vendredi 14 octobre 2011

Dans le vanity d'Amanda Lear


"Vous avez la plus belle tête de mort que j'aie jamais vue". C'était selon Dali, une manière de déclarer sa flamme à Amanda Lear.
Notre génération la connaît avec l'émission des Grosses Têtes, la diva rigolarde prête à rebondir sur les blagues de Philippe Bouvard. Ce n'est que lorsqu'on googlise le nom de la belle, qu'on se rend compte sur Wikipédia du lourd CV de la blonde.
Muse de Dali, source d'inspiration pour les Rolling Stones, elle pose nue dans le Playboy d'avril 1979.
.. L'icône du disco s'est fait une solide réputation de diva à l'époque du Swinging London. Une femme hors-normes, une muse rock devenue star.

À Paris, elle défile pour Yves Saint Laurent, Chanel,  Paco Rabanne. À Londres, elle s'entiche de créateurs prometteurs comme Ossie Clark. Elle s'impose comme une figure incontournable du Palace et du Studio 54. Panthère le jour, papillon de nuit. Elle fascine en posant nue, tenant une panthère noire avec une laisse sur la pochette de "For Your Pleasure", le deuxième album de Roxy Music.
Et c'est d'ailleurs de cette couverture avec Amanda Lear, que le DA Riccardo Tisci s'inspire pour sa collection Automne-Hiver 2011.


PURE TREND L'ARTICLE

A ce titre Amanda dix après sa mort, écrivait cette lettre à Dali ... Son Dali

Voila déja dix ans que tu as disparu. Tu es parti auréolé de gloire, pleuré par les médias du monde entier dans une débauche de reportages et d'hommages posthumes.Toi qui de ton vivant. as été moqué, raillé par les critiques d'art qui te jugeait - farfelu - et trop mercantile ( combien de fois t'a - t on ressorti le fameux Avida Dollars ?).
Te voici  après ta mort encencé comme l'un  des plus grans peintres du siècle, un génie, un visionnaire... Les rares toiles authentiques qui émergent d'une mer de fausses lithographies et de faux tableaux se négocient très cher. On te redécouvre, et par la même occasion, on me demande de te raconter:  Alors, Dali, il était comment en vrai? Vous qui l'avez bien connu, était - il vraiment fou?? Ou était - il un simulateur ?... Bien sûr que je t'ai connu, tout le monde le sait, et je suis sûrement la seule qui ai eu le privilège de vivre dans ton intimité, éblouie par ta gloire, pendant dix - huit ans!
Et donc , cela me qualifie pour répondre à tes chroniqueurs? Cela me donne aussi le droit d'authentifier toutes ces toiles que je t' ai  vu peindre?...
On me demande de parler de toi dans un documentaire de la BBC. dans un programme allemand, ou sur Arte. On veut même faire un téléfilm de la biographie que j'ai écrite ( les américains évidement).
Bref, j'ai l'impression d'être ta veuve! Me voici devenue spécialiste ès Dali pour le restant de mes jours...
Et dire que je n'aimais guère ta peinture! D'ailleurs je te l'avais dit insolemment lors de notre première rencontre, un soir de 1966, me croyant tout permis parce que j'étais belle, jeune et mannequin chez Paco Rabanne....J'aimais De Chirico et j'étudiais la peinture à l'école des Beaux - Arts. Comme tout les étudiants, j'étais de gauche, et je détestais ta richesse, l'opulence de ta suite à l'hôtel Meurice, ton arrogance de provocateur qui se sentait intouchable. Alors pourquoi ai - je tant pleuré lorsque tu es mort? Et pourquoi, encore aujourd'hui, me manque - tu autant?
Ton humour me manque, ainsi que les anecdotes rigolotes sur Bunuel ou Picasso. Et ta générosité, tes déclarations d'amour passionnées, tes conseils, ton monde magique et délirant.
Et ce trio surréalistes que nous formions avec Gala, ta femme légitime, que j'aimais en dépit de ses airs bourrus? Gala,effacée, absente dès qu'elle pouvait échapper à l'oppression de ta gloire, me confiant son mari comme un garnement à surveiller. Elle savait qu'elle pouvait compter sur moi, que mon amour était totalement sincère et désintéréssé puisque tu m'avais séduite après m'avoir désintoxiquée ( aussi bien de la drogue que de mes tendances anarchistes). Quand tu m'a connue, je criais : " A bas les bourgeois ! ". Et je revois ces photos du début des années 70, en me promenant à ton bras, j'ai l'air d'une bourge BCBG avec son ensemble Saint - Laurent et le sac Chanel offert par Gala. Car tu m'avais transformée, crétinisée, comme tu aimais à le dire. tu voulais contrôler mes pensées, mes goûts, mes amours même...
Quelle déception pour toi que mon succès, en chanteuse Disco, mon  mariage américain, ma carrière à la télévision( que tu détestais)) et ma peinture inspirée par le fauvisme de ces peintres que tu haissais!
Oui, je t'ai bien déçue, c'est vrai, mais il me fallait vivre ma propre vie et non rester dans l'ombre de la tienne, il me fallait faire mes propres choix, mes propres erreurs, et m'épanouir sans toi.
Je n'aurais jamais eu l'audace de faire tout ce que j'ai fait. C'est bien grâce à toi si j'ai réussi à provoquer, à choquer, c'est toi qui m'a appris l'insolence et qui m'a insufflé le courage de tenir tête à tout le monde. Tu m'as enseigné à mépriser les critiques, à  ignorer les flatteurs, à croire en mon étoile, et à penser " positiff ". Merci de tout ce que tu m'as donné .
Je tembrasse tendrement.
Amanda Lear

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