Attention, les harpies sont de sortie ! Maître de l’extravagance, Michel Fau se transforme en Bette Davis et mène la vie dure à Amanda Lear, délicieuse en Joan Crawford. Au Théâtre de la Porte Saint-Martin, le duo enflamme la scène et se chamaille avec délectation. On adhère !
Les crêpages de chignon possèdent toujours ce je ne sais quoi de piquant et d’addictif. Quand les noms d’oiseaux volent au-dessus de nos têtes, les oreilles se tendent et on se demande jusqu’où le conflit va aller. Ici, deux egos surdimensionnés s’affrontent : d’un côté, Bette Davis dont la notoriété s’essouffle et d’un autre côté, Joan Crawford, affolée par le déclin de sa jeunesse. Deux femmes au tournant de leur vie, en perte de vitesse, sont ainsi réunies à l’affiche de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? dans l’espoir de reconquérir leur public.
Michel Fau et Amanda Lear, quelle affiche ! Les deux font décidément la paire. C’est un réel plaisir de les entendre s’échanger des mots fleuris. Michel Fau, odieuse, jure comme un charretier avec délectation tandis qu’Amanda Lear se la joue vamp condescendante. Leurs mimiques, leurs intonations, leurs excès galvanisent la foule. Une complicité évidente se dégage de nos deux vipères qui se ressemblent finalement bien plus qu’elles ne s’opposent. Ce dont elles se rendront compte lors d’un épilogue touchant.
Dans le bel écrin bicolore de Citronnelle Dufay, Michel Fau s’emploie à faire fuser les répliques, très enlevées. Le metteur en scène souligne le tempérament volcanique de ces deux actrices, leur répartie tout en dévoilant leur part de vulnérabilité. L’éclairage sculpté de Joël Fabing apporte une touche de glamour hollywoodienne.
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