La comédienne est de retour sur scène.
L’occasion pour nous de la rencontrer et d’évoquer son parcours. Sa relation
avec Bowie, son coté cougar, ses complexes et les rumeurs sur sa
transsexualité…. Elle nous dit tout, avec son franc parler habituel.
Crédit photo : Pascal Vila / VSD
Amanda Lear :
Il est exceptionnel. J’ai toujours priviligié les rencontres. Il y a des filles
qui ont un plan de carrière. Moi, tous les gens qui ont marqué ma vie, ça a été
le hasard. C’est comme ça que j’ai commencé au théâtre, que j’ai rencontré
Dali.
Pareil pour Bowie. A chaque fois, ça a
influencé ma destinée. Quand j’étais mannequin maigrichonne à Londres, il
n’était pas prévu que je me mette à chanter. Il a fallu qu’un soir David Bowie
me dise : « Je trouve quand même que tu as une voix, tu devrais chanter
« C’est le premier à y avoir cru. Il m’a payé mes cours de chant, mon
loyer, mise sous contrat. Grâce à lui, j’ai fait mon premier single. Sans lui,
je n’aurais jamais trouvé le courage.
Sa disparition vous a replongée dans cette
période ?
Ca m’a un peu agacée qu’ils me téléphonent
tous comme si j’étais sa veuve. « Vous l’avez bien connu ? »
« Est-ce que c’était un bon amant ? » C’est indécent !
C’était il y a quarante ans, encore faudrait il que je me souvienne. Il a fait
partie de ma vie, c’est vrai. Puis il est allé de son coté, moi du mien. Tous
les musiciens rock que je fréquentais à Londres, Les Beatles, Les Stones, Jimi
Hendrix, Les Kinks ne s’intéressaient qu’à la musique. Ce qui m’a plu chez
Bowie, c’est qu’il s’intéressait à tout. La peinture, la littérature, le mime.
Je me suis dit « Tiens, quelqu’un de différent des autres …….
Êtes vous une nostalgique ?
Je ne connais pas ça. Je ne possede pas
une seul de mes disques. Ce qui est fait est fait. Ce qui m’intéresse, c’est ce
que je fais aujourd’hui. J’ai des amies qui me disent « Tu te
rappelles ? C’était mieux avant « Il n’y a que les vieux qui parlent
comme ça. Eux, ils étaient mieux avant ! Je ne supporte pas les gens
vieux. Que des jeunes ! Je ne vais pas les draguer. Ce sont eux qui
viennent me chercher. Et cette attraction devient une belle aventure. On nous
rabâche le phénomène Cougar un animal détestable qui dévore sa proie. Les américains
n’ont jamais lu « Coletteni, Le blé en herbe ! » Ils ne savent
pas que la dame un peu plus agée déniaisant un jeune qui tombe amoureux, ça a
toujours existé …….
Vous dites avoir été complexée, plus
jeune. On a du mal à le croire …..
Très complexée ! Vous avez des
gamines ravissantes et d’autres pas teribles au départ. Moi j’avais un appareil
en ferraille pour me redresser les dents et les cheveux raides comme des
baguettes. Puis est arrivée Françoise Hardy. Du jour au lendemain je me suis
retrouvée propulsée jolie et bien foutue. Quant à la vieillesse….. Je n’y vois
aucun avantage, c’est certain. Mais il faut savoir l’accepter. On parle de la
chirurgie esthétique comme d’une chose abominable mais vous allez bien chez le
dentiste ou chez le coiffeur, c’est pareil. Je vois mes copines d’enfance
anglaises se laisser aller ….. Elles commencent toutes leurs phrases par
« A mon âge …. ! » Ca m’horripile ! Justement, à ton âge,
ton mari t’a larguée pour une plus jeune, t’as une pension alimentaire, les
enfants sont grands, youpi, éclate toi ! Le troisième âge………. C’est
formidable
Récemment Régine a
remis sur le tapis les rumeurs concernant votre transsexualité.
Elle m’a fait marrer. Je comprends, la pauvre, elle est tombée dans
l’oubli. Du coup, elle a parlé de moi pour le buzz. Mais je m’en fous
complétement. On parle de moi depuis quarante ans, on a fait le tour de la
situation. Je veux avant tout qu’on me juge sur mon travail, pas sur mes
amants, prétendument nombreux.Avec cette réputation, il suffit que je boive un
verre avec Teddy Riner ou que je croise Manaudou dans le tgv pour que nous
soyons fiancés. J’ai connu quelques footballeurs, quelques sportifs de haut
niveau et aussi quelques plombiers …..Ils se sont refilé mon téléphone les uns
les autres. Ils m’envoient des SMS. Ce sont des poètes. Ca me fait toujours
rire, les réactions des gens. Un jour je me baladais dans la rue et des
ouvriérs ont crié : " T’es top bonne Lova Moor ! "
Lien direct VSD Magazine
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