Toujours possible (film) : interview de l'actrice Amanda Lear ...
Le 10 septembre prochain sort sur les écrans français le dernier film de Jacques Ouaniche, Toujours possible, avec Nadia Farès, Amanda Lear et Patrick Ridemont qui traite de l’idée un peu folle d’une femme de 55 ans, Gaby, biologiste, qui perd son job et qui désire avoir un enfant ! Interview de l’actrice d’Amanda Lear.
Dans ce film de Jacques Ouaniche, Amanda Lear interprète Rose, une mère libre et charismatique pleine de tendresse pour sa fille. Avec une carrière riche et diversifiée, Amanda Lear reste une figure incontournable, toujours prête à̀ se réinventer.
Vous choisissez avec beaucoup d’attention vos rôles. Pourquoi avoir choisi ce projet en particulier ?
Je tourne en Italie. Et en France, comme je fais beaucoup de théâtre, je n’ai pas le temps de beaucoup tourner. J’ai tourné deux fois avec Ruben Alves, Miss et Escort Boys, c’était très bien. On ne me voit pas beaucoup sur les écrans mais si c’est pour tourner dans des daubes, ce n’est pas la peine.Mais là, Jacques Ouaniche est venu me voir au théâtre. Il avait beaucoup aimé la pièce. Il m’a proposé ce rôle de la mère de Nadia Farès.
C’est le personnage qui vous a séduit ?
Nadia joue le rôle d’une femme qui a atteint 55 ans et qui se demande si sa vie n’est pas finie. Elle a une mère qui au contraire est une femme d’aujourd’hui : une nana qui a peur de rien, qui est très positive, qui veut s’éclater. C’est un genre de personnage assez américain, qu’on n’a pas assez en France. Jacques trouvait que ce rôle me correspondait parfaitement. Ce que je dégage sur scène ou à la TV, c’est ce personnage de femme contemporaine, qui n’en a rien à cirer et qui veut s’éclater. J’ai lu le scénario et j’ai accepté.
Il y a une évidence à vous voir jouer ce genre de personnages libres.
Ce qui m’irrite, c’est qu’on vit dans une société -en France en tout cas- où il y a une morosité, une grogne, tout est négatif. On vous décourage. Même sur les histoires d’amour. À une époque où on a peur de vieillir, que rien ne marche, qu’on a raté sa vie, qu’on a raté les occasions, ce film vient rappeler que tout est possible. Tout est possible si on y croit et si on s’en donne les moyens.
Au début, je croyais que le film était juste une grosse comédie ! Mais c’est une comédie assez dramatique. Elle fait réfléchir.
Votre personnage est très positif et semble même plus jeune que sa propre fille !
Je vieillis, je pensais que j’étais trop âgée et c’est l’inverse ! On me dit que je ne fais pas assez vieille. Mon âge ne correspond pas à mon physique. Les personnages de vieilles ont évolué.
On est en progrès constant. On me propose des femmes d’aujourd’hui, pas des femmes vêtues d’un fichu noir en train de réciter des chapelets à l’église. Ce sont des femmes dynamiques, qui vont en croisière, qui drague des mecs jeunes.
C’est ce qu’on me propose -ce qui ne veut pas dire que dans la vie je suis comme ça ! Moi, je suis seule avec mes chats et je suis très bien comme ça.
Vous enchaînez théâtre et cinéma. Dans le film, vous apparaissez très dynamique. Où puisez-vous cette énergie ?
C’est ce qu’on me dit toujours. Je fais un métier où les gens me paient pour me voir sur scène. Je ne peux donc pas dire que ce soir j’ai mal à la gorge, ou que je joue mal à cause de ma fiche des impôts.
Les gens ont payé pour un spectacle. Il faut que je fasse attention parce que c’est mon métier. Ma vie, c’est le spectacle.
Il paraît que sur le tournage vous mangiez beaucoup de fraises Tagada !
Au théâtre aussi ! J’ai lu quelque part que c’était très bon pour la mémoire. C’est certainement pas vrai… J’ai toujours des Tagada dans mes poches. Sur mes tournages, j’aime bien avoir des biscuits et des bonbons dans les poches.
Dans une scène de Toujours Possible, j’ai une Chupa Chup dans la bouche. Après ça, il a fallu synchroniser le film. Et ils n’avaient pas le son de la Chupa Chup ! Je leur ai dit qu’ils pouvaient prendre n’importe qui pour le faire. Et ils m’ont répondu : « Personne ne suce comme toi ! » Ils m’ont donc fait venir en studio pour doubler cette Chupa Chup ! Ça a duré des heures…