dimanche 26 septembre 2021

Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford, pour Amanda Lear au Théâtre de la Porte St Martin

Amanda Lear au top pour cette nouvelle version de QU’EST-IL ARRIVE à BETTE DAVIS & JOAN CRAWFORD, actuellement et pour quelques semaines au Théâtre de la Porte St Martin.

Photo : ©Christophe_Martin 

Ce n’est pas un nouveau spectacle, il avait été créé en 2008 au Théâtre des Bouffes Parisiens, dans une mise en scène de Didier Long. Il avait aussi été représenté au Théâtre du Chêne noir.

Photo : ©Christophe_Martin 

Pour cette nouvelle série de représentations, c’est Michel Fau qui assure la mise en scène, et qui se travestit en Bette Davis.



C’est la confrontation de deux monstres sacrés du cinéma qui se retrouvent devant la caméra de Robert Aldrich alors qu’elles sont au générique du son film : Qu’est-il arrivé à Baby Jane?. Ce film a permis à Bette Davis de remporter un Oscar parmi les 4 remportés par le film. Certes ces dialogues ne sont qu’une vision de l’auteur, et seraient en fait très loin de la réalité. L’affrontement de ces deux comédiennes qui jouent deux sœurs est un monument. Et, il faut bien l’avouer, c’est la merveilleuse Amanda Lear qui tire le mieux son épingle du jeu. Elle n’a pas besoin d’en rajouter pour qu’on croie en elle. Elle resplendit dès qu’elle arrive sur la scène, et on finit par n’avoir d’yeux que pour elle. Pour notre plus grand bonheur, elle va chanter ( en direct) une chanson peu avant la fin du spectacle.


Photo : ©Christophe_Martin 

On est pourtant assez loin de ses grands succès  comiques, au Théâtre :Panique au Ministère de Jean Franco et Guillaume Mélanie en 2009/2010,  puis Lady Oscar de Guillaume Mélanie en 2011/2012 dans ce même théâtre de la porte St Martin) , Divina de Jean Robert Charrier ( qui possède le théâtre de La Porte St Martin), et enfin La Candidate, du même duo Jean Franco et Guillaume Mélanie et 2016/2017. Je n’ai personnellement qu’un souhait: qu’Amanda revienne une fois encore sur sa décision d’arrêter de se produire sur les planches, et qu’elle accepte ou demande au duo Franco/Mélanie d’écrire à nouveau pour elle.

Photo : ©Christophe_Martin 

C’est dans cet espoir que vous pouvez aller l’applaudir les dimanche, lundi et mardi à 20.00 à La Porte St Martin., et ce jusqu’au 24 Octobre.

Photo : ©Christophe_Martin 

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous allons bientôt pouvoir découvrir un nouvel album en CD  d’Amanda Lear, dont la parution est prévue le 22 Octobre, et qui aura pour titre : TUBEROSE


Représentations à 20h00, durée du spectacle : environ 1h15


DIRECT LINK ...On Sort Ou Pas by Guy Courtheoux on 22 septembre 2021

Photo : ©Christophe_Martin 

Michel Fau et Amanda Lear sur les planches en monstres sacrés d’Hollywood

 Aux cotés d’une Amanda Lear à contre-emploi, prête à assumer jusqu'au bout le rôle de la comédienne déchue, Michel Fau se travestit en Bette Davis pour incarner dans une mise en scène burlesque une histoire d’inimitié entre deux grandes actrices d’Hollywood.


C’est l’histoire d’une amitié ratée entre deux monstres sacrés du cinéma américain de l’âge d’or d’Hollywood. Au début des années 1960, Bette Davis et Joan Crawford, les deux grandes actrices de la décennie écoulée, jadis au sommet, se trouvent alors au creux de la vague : l’une en est réduite à passer des petites annonces pour trouver des rôles quand l’autre est ruinée, en dépit de son mariage avec l’héritier Pepsi. Un projet commun va les relancer : Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1963). Un film qui raconte précisément la rivalité entre deux sœurs, anciennes actrices, que la célébrité a détruites : l’une est infirme tandis que l’autre, alcoolique et folle, semble coincée pour toujours dans le rôle de Baby Jane, l'enfant-star qui l'a fait connaître.


Entre les deux actrices, la cohabitation de deux égos démesurés est difficile et le tournage vire rapidement au pugilat. Détruit par la critique, le film cartonnera malgré tout au box-office. De cette histoire de rivalité féminine hors-norme, le scénariste-réalisateur américain Ryan Murphy (American Horror Story) avait déjà tiré Feud, fabuleuse description psychologique des ressorts d’Hollywood, de la misogynie et des relations entre femmes avec Susan Sarandon dans le rôle de Bette Davis et Jessica Lange dans celui de Joan Crawford. Loin du drame psychologique de Ryan Murphy, Michel Fau fait le pari de la farce et introduit du boulevard dans cette histoire d’inimitié féminine, via cette adaptation qu'il met lui-même en scène au théâtre de la Porte Saint-Martin.

DRÔLE DE RIVALITÉ

Dans cette création, l’acteur retrouve son goût prononcé pour le travestissement et le kitsch assumé et apparaît sous les traits d'une Bette Davis elle-même déguisée en Baby Jane, terrifiante avec son maquillage blafard et cauchemardesque et ses tresses blondes de femme-enfant. Amanda Lear, plus habituée des personnages de bourgeoises évaporées, endosse ici un rôle à contre-emploi mais qui lui sied à merveille, pour lequel elle n'hésite pas à s'avilir : celle de l’actrice déchue et amère, partie de rien et qui fait face désormais à sa déchéance et sa peur de vieillir, maintenant qu'elle doit céder la place.

Les deux femmes ne sauraient être plus différentes. Guindée, séductrice, Joan Crawford, ex- « chorus girl », a d'abord connu la misère avant de devenir une comédienne reconnue – et riche. Face à elle, Bette Davis, avec son physique ingrat, incarne l’actrice totale, au caractère entier, entièrement dévolue à son art : celle qui fume clope sur clope, picole, parle et jure comme un charretier et n’hésite pas à traiter de « lopettes » les metteurs en scène qui lui déplaisent.

Assez vite, derrière l’hypocrisie de façade – on est à Hollywood, officiellement tout le monde s'adore – les insultes fusent, sous les rires du public : « has been », « grosse pécore du Texas ». Certaines se font plus subtiles, plus acides : « Votre fille est charmante, tout le portrait de son père. » Comme une métaphore de leur inimitié, de leur complicité manquée, Michel Fau et Amanda Lea ne s’adressent presque jamais directement la parole et se parlent chacun d’un bout à l’autre de la scène, depuis leurs loges, derrière un cadre de tableau, seulement à travers des lettres.

FARCE ET TRAGIQUE

Dans ces missives lues à voix haute – elles sont destinées au public, Bette et Joan sont après tout toujours en représentation – les deux actrices se plaignent sans cesse de l’une et de l’autre auprès du réalisateur. Pauvre Robert Aldrich qui tente de monter un film avec toute la bonne volonté du monde... Joan Crawford et Bette Davis ne sortent donc que très rarement – c’est le cas de le dire – « du cadre », de leur loge, de leur univers. Elles ne sont pourtant pas si différentes, pourraient même s'apprécier mais, et c'est le drame, leurs personnalités affirmées les tiendront toujours à distance.

Michel Fau et Amanda Lear s’en donnent à cœur joie dans la bouffonnerie. Mais derrière la farce pointe le pathétique : le comique ne toucherait pas aussi juste s’il ne recélait pas une pointe de tragique. Amanda Lear en Joan Crawford ne nous épargne rien de la déchéance physique de l’actrice, qui pleure sur sa gloire passée et craint plus que tout la vieillesse et le déclin. De son côté, Bette Davis/ Michel Fau n’est qu’une boule de rancœur et de colère accumulées, contre les hommes, contre Hollywood, contre la façon dont le système la traite. Lorsqu’elle finit par apprendre la mort de sa vieille rivale, derrière l’apparente bravade (« Ira-t-elle en Enfer ? »), la mélancolie perce l'espace d'un instant sous la carapace. Comme la preuve que sous la bouffonnerie, le drame n’est jamais bien loin.

Michel Fau et Amanda Lear : Harpies de choc à la Porte Saint-Martin . . .

 Attention, les harpies sont de sortie ! Maître de l’extravagance, Michel Fau se transforme en Bette Davis et mène la vie dure à Amanda Lear, délicieuse en Joan Crawford. Au Théâtre de la Porte Saint-Martin, le duo enflamme la scène et se chamaille avec délectation. On adhère !



Les crêpages de chignon possèdent toujours ce je ne sais quoi de piquant et d’addictif. Quand les noms d’oiseaux volent au-dessus de nos têtes, les oreilles se tendent et on se demande jusqu’où le conflit va aller. Ici, deux egos surdimensionnés s’affrontent : d’un côté, Bette Davis dont la notoriété s’essouffle et d’un autre côté, Joan Crawford, affolée par le déclin de sa jeunesse. Deux femmes au tournant de leur vie, en perte de vitesse, sont ainsi réunies à l’affiche de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? dans l’espoir de reconquérir leur public.


Michel Fau et Amanda Lear, quelle affiche ! Les deux font décidément la paire. C’est un réel plaisir de les entendre s’échanger des mots fleuris. Michel Fau, odieuse, jure comme un charretier avec délectation tandis qu’Amanda Lear se la joue vamp condescendante. Leurs mimiques, leurs intonations, leurs excès galvanisent la foule. Une complicité évidente se dégage de nos deux vipères qui se ressemblent finalement bien plus qu’elles ne s’opposent. Ce dont elles se rendront compte lors d’un épilogue touchant.


Dans le bel écrin bicolore de Citronnelle Dufay, Michel Fau s’emploie à faire fuser les répliques, très enlevées. Le metteur en scène souligne le tempérament volcanique de ces deux actrices, leur répartie tout en dévoilant leur part de vulnérabilité. L’éclairage sculpté de Joël Fabing apporte une touche de glamour hollywoodienne.

vendredi 24 septembre 2021

Les dessins offerts dans Vivement Dimanche à Amanda Lear ...

 Chaunu fait son show ! ! !

Les dessins offerts dans Vivement Dimanche à Amanda Lear 


Gala, Salvador Dali and Amanda Lear

Salvador Dali and Amanda Lear


 Amanda Lear and Bette Davis (Michel Fau )


Follow Me ....Just Follow Me ...


Amanda Lear and Silvio Berlusconi ...Il en fait la Reine de L'Italie


Amanda Lear and David Bowie


From Tuberose, you can imagine ....Left to right you see : Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg, Charles Trenet, Barbara and Georges Moustaki. 


 ′′ La Reine Lear ′′ est en compagnie de Brian Jones, Mick Jagger, Jimi Hendrix, Bryan Ferry, John Lennon, George Harrison et David Bowie. 


Amanda Lear ....Chevalier des Arts ....


Emmanuel avec Brigitte ou Amanda ?


Les Chats et Amanda Lear...L'histoire d' ♥

You want to see more ...So Follow this link !





Amanda Lear et Michel Fau en Joan Crawford et Bette Davis, deux icônes névrosées dans la jungle d'Hollywood

 Drôle et mélancolique : Amanda Lear et Michel Fau en Joan Crawford et Bette Davis, deux icônes névrosées dans la jungle d'Hollywood...


C’est une des surprises de cette rentrée : "Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ?" au Théâtre de la Porte Saint-Martin, un face-à-face aussi savoureux que tragique entre Michel Fau et Amanda Lear, incarnant respectivement les deux méga-stars hollywoodiennes sur le déclin. 



C’est un de ces tournages qui a alimenté les potins et la légende d'Hollywood. En 1962, Joan Crawford et Bette Davis se retrouvent sur le plateau de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?, réalisé par Robert Aldrich. Une bonne idée sur le papier mais les deux monstres sacrés, au crépuscule de leur carrière, ne vont pas tarder à se déchirer. Michel Fau se glisse avec délectation dans la robe de Bette Davis et met en scène une correspondance imaginée par Jean Marboeuf à partir des récits de ce tournage cauchemardesque. Amanda Lear lui donne la réplique. Un feu d’artifice ! 


Performances détonantes

Elle apparaît dans la fente du rideau de scène rouge sang, minaudant et savourant les applaudissements. Elle, c’est Bette Davis alias Michel Fau qui trouve là un travestissement à la hauteur de son talent et sa folie de comédien caméléon. Il est d’emblée la star au regard lourd (ce regard si particulier, globuleux, qu’avait Bette Davis), autocentrée et perfectionniste : c’est elle qui va déclencher les hostilités.

Perruque jais et fourreau à paillettes, Amanda Lear incarne une Joan Crawford glamour et sensuelle, ballotée d’un homme à l’autre au point de se perdre… Ce fut Joan Crawford qui eu l’idée du projet pour relancer leurs deux carrières. Sur scène, chacune est dans sa loge face au public, à la fois enfermée et maîtresse de son territoire. La plus virulente est Bette Davis, lançant vers sa partenaire rivale des répliques comme des flèches : "poupée construite par Hollywood", "pécore texane", "sudiste crasseuse"… "Elle (Joan Crawford) a épongé la gente masculine de Hollywood, sauf peut-être le chien Lassie !".

L'hystérie du métier de star à Hollywood entre 1930 et 1950

Au-delà de la guéguerre entre deux actrices Jean Marboeuf raconte aussi l’hystérie du métier de star à Hollywood entre 1930 et 1950. On ressent, au-delà de la performance détonante des "deux comédiennes", l’intense peur de vieillir qui est pour ces deux femmes, à une époque si célèbres, la peur d’être oubliées. "Le cinéma m’a immortalisée mais il me torture", soupire Joan-Amanda. 


Le public se laisse emporter par ce duo drôle et féroce. Et lorsque le tournage s’achève et que s’éteignent les projecteurs, seule dans les faubourgs d’Hollywood Joan Crawford, déchirante, en vient à regretter le langage de charretier et la mauvaise foi de sa consœur.  


France Info ... Direct Link for Sophie Jouve !

Amanda Lear : « Je peins aujourd'hui exactement tout ce que détestait Dalí »

 Elle incarne Joan Crawford, face à Michel Fau en Bette Davis, au théâtre de la Porte Saint-Martin. Alors qu'elle sort un nouvel album acoustique, « Tuberose », la star rêve surtout de retourner en Provence, pour peindre et s'occuper de ses oliviers.


Une pièce de théâtre, un nouvel album… vous n'arrêtez jamais ?

En réalité, je ne voulais plus continuer ! J'en avais assez de jouer les sexy rigolotes au boulevard et de chanter du disco. J'étais très bien chez moi, en Provence, à m'occuper de mes oliviers. Mais Michel Fau est venu me chercher. Difficile de dire non à son projet. Dans « Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? » (1) , j'incarne Crawford à la fin de sa vie. La star déchue a perdu sa beauté et est hantée par la mort. Enfin un rôle grave, profond, où je peux être autre qu'une copie de moi-même ! Quant au nouvel album, il est né d'un déclic : la très belle chanson « La Rumeur » écrite par Alexis Michalik m'a donné l'envie d'enregistrer tout un album en français, avec des reprises de Barbara, Bashung, Moustaki (2). Exit le disco, je chante accompagnée d'une guitare et d'un piano.


En sortant de scène, vous êtes plutôt du genre amis-restos ou taxi dodo ?

Je suis d'une discipline prussienne, comme disait Marlene Dietrich. Vous savez, la fête, je connais… Quand je fais du théâtre, je m'y consacre à 100 %. Pas question de me coucher tard. Comme à la longue, le régime « tranche de saumon et au lit », c'est un peu tristounet, j'accepte quelques dîners, mais jamais au-delà de 23 h 30. Je soigne mes réveils le matin, vérifie ma voix. Et j'arrive trois heures en avance à la Porte Saint-Martin, histoire de m'imprégner du théâtre et de ses fantômes.

Aucune récréation alors ?

Comme j'ai du temps devant moi, je m'adonne à quelques occupations distrayantes dans ma loge : déguster du chocolat noir et faire des mots fléchés, ça entretient la mémoire.

Votre principal menu plaisir, n'est-ce pas la peinture ?

Ce n'est pas un menu, mais un grand plaisir. J'ai fait les Beaux-Arts et je voulais être peintre. Salvador Dalí m'en a dissuadée. J'en ai donc fait un hobby. Et je peins aujourd'hui exactement tout ce que détestait Dalí : de grands bouquets de fleurs pleins de couleurs. Avec le ciel de Provence pour horizon et de la musique en fond sonore.

Quel genre de musique écoutez-vous ? Pas du disco ?

J'ai des goûts très éclectiques : la soul période Motown, Wagner, la chanson italienne… A mes débuts de chanteuse, poussée par David Bowie, je voulais faire du rock. Ma maison de disques allemande m'a fait enregistrer du disco. J'ai vendu 25 millions d'albums, j'ai été sacrée Disco Queen… Je ne regrette rien, mais aujourd'hui je préfère définitivement la chanson à texte.

Le lieu pour vous ressourcer, pas de mystère, c'est la Provence…

Quand je suis venu m'installer il y a des années à côté de Saint-Rémy, certains amis m'ont dit : pourquoi tu vas dans ce trou et pas à Saint-Tropez ? Finalement, tout le monde m'a suivie. Chacun vit à l'écart dans de grandes maisons et on ne se voit que lorsqu'on s'invite. Vive la solitude !

Là, tout de suite, qu'est-ce qui vous ferait le plus plaisir ?

Qu'on m'offre un passeport français. Car j'ai un passeport britannique, figurez-vous. Du temps où la Grande-Bretagne faisait partie de l'Europe, ça m'était un peu égal, mais depuis le Brexit… ça me gêne. J'aimerais bien être Française à part entière !

Direct Link from "" Les Echos "" Propos recueillis par Philippe Chevilley....Click !




Michel Fau et Amanda Lear sur scène : Crêpage de chignons féroce et drôle à Hollywood

 Michel Fau et Amanda Lear sur scène : Crêpage de chignons féroce et drôle à Hollywood 



Dans «Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ?», actuellement au Théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris, les deux comédiens campent les deux stars de cinéma américaines s’écharpant copieusement.


Mais qu’elles sont vilaines et méchantes, ces deux harpies que nous composent avec une délectation visible, et contagieuse, les impayables Michel Fau et Amanda Lear, qui fait son retour au théâtre, actuellement sur la scène de la Porte Saint-Martin. Ils sont côte à côte dans « Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? » de Jean Marboeuf, un face-à-face grinçant et drôle, acidulé, touchant aussi, de deux vieilles pies qui (dé)chantent et persiflent.


Perruque et maquillage outrancier, Michel Fau qui met en scène campe une Bette Davis de mauvais rêve quand Lear prête à Joan Crawford sa silhouette et sa voix reconnaissable entre mille.


Grandes rivales, les deux stars de l’âge d’or de Hollywood se détestaient cordialement. Elles ont néanmoins tourné ensemble dans « Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? » de Robert Aldrich, l’histoire d’un affrontement féroce entre deux sœurs, fidèle reflet à l’écran de l’ambiance exécrable qui a régné sur ce tournage long et pénible, les deux se livrant une âpre bataille pour un oui ou un non…


Langage charretier de Bette Davis contre faux airs altiers de Joan Crawford

Sous la forme d’une correspondance fictive, mais basée sur des faits réels, c’est cet affrontement qu’on nous expose. Des missives truffées de vacheries que les deux s’expédient, ou qu’elles adressent à d’autres, au réalisateur notamment, pris à témoin, sinon en otage, par ses deux actrices ingérables et odieuses. Au langage de charretier de Davis répondent les faux airs altiers de Crawford, deux façades d’un même déclin en coulisses.

Elles sont has been, démodées, et le savent bien. Ce tournage est leur ultime chance d’un retour sur le devant de la scène. Alors elles tiennent, se fardent et s’apprêtent, mais s’écroulent et se décomposent une fois caméra et projecteurs éteints. L’assurance se fissure. En creux se dessine le portrait de la gloire qui s’étiole chez qui a tutoyé les sommets. Comme une drogue, le plus difficile avec la gloire, c’est la descente.

« Bécasse », « Sudiste crasseuse » et autres « connasse », Davis est ordurière, ombrageuse. Dans sa robe blanche et sa perruque blonde, Michel Fau s’en délecte. Evidemment joueur, il est cette fantasque poupée hallucinée et hallucinante. Un bonbon. Amanda Lear en fait moins, plus sobre – malgré la vodka que s’envoie son personnage – et se prête au jeu de la déchéance avec malice. Dans une mise en scène vaporeuse comme un songe, un peu flottante, ces pantins horrifiques amusent et, singulier, ce rendez-vous se savoure comme tel.


Direct link from Le Parisien ...Sylvain Merle Journaliste ...Click !






mercredi 22 septembre 2021

Amanda Lear : ses révélations sur son histoire avec David Bowie

 Dimanche 19 septembre 2021, dans Vivement dimanche, Michel Drucker recevait Amanda Lear. La chanteuse s'est notamment confiée sur sa relation amoureuse avec David Bowie.




Si sa relation passionnée avec Salvador Dali a fait couler beaucoup d'encre, peu savent qu'Amanda Lear a entretenu une liaison amoureuse avec David Bowie. Alors qu'elle est à l'affiche de la pièce Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ?, la chanteuse et comédienne a révélé sur le plateau de l'émission de Michel Drucker, Vivement dimanche, dimanche 19 septembre 2021, les coulisses de cette relation d'amour si mystérieuse. Tout a commencé à Londres. Dans les années 1970, Amanda Lear était loin d'imaginer faire carrière dans la musique. Pourtant, une rencontre va faire tout basculer. David Bowie la convainc en effet de s'investir dans la chanson, pour laquelle elle a du talent, à ses yeux. Il lui paie même des cours de chant et de danse. Les deux artistes s'inspirent et se motivent mutuellement"C'est lui le premier qui m'a dit que je devrais chanter. Personne n'y croyait, même pas moi", s'est remémorée la comédienne sur le plateau de France 2.



Pourtant, au début, leur relation n'a pas sonné comme une évidence"Ça ne s'est pas très bien passéIl avait une très mauvaise mine. Il avait la grippe. Il n'avait pas de sourcils." Un rendez-vous loin du romantisme. Mais l'alchimie est tout de même là. "Il avait un œil blessé. Il avait eu un coup à l'école. Donc il avait un œil différent de l'autre. C'est un peu bizarre. [...] Il était fascinant. Physiquement, ce n'est pas ce que je cherchais chez un garçon", a-t-elle admis ajoutant que cette relation était avant tout "intellectuelle".

Amanda Lear et David Bowie : un amour de passage

Après un an passé ensemble, David Bowie et Amanda Lear se sont séparés non pas pour une dispute d'amoureux, mais à cause d'un désaccord professionnel. Alors qu'Amanda Lear avait signé un contrat avec le manager de David Bowie, elle a compris qu'elle ne serait jamais la priorité de l'homme d'affairesElle a donc décidé de faire ses valises"Je suis partie parce qu'il m'avait signé avec son manager et j'attendais qu'on sorte mon premier disque. Et là, son manager m'a dit qu'on allait d'abord se consacrer à David, à sa tournée et à la promotion de son nouveau disque", a expliqué l'artiste, visiblement sans regret.






Le Roi Fau et la Reine Lear à la Porte Saint-Martin

 Michel Fau transforme en noire mascarade la pièce de Jean Marboeuf « Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? ». La joute entre les deux stars d'Hollywood prend un relief singulier, l'acteur-metteur en scène incarnant Bette Davis et Amanda Lear, Joan Crawford. Un spectacle tour à tour drôle et mélancolique qui raconte la solitude et les névroses des actrices et des acteurs....


Photo :  Christophe Martin

Entre un classique sublimé et un boulevard dynamité, Michel Fau a l'habitude de gratifier son public d'un « Otni » (objet théâtral non identifié). Dernier en date, à la Porte Saint-Martin : sa mise en scène baroque de « Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? », une pièce du réalisateur Jean Marboeuf de 2008. Pour incarner les deux stars qui se crêpent le chignon sur le plateau du tournage de « Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? » de Robert Aldrich (1961), l'acteur-metteur en scène a opté pour un duo de choc, constitué de lui-même (il est Bette) et d'Amanda Lear (elle est Joan). Deux stars de la scène qui jouent deux stars d'Hollywood, c'est ce qu'on appelle une mise en abîme… Au début, les spectateurs rient aux facéties des deux acteurs grimés, à la fin, ils partagent les émois de Bette et Joan. La transfiguration a bien lieu…


L'apparition de Fau/Davis en vaporeuse petite robe verte avec sa perruque à frange, puis celle de Lear/Crawford en fourreau noir pailleté et perruque brune font leur petit effet. Dans un décor stylisé, où les loges des actrices ressemblent à deux castelets (séparées par un grand escalier olympien), les marionnettes-fantômes d'Hollywood ont tôt fait de nous embarquer dans leur délire. Le texte de Marboeuf, fait de vraies fausses missives et de prises de bec imaginées entre les deux stars, est inégal, mais il offre une bonne matière à l'alchimiste Fau. Au-delà de l'évocation de la jungle d'Hollywood et du statut singulier de l'actrice au siècle dernier (des lustres avant #MeToo), au-delà des anecdotes savoureuses et des dialogues acérés, le metteur en scène orchestre une danse mi-burlesque, mi-funèbre entre deux icônes fêlées.

Photo:  Christophe Martin


La folie narcissique, la peur de vieillir, le rejet et l'oubli qui se profilent entraînent les deux divas dans une fuite en avant : hystérie, déprime, alcoolisme… Le rêve hollywoodien tourne au cauchemar, les rires virent au jaune, puis et au noir, quand Amanda/Joan s'effondre et meurt au pied des marches de l'Olympe, au milieu d'une chanson. Michel Fau fait un sort à la grande mascarade de « l'entertainment », met en relief la névrose de l'acteur qui cherche à exister en étant autre. Pantin mélancolique semblant jailli des enfers, il incarne l'ego monstrueux de Bette Davis jusqu'à l'absurde. Amanda Lear, presque méconnaissable en grande dame brune, confirme ses talents d'actrice, entre séduction, humour vachard, fausse légèreté et vraie tristesse. Le spectacle manque encore un brin de rythme. Quand le duo sera bien rôdé, au maximum de son intensité, « Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? » fera valser les étoiles.


Article publié par Philippe Chevilley pour le journal "" Les Echos "" Click




Amanda Lear à contre-emploi sur les planches ...

Amanda Lear à contre-emploi sur les planches dans "Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford" : "C'est une thérapie pour moi"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’actrice et chanteuse Amanda Lear.

Artiste pluridisciplinaire, Amanda Lear est actrice, animatrice de télévision, peintre, mannequin et fut la muse de Salvador Dali dans les années 1960. On compte deux actualités en cette rentrée 2021 pour elle, une pièce de théâtre : Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ? au Théâtre de la Porte-Saint-Martin jusqu'au 24 octobre et la sortie d'un nouvel album, le vingtième, Tuberose.

La tuberose n'est pas une maladie, c'est une fleur !

Amanda Lear : Oui, c'est ma fleur préférée. Il a fallu venir me chercher chez moi parce que je ne voulais plus rien faire. J'avais arrêté le théâtre il y a trois ans ainsi que la musique. J'avais eu une belle carrière, vendu plein de disques. J'arrivais à un certain âge et je voulais profiter de ma belle maison, mais brusquement, ils sont venus me chercher.

Qu'est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford n'est pas l'adaptation du film de Robert Aldrich en 1962, mais bien de la conversation créée par Jean Marboeuf, entre les deux actrices, deux stars qui se sont opposées. 

C'est bien fait, parce que d'un côté, c'est vrai qu'elles se jalousent, et d'un autre, elles sont toutes les deux pareilles. C'est tellement bien vu cet Hollywood très cruel, qui ne fait pas de cadeaux aux femmes âgées, justement. L'idée de monter sur scène et d'interpréter cette actrice mythique, Joan Crawford, qui ne me ressemble pas du tout d'ailleurs, elle est brune, elle a de gros sourcils, m'a plu.

Chaque soir, dans la pièce, j'essaie de ressembler un petit peu à Joan Crawford. Ce qui me touche chez elle, c'est quand même qu'elle est assez pathétique. C'est un rôle dramatique.

Je n'ai jamais fait que des pièces de boulevard. J'ai toujours fait rire. J'aime bien les vannes. Et là, pour une fois, je ne fais pas pleurer, mais enfin, c'est assez émouvant parce que c'est plus grave que d'habitude. Il y a des grandes tirades sur la vieillesse, les actrices qui tombent dans l'oubli, la peur de vieillir quand on est une star à Hollywood. Donc, pour moi, c'est intéressant de faire ça.

Mourir sur scène, est aussi votre but ?

Alors d'un côté, je me dis que mes fans m'ont vu tellement belle et sexy qu'ils vont être déçus de voir une vieille bonne femme. Donc, je me dis, il vaut mieux que je me cache. Et de l'autre, des gens me disent : "Mais non, arrête, accepte les nouvelles rides et les quelques kilos en plus et puis change de rôle". Je pense d'ailleurs que c'est une thérapie pour moi. Cela me fait beaucoup de bien d'exprimer des émotions. D'ailleurs, il paraît que dans les asiles de fous, on leur fait jouer du théâtre.

Quelles étaient vos premières amours ?

C'était la musique au départ. Personne n'y croyait. Tout le monde a dit : "Avec la voix qu'elle a, elle ne risque pas de vendre un disque". Et puis, quand ils ont vu que j'en avais vendu 25 ou 26 millions, ils se sont dits : "Qu'est-ce qui se passe ? " Il y a deux ans, Alexis Michalik m'a écrit une très jolie chanson en français qui s'appelait La rumeur. C'était une chanson à texte. L'idée est donc partie de là et on s'est dit qu'on allait faire pour la première fois un album en français avec des grands auteurs.

Personne ne s'attendait à me voir interpréter George Moustaki, Serge Gainsbourg, Alain Bashung, Miossec ou Barbara. C'est un petit peu mélancolique, donc ça m'a permis de montrer que je pouvais faire un peu autre chose avec ‘Tuberose’.

Il y a un garçon qui a cru en vous très vite. Il s'appelait David Bowie. On est en 1975.

Sans lui, je ne serais pas là !

C'est lui qui vous donne cette confiance qui vous manquait pour aller chanter ?

J'ai encore du mal à avoir confiance en moi. J'étais mannequin alors il m'a dragué parce que j'étais mignonne, jolie. Et David Bowie m'a dit : "Tu as une voix... Je te jure, tu devrais chanter !" J'ai dit : "Non, arrête." David Bowie a été le premier à croire en moi. Il m'a payé des cours de chant, de danse et m'a mise sous contrat et briefée pendant deux ans. C'est vrai qu'avec lui, j'étais à une espèce d'école pour devenir star et j'ai beaucoup appris.

David Bowie était un garçon extraordinaire. J'ai toujours été attirée par les hommes, les créateurs qui sont un peu excentriques, comme Salvador Dali, David Bailey. Les gens qui sortent de l'ordinaire m'attirent beaucoup.

Quand on écoute ce vingtième album : Tuberose, il y a beaucoup de vous. On a même l'impression que les textes ont été écrits pour vous, c'est quasiment du sur mesure.

Oui quelques-uns. Il y a un très beau texte de Barbara Le Bel âge. Vous savez, on vous dit : "Faites un effort pour voir le verre à moitié plein." C'est très difficile, je le vois souvent à moitié vide, mais je vois qu'il reste de la place pour mettre de la vodka.

Etes-vous indomptable ?

On dit : "Belle et rebelle"... Non, je me suis laissée dompter quelquefois.

Comment vous définissez-vous ?

Une survivante. J'ai survécu. Je pense à toutes ces années. Quand j'évoque David Bowie, c'est Jurassic Park, on se dit : "Elle a cent ans !" Tous ces gens sont morts, donc, je suis une survivante, mais qui n'a pas du tout la nostalgie. Ce qui m'intéresse, c'est ce que je vais faire demain et qu'elle va être la prochaine pièce. Je suis très curieuse.