on y arrivera.
Vous envisagez une tournée ou pas alors ?
Le problème c'est que je suis au théâtre mon chéri ! Ma pièce Lady Oscar a tellement de succès que je repart début octobre pour un an de tournée. Durant cette tournée où l'on va partout en France, au Canada, en Suisse, je ne peux bien évidemment pas faire une tournée de musique. On peut pas faire les deux en même temps. C'est vrai que ça me plaît beaucoup que les gens me voient sur scène, parce que moi j'adore ça. J'ai longtemps tourné avec mes danseurs, mes musiciens... maintenant ça ferait un spectacle un peu moins dance mais c'est vrai que j'aimerai beaucoup qu'on me voit sur scène. On ne peut pas faire juste un soir ! Pour ce que ça coûte un spectacle, pour l'amortir il faudrait faire 5 ou 6 autres concerts en France, la Belgique ect...J'en suis pas là. Éventuellement peut-être. Vous savez pour le moment le théâtre, c'est vrai que j'en suis tombée raide amoureuse. Moi j'adore être sur scène, être sur scène live c'est le maximum du bonheur. Donc que ce soit chanter sur scène ou jouer sur scène, je veux être sur scène. Tous les soirs, je m'éclate sur scène avec ma pièce. Dans un an ou deux le théâtre commencera à me fatiguer et j'aurai envie de chanter. Vous savez l'autre soir j'étais à l'Olympia voir Diane Warwick Extraordinaire, 78 ans, elle a rempli l'Olympia ! Il y a encore de la marge. On peut encore monter sur scène pendant plusieurs années.
Et par rapport au clip de la Belle et la Bête ?
La belle et la bête, c'est un peu chaud. C'est une anglaise Louise Prey qui m'a écrit ça. Elle m'a écrit deux autres titres que j'ai enregistré. J'ai tout de suite imaginé un coup de fil cochon qu'on reçoit de temps en temps. Le téléphone sonne et vous avez un imbécile au bout du fil qui fait « Ah ah ah ». Je me suis dit on va faire un clip la dessus. C'est comme ça qu'est née la Belle et la Bête.
Et l'idée de tourner ça à l'hôtel ?
L'idée qui me plaisait c'était le lien avec Salvador Dalí puisqu'ils habitaient à l'hôtel Meurice. Et donc l'hôtel, très gentiment, nous a offert la possibilité de tourner dans les couloirs de l'hôtel, la chambre même de Dalí...Donc on a tourné tout ça dans l'hôtel Meurice. Et, en effet, c'est un peu la star qui en sortant de son concert rentre chez elle à l'hôtel, un peu parano, seule et il y a un mec qui capte sur la vidéo surveillance. Visiblement il est entrain de se branler en la regardant. C'est un assez rigolo. Le réalisateur de clip est un russe, Fred Gasimov, qui a beaucoup de talent. On a coupé quelques scènes assez chaudes, ou on me voyait un peu plus déshabiller. Mais c'est resté quand même assez soft. Je ne suis pas nue, je suis seule dans mon lit... Mais ça a quand même choqué quelques personnes qui on commençait à dire « Oui, elle copie Madonna ! ». Allez regarder les clips sur Direct Star et autres, vous verrez Nicki Minaj...elles font des clips de cochonnes.
Merci Amanda de le rappeler, je l'ai posée le 28/ 1/ 2009 la galerie virtuelle Amanda Lear ....Pascale
On parlait de Salvador Dali tout à l'heure. Entre le théâtre et la musique, il vous reste un petit peu de temps pour peindre ?
Je suis contente que vous m'en parliez ! En ce moment, je suis entrain de peindre. J'ai attaqué une toile avec des tournesols, et c'est un bonheur ! Il y a quelque chose dans les couleurs qui doit vous stimuler le cerveau. Je m'en rends compte avec certains couleurs. En ce moment je suis dans le jaune, dans les tons jaunes avec les tournesols. Tout ce jaune qui sort de mon tube, ah, c'est comme une drogue! C'est peut-être aussi l'odeur de la peinture qui monte à la tête ! On peint, on voit pas le temps passé. J'ai pas eu la possibilité de peindre depuis 8 mois parce que j'étais tous les soirs aux théâtres à Paris. Et là maintenant j'ai arrêté depuis 8 jours, je me suis précipité en Provence et j'ai ressorti mes toiles. Et me voilà jour et nuit entrain de peindre. Je vous assure que c'est une thérapie ! Il y en a qui se droguent, d'autres qui rongent des cigares à l'anis, qui vont sur des sites de cul. C'est extraordinaire ce que ça me fait du bien de peindre.
Je comprends tout à fait parce que nous, sur le webzine, (bon, moi je suis plus spécialisé musique ) on a deux autres personnes qui sont peintres et illustratrices. C'est super difficile de trouver des salles pour exposer et se faire connaître...
C'est une galère parce que ça coûte horriblement cher ! Il faut trouver une galerie qui vous fait confiance, qui prend tous les frais. C'est très difficile et je vois plein de jeunes qui ont plein de talents ! Mais bon ! Alors bon, à moins de les mettre sur le net... Éventuellement on arriverait à avoir des musées virtuels ou des galeries de peintures. Physiquement pour trouver des galeries qui vous exposent, c'est pas facile.
Même si on l'est vend pas, même si ça paye pas le loyer, pour moi le seul fait de peindre est un vrai bonheur. Donc je continue à peindre, voilà. Je peindrai jusqu'à que je puisse plus tenir un pinceau.
Merci Amanda de le rappeler, je l'ai posée le 4/ 12/ 2008 la galerie virtuelle Amanda Lear ....Pascale
* * * * *
Justement elles m'avaient expliquées ce que c'était que le bonheur de peindre, d'exprimer ce qu'on a à l'intérieur de soi via la peinture.
Elles ont raison. Vous savez, là où je suis à St-Rémy de Provence, il y avait Vincent Van Gogh. Il était enfermé dans l'hôpital psychiatrique, chez les fous. Je vais régulièrement voir dans cet hôpital psychiatrique les dessins qu'on fait faire aux malades. C'est incroyable ce que ces gens qui ont des problèmes dans leur tête réussissent à exprimer avec la peinture. Ils ne peuvent pas parler, ils n'arrivent pas à raconter leurs problèmes. Mais vous leur donner des pinceaux et de la couleur, et les voilà qui, sur du papier ou de la toile, font des choses extraordinaires. Et on se rend compte que c'est une véritable thérapie pour exprimer votre rage, vos émotions, vos colères. Je suis devenue la marraine de cette association qui organise une fois par an l'exposition des peintures de fous. Enfin des gens de l'hôpital psychiatrique. C'est vraiment très intéressant.
L'art-thérapie sert vraiment !
L'art-thérapie ! La musique, chanter, gueuler dans un micro. Le théâtre c'est la même chose. Lorsque je vois, sur scène, je crie comme une malade alors que dans la vie je ne crie jamais. Je suis plutôt d'un tempérament calme. Le personnage que je joue est très acariâtre, insupportable, odieuse. Je crie, je balance, je gueule... Ce qui n'est pas dans ma nature mais le fait de le faire c'est formidable. Une véritable art-thérapie pour moi.
Et bien c'est cool !
Oui c'est cool ! Vous avez tout compris ! Bon j'espère que ça va continuer. Malgré le début timide de l'album, c'est pas la fin du monde. Mais ça va peut être décider d'autres à collaborer avec moi. Je suis toujours ouverte sur toutes nouvelles propositions. Moi ce qui m’excite c'est l'aventure. Demain on me dit « Il y a Pitbull qui veut faire un duo avec toi. », je réponds « Essayons ! ». Il ne faut jamais avoir peur de prendre des risques.
D'ailleurs je me disais, en partant sur l'idée de faire un album rock, quelqu'un comme Daho par exemple ?
Étienne Daho je le connais depuis très longtemps, il m'a déjà proposé de collaborer. Le problème de Daho, c'est qu'il a fait un peu tout le monde, comme Sylvie Vartan. Et donc ça devient presque un spécialiste de ces choses là. Mais Daho a beaucoup de talent. Vous avez en France des tas de gens qui ont du talent par exemple Burgalat qui sont des artistes totalement à part, marginaux,...Moi je ne me vois pas du tout collaborer avec Obispo. Par contre des gens intéressants qui ont des idées bizarres, c'est parfait.
Stef et Tof pour Rock-in-Chair.
Je poserai l'illustration avec des photos d'archives plus tard ... je suis au petit déjeuner, et je ne pouvais laisser passer l'article !
Elles ont raison. Vous savez, là où je suis à St-Rémy de Provence, il y avait Vincent Van Gogh. Il était enfermé dans l'hôpital psychiatrique, chez les fous. Je vais régulièrement voir dans cet hôpital psychiatrique les dessins qu'on fait faire aux malades. C'est incroyable ce que ces gens qui ont des problèmes dans leur tête réussissent à exprimer avec la peinture. Ils ne peuvent pas parler, ils n'arrivent pas à raconter leurs problèmes. Mais vous leur donner des pinceaux et de la couleur, et les voilà qui, sur du papier ou de la toile, font des choses extraordinaires. Et on se rend compte que c'est une véritable thérapie pour exprimer votre rage, vos émotions, vos colères. Je suis devenue la marraine de cette association qui organise une fois par an l'exposition des peintures de fous. Enfin des gens de l'hôpital psychiatrique. C'est vraiment très intéressant.
L'art-thérapie sert vraiment !
L'art-thérapie ! La musique, chanter, gueuler dans un micro. Le théâtre c'est la même chose. Lorsque je vois, sur scène, je crie comme une malade alors que dans la vie je ne crie jamais. Je suis plutôt d'un tempérament calme. Le personnage que je joue est très acariâtre, insupportable, odieuse. Je crie, je balance, je gueule... Ce qui n'est pas dans ma nature mais le fait de le faire c'est formidable. Une véritable art-thérapie pour moi.
Et bien c'est cool !
Oui c'est cool ! Vous avez tout compris ! Bon j'espère que ça va continuer. Malgré le début timide de l'album, c'est pas la fin du monde. Mais ça va peut être décider d'autres à collaborer avec moi. Je suis toujours ouverte sur toutes nouvelles propositions. Moi ce qui m’excite c'est l'aventure. Demain on me dit « Il y a Pitbull qui veut faire un duo avec toi. », je réponds « Essayons ! ». Il ne faut jamais avoir peur de prendre des risques.
D'ailleurs je me disais, en partant sur l'idée de faire un album rock, quelqu'un comme Daho par exemple ?
Étienne Daho je le connais depuis très longtemps, il m'a déjà proposé de collaborer. Le problème de Daho, c'est qu'il a fait un peu tout le monde, comme Sylvie Vartan. Et donc ça devient presque un spécialiste de ces choses là. Mais Daho a beaucoup de talent. Vous avez en France des tas de gens qui ont du talent par exemple Burgalat qui sont des artistes totalement à part, marginaux,...Moi je ne me vois pas du tout collaborer avec Obispo. Par contre des gens intéressants qui ont des idées bizarres, c'est parfait.
Stef et Tof pour Rock-in-Chair.
Je poserai l'illustration avec des photos d'archives plus tard ... je suis au petit déjeuner, et je ne pouvais laisser passer l'article !
Et un petit extrait d' Amanda Lear en live à partir 2 minutes 15 . . .