mercredi 19 octobre 2016

Amanda Lear : Le plus grand mystère du show Biz ...♥

Article dans Gala par Thomas Durand ....

 Amanda Lear: le plus grand mystère du show-biz...♥
 LA REINE DE TOUS LES COUPS DE BLUFF ...




Elle vient d'annon­cer son désir de raccro­cher les gants. Marre de la célé­brité, envie de tranquillité. La retraite ne semble pour­tant pas faite pour ce drôle d'animal qui a toujours gardé un certain flou sur son âge, a joué avec malice de son ambi­guïté et n'a cessé de se réin­ven­ter en quête de succès tout au long de sa vie. Jugez plutôt…
Elle a eu la vie éche­ve­lée d’une amazone, mais elle est toujours retom­bée sur ses pattes. Jusqu’au bout de ses griffes impec­ca­ble­ment vernies, cette femme a l’al­lure féline. Alors qu’elle fêtera ses 40 ans de carrière en 2017, elle voudrait nous faire croire qu’elle aspire désor­mais à une vie ronron­nante

Prenant tout le monde de court sur le plateau de l’émis­sion de France 2, Actua­lity, ce lundi 17 octobre,Amanda Lear a annoncé sa retraite : « J'en ai marre, ça fait quarante ans que je travaille, je pense qu'il est main­te­nant temps de jouir de la vie, de m'occu­per de ma maison, de mes chats, de mes oliviers, de mon jardin… Et d'arrê­ter de faire le clown sur scène. Vous savez, j'ai commencé ma carrière en Italie en 1977. L'an prochain, ça fera donc quarante ans (…) Là, j'ai signé pour une tour­née ( avec la pièce La Candi­datejouée depuis janvier 2016, au Théâtre de la Micho­dière), donc je vais quand même faire ma tour­née théâ­trale. Et puis après, bon on verra… »


Enième coup de bluff ? Nous l’avions rencon­trée avant qu’elle ne monte sur scène, il y a quelques mois, elle minau­dait en se racon­tant. Sous ses lèvres pulpeuses, la blan­cheur d’une denti­tion redou­table. De quoi justi­fier sa réputation de croqueuse d'hommes. Dans la salle, venus applau­dir son nouveau – et donc, dernier ? – triomphe, nous avions remarqué une brochette de matous fraî­che­ment rasés et bien musclés. Elle crânait alors : « Les hommes adorent être consi­dé­rés comme des objets. Ils n’ont aucun problème à se lais­ser faire par une femme direc­tive. Par le passé, j’ai été mariée, j’ai eu des liai­sons longues et passion­nées. Aujourd’­hui, c’est chacun chez soi. »  C’est-à-dire, en ce qui la concerne, dans l’une de ses nombreuses adresses, Paris, Rome, Londres, le Lubé­ron… Autant de lieux qui lui ont toujours servi de refuge
 
Amanda Lear a beau avoir mis le meilleur de son talent à épater la gale­rie, elle cache, c’est peut-être vrai, un tempé­ra­ment « soli­taire, sauvage, intro­verti ». Dans un dîner mondain, elle est une convive étin­ce­lante. Mais elle ne rend jamais les invi­ta­tions. Chez elle, elle n’a besoin que de ses douze chats et de sa chèvre Fergie pour lui tenir compa­gnie. 
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Dans l’art de la conver­sa­tion, peu riva­lise avec elle. Poly­glotte et plus culti­vée qu’on ne l’ima­gine, elle n’a cure de personne pour lui donner la réplique. Inta­ris­sable. Capable de tenir le crachoir durant des heures de son débit rythmé, arti­culé, jamais pesante ni ennuyeu­se… Elle a telle­ment de choses à dire, d’anec­dotes surpre­nantes à racon­ter.
Sa vie est un roman. Son titre ? Walk on the wild Side, du nom de ce tube plané­taire du Velvet Under­ground, qui semble avoir été composé pour elle. D’abord, parce que la blonde faisait partie de la Factory d’Andy Warhol, en 1972, au moment où son ami Lou Reed l’a enre­gis­tré. Elle avait débarqué à New York après avoir été enga­gée par la styliste Mary Quant qui l’avait char­gée d’al­ler promou­voir la minijupe jusque dans les bleds les plus réacs des Etats-Unis. Enfin, parce qu’à l’égal des person­nages de la célèbre chan­son, elle aussi se traîne une sulfu­reuse ambi­guité de genre.
Amanda Lear serait non pas une femme, mais un homme. Un trans­sexuel. Ce serpent de mer la pour­suit depuis le début de sa carrière et ressort pério­dique­ment la tête hors de l’eau. En témoigne son « amie » Régine, qui n'hésita pas à remettre une couche sur le site Pure Charts, en décembre 2015 : « Moi, je l’ai connu en garçon. Elle chan­tait dans les petits bistrots. Je ne la vois pas en ce moment parce qu’on n’a pas les mêmes vies. Elle est très sympa­thique. Très intel­li­gente. Très culti­vée. » Très agacée aussi. Le coup de griffe d’Amanda fut quasi immé­diat : « On parle de moi depuis quarante ans, on a fait le tour de la situa­tion », dit-elle dans VSD. Avant de préci­ser : « Régine est tombée dans l’ou­bli. Du coup, elle parle pour faire le buzz. Mais je m’en fous complé­te­ment. »
Pas si sûr. S’il y a bien une chose que l’ani­mal déteste, c’est que l’on vienne fouiller dans ses poubelles. Elle entre­tient avec le passé une rela­tion ambi­guë. D’une part, il lui four­nit la matière première à ses récits capti­vants où, de Grace Kelly qui lui proposa d’or­ga­ni­ser un bal des Scor­pions (elles sont toutes deux natives de ce signe) à François Mitterrand, qui la reçut en tête à tête à l’Ely­sée, elle fait défi­ler le Who’s Who de notre époque. Mais d’un autre côté, la vamp craint plus que tout les injures du temps.« Derniè­re­ment, l’un de mes anciens fiancé, un type beau comme un dieu dont j’étais raide dingue, m’a redra­guée sur Face­book. Le pauvre, il est devenu mons­trueux », rica­nait-t-elle devant nous, avec effroi. Amanda « n’aime pas les vieux ». Elle a dit, répété, plus d’une fois.
Sa bête noire s’ap­pelle Wiki­pé­dia, l’en­cy­clo­pé­die virtuelle qu’elle ferait inter­dire si elle en avait le pouvoir.Sur son passé, ses parents, sa date et son lieu de nais­sance, l’ex-muse de Dali a toujours main­tenu le plus grand flou artis­tique. Elle a sa théo­rie :« Personne n’a envie de savoir à quoi ressem­blaient Marlene Dietrich ou Marilyn Monroe avant de deve­nir célè­bres… L’im­por­tant n’est pas qu’elles aient été moches enfants, mais qu’elles soient deve­nues sublimes par la suite. Pour une star, seul compte le résultat final. »
Soit. Encore faut-il suivre le bon cursus. Chapeau bas. A l’école de la célébrité, Amanda Lear a fait preuve d’un flair imparable. Elle s’est payé les meilleurs mentors. Etudiante aux beaux-arts de Londres, elle n’af­fiche que dix-neuf ans lorsqu’elle rencontre le peintre Salva­dor Dali. Elle est mannequin. Elle défile pour Paco Rabanne. Il s’en­thou­siasme à la vue de cette grande fille plate et maigri­chonne. « Vous avez la plus belle tête de mort que j’ai jamais vue », compli­mente le maître. Silence glacial. L’of­fen­sée accepte pour­tant l’in­vi­ta­tion à déjeu­ner le lende­main. Elle se souvient : « Autant il avait été odieux. Autant il s’est montré spiri­tuel, préve­nant, sédui­sant. Mister Hyde et Docteur Jekyll. » Dali est sous le charme. Gala, son épouse, aussi. Etrange ménage à trois, qui durera près d’une quin­zaine d’an­nées et où les prota­go­nistes s’en­tendent à merveille, toute riva­lité ayant été gommée du fait de l’im­puis­sance sexuelle du génial Cata­lan. Amanda Lear est tout à la fois la muse, la complice, et même la jeune fille au pair de Salva­dor Dali lorsque sa femme s’ab­sente pour retrou­ver ses amants : « Il insis­tait alors pour que nous allions nous enca­nailler dans les bordels de Barce­lone. »
Auprès du mage du surréa­lisme et du faux-semblant, l’élève apprend vite. Elle ne travaille pas spécia­le­ment sa peinture : « Dali était un atroce macho espa­gnol. Pour lui, les femmes n’avaient jamais su peindre. »  Mais elle se perfec­tionne dans l’art du masque, apprends l’es­broufe, peau­fine son person­nage de domi­na­trice forte en gueule. Exigeante et rigou­reuse avec elle-même, elle bosse dur pour lui plaire. Mais lorsque Avida Dollars, son anagramme par André Breton, insiste pour la marier à un grand d’Es­pagne, la muse déso­béit. Et s’éloigne peu à peu. La muse a trouvé plus amusant que de termi­ner ses jours dans un palais à Séville. 
Un autre gros minet est entré dans son champ de vision.En la décou­vrant sur la pochette d’un album du groupe de pop Roxy Music, David Bowie est tombé amoureux de son image de vamp, bardée de cuir noir et tenant en laisse une panthère shoo­tée au Valium pour l’oc­ca­sion. Il veut abso­lu­ment la connaître. Marianne Faithfull joue les entre­met­teuses. La rencontre a lieu dans une boite de nuit. Amanda perd ses illu­sions : « Il était malade, avait la fièvre, le cheveux sale, la mine atroce. » En ce presque milieu des années soixante-dix, la voilà tout de même Amanda propul­sée favo­rite de l’icône du glam rock. Elle appa­raît dans ses clips. Ils travaillent ensemble à son premier album. Mais, comme avec Dali qui ne l’a jamais beau­coup aidée à percer, son salut ne vien­dra que d’elle-même. « J’en ai eu assez d’at­tendre. J’ai signé chez les Alle­mands. Je suis parti à Munich enre­gis­trer avec Gior­gio Moro­der. Et c’est comme ça que je suis deve­nue l’une des reines du disco. »
La gloire, enfin. Elec­tri­sant les dance floors de ses tubes, assu­rant l’ou­ver­ture du Palace, la star écoule 25 millions de disques. Mais le disco n'est pas sa tasse de thé. A Cannes, au début des années quatre-vingts, elle fait une nouvelle rencontre qui change sa trajec­toire : « Berlus­coni me voit au festi­val. Je parle cinq langues. A l’époque, il est conve­nable,élégant. Il veut concur­ren­cer la Rai. Je lui propose uneémission où j’in­ter­vie­we­rai mes invités dans un lit. On l’ap­pelle Confi­dences sur l’oreiller. » Le show est un immense succès : près de trente ans plus tard, Amanda est restée une star popu­laire en Italie.

Lassée par le petit écran, elle a voulu écrire son futur au théâtre. Il y a sept ans, à ses débuts sur scène, la novice ne tenait que des seconds rôles. Et puis, on lui a écrit des pièces sur mesure, comme La Candi­date.Le public en rede­mande.

Tirer votre révé­rence, féline Amanda ? 
Allons donc, vous n’avez pas encore épuisé toutes vos vies…
PHOTOS – Amanda Lear: le plus grand mystère du show-busi­ness

Crédit photo Besti­mage
Diapo­rama réalisé par Jean-François Dessaint

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