La reine Amanda Lear avait pris sa retraite il y a un an, mais elle revient avec un livre compilant ses meilleures punchlines, "Délires". Rencontre avec une diva !
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Closer: Vous publiez Délires, vous avez chanté dans Jean-Paul Gaultier fait son show, sur France 2. On vous croyait à la retraite !
Amanda Lear: Je l'ai fait pour lui et gratuitement. C'est un ami. Il était là quand j'ai inauguré le Palace, en 1978 ! Il m'habille de la tête aux pieds, a créé mes costumes pour la pièce Divina, ce qu'il n'avait fait pour personne. Il vient chez moi dans le Midi. Mais c'est la dernière fois que l'on me voit en tant que chanteuse ou comédienne.
On vous voit aussi en photo dans son extraordinaire revue Fashion Freak Show, aux Folies Bergère !
Oui, dans la partie Scandales et à l'évocation de son défilé 2013 autour du disco. Comme Donna Summer était morte et Gloria Gaynor trop grosse, on avait pensé à moi !
Pourquoi dire adieu au spectacle ?
J'ai enchaîné quatre pièces pendant sept ans. Le corps a besoin de se reposer. Je vis chez moi, en Provence au milieu de mes oliviers et mes dix chats. Et je peins. Mes amies sont aujourd'hui alcooliques, droguées ou nymphomanes. Moi, je peins. C'est ma thérapie.
Et pas de nouvel amant ?
J'ai fermé la boutique ! (Elle rit.) C'est fini, tout ça. Le dernier a été Manuel, un Italien avec lequel j'ai vécu quatre ans et demi. Il est maintenant marié et père de famille. Les jeunes gens d'aujourd'hui sont directs. Ça va de "Vous êtes charmante" à "T'es trop bonne !" Il y en a un peut-être qui se décidera... Mais ce n'est pas ce que j'ai en tête actuellement.
Et vous venez donc de sortir Délires...
Sans aucune ambition littéraire. J'adore rigoler et faire des jeux de mots. Mon but est de faire sourire les gens, alors qu'on apprend des drames tous les jours.
Et que lit-on dans votre livre ? "Parler avec les morts, c'est un peu comme discuter avec un journaliste people" ! (Elle éclate de rire.) La mort de stars est un peu trop le fonds de commerce de la presse people ?
Cela aurait pu être ça, mais non ! Dans mon esprit, les journalistes people veulent donner une image de vous qui ne correspond pas à la réalité. On n'existe pas tel que l'on est. On est mort. J'en veux surtout aux journaux italiens, qui sont terribles. Ils m'ont tout fait.
Vous pratiquez aussi la culture des morts dans Délires : vous évoquez Brian Jones dont vous avez été la petite amie, David Bowie avec lequel vous avez vécu un an et demi, Dali dont vous étiez la muse...
C'est vrai. Je suis une survivante. Mais bien vivante ! Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'il me reste à croiser ? Jean-Pierre Foucault, Jenifer ou, pire, Nabilla !
Que vous ont- ils fait ?
Rien. Ce ne sont pas de grands créateurs, de grands artistes. Ils sont bien gentils mais, à côté de ceux que j'ai connus, c'est frustrant.
Sur Dali, vous écrivez une vérité qui ne va pas passer inaperçue : il était impuissant. Et vous ajoutez : "Jamais de sa vie il n'a pénétré une femme."
Il en parlait lui-même. Il a toujours dit : "Il n'y a rien à faire." Alors quand cette astrologue espagnole a obtenu des tests ADN pour prouver qu'elle était sa fille, j'ai été scandalisée. J'ai informé les Espagnols que l'ADN de Dali existait déjà. Une équipe américaine était venue me voir pour authentifier certaines de ses toiles. J'ai donné des chemises, des lettres qu'il m'envoyait. L'ADN de Dali a parfaitement été établi. On n'avait pas à le déterrer. C'est honteux.
Le ménage à trois avec sa femme Gala s'arrêtait aux caresses, alors...
Dali était amoureux de moi. Pas seulement parce que j'étais jolie, il y avait plein de mannequins autour de lui. Il avait trouvé autre chose en moi. Et il ne voulait pas d'un ménage à trois avec la femme et la maîtresse que l'on voit en douce, trop bourgeois. Il désirait que ma présence soit officielle. "Donc je veux t'épouser", a-t-il dit. Mais il était déjà marié avec Gala et il l'aimait aussi.
Il ne voulait pas que vous chantiez...
Sans doute avait-il peur que je m'émancipe. Mais je crois surtout qu'il craignait que je me ramasse et que ça rejaillisse sur la famille. Car je faisais partie de sa famille. Quand il recevait, je n'étais pas sa muse, il me considérait comme son autre femme.
Vous écrivez que l'homme de votre vie est Alain-Philippe Malagnac, disparu en 2000 dans l'incendie de votre maison du Var.
Je l'ai rencontré le jour de mon premier concert au Palace. Il sortait d'une grave maladie et il avait été ruiné par Sylvie Vartan dont il avait voulu relancer la carrière. Il avait vu trop grand. Elle aurait pu lui en être reconnaissante. Elle n'en parle même pas dans son autobiographie. J'étais dingue de lui. Nous nous sommes mariés à Vegas. Il était vulnérable, attendrissant, intelligent. Il connaissait très bien la littérature. Cela a duré vingt-deux ans.
De Freddie Mercury à Elton John, pourquoi plaisez-vous tant aux gays ?
Je ne suis pas la seule : Cher, Kylie Minogue, Barbara ... Primo : s'ils étaient une femme, ils aimeraient nous ressembler, car nous sommes glamour. Deuzio, plus nous vieillissons, plus nous devenons leur maman. C'est un public si fidèle ! Moi-même, je suis très attirée par les gays, souvent très beaux garçons. Dali avait des tendances homosexuelles. Mon mari était le fils adoptif de Roger Peyrefitte, qui était homosexuel. Une femme peut être très heureuse avec quelqu'un qui est "fluide", comme on dit aujourd'hui.
Depuis que vous êtes célèbre, vous n'êtes sortie qu'avec des inconnus. Pourquoi ?
Les célébrités veulent rester seules dans la lumière. Je me demande parfois si je ne leur ai pas fait du mal : ils étaient avec moi pour sortir de l'anonymat, voire devenir célèbres.
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Amanda Lear : “J'ai côtoyé Dali et Bowie. Aujourd'hui, il me reste Jean-Pierre Foucault, Jenifer ou Nabilla !”
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Closer: Vous publiez Délires, vous avez chanté dans Jean-Paul Gaultier fait son show, sur France 2. On vous croyait à la retraite !
Amanda Lear: Je l'ai fait pour lui et gratuitement. C'est un ami. Il était là quand j'ai inauguré le Palace, en 1978 ! Il m'habille de la tête aux pieds, a créé mes costumes pour la pièce Divina, ce qu'il n'avait fait pour personne. Il vient chez moi dans le Midi. Mais c'est la dernière fois que l'on me voit en tant que chanteuse ou comédienne.
On vous voit aussi en photo dans son extraordinaire revue Fashion Freak Show, aux Folies Bergère !
Oui, dans la partie Scandales et à l'évocation de son défilé 2013 autour du disco. Comme Donna Summer était morte et Gloria Gaynor trop grosse, on avait pensé à moi !
Pourquoi dire adieu au spectacle ?
J'ai enchaîné quatre pièces pendant sept ans. Le corps a besoin de se reposer. Je vis chez moi, en Provence au milieu de mes oliviers et mes dix chats. Et je peins. Mes amies sont aujourd'hui alcooliques, droguées ou nymphomanes. Moi, je peins. C'est ma thérapie.
Et pas de nouvel amant ?
J'ai fermé la boutique ! (Elle rit.) C'est fini, tout ça. Le dernier a été Manuel, un Italien avec lequel j'ai vécu quatre ans et demi. Il est maintenant marié et père de famille. Les jeunes gens d'aujourd'hui sont directs. Ça va de "Vous êtes charmante" à "T'es trop bonne !" Il y en a un peut-être qui se décidera... Mais ce n'est pas ce que j'ai en tête actuellement.
Et vous venez donc de sortir Délires...
Sans aucune ambition littéraire. J'adore rigoler et faire des jeux de mots. Mon but est de faire sourire les gens, alors qu'on apprend des drames tous les jours.
Et que lit-on dans votre livre ? "Parler avec les morts, c'est un peu comme discuter avec un journaliste people" ! (Elle éclate de rire.) La mort de stars est un peu trop le fonds de commerce de la presse people ?
Cela aurait pu être ça, mais non ! Dans mon esprit, les journalistes people veulent donner une image de vous qui ne correspond pas à la réalité. On n'existe pas tel que l'on est. On est mort. J'en veux surtout aux journaux italiens, qui sont terribles. Ils m'ont tout fait.
Vous pratiquez aussi la culture des morts dans Délires : vous évoquez Brian Jones dont vous avez été la petite amie, David Bowie avec lequel vous avez vécu un an et demi, Dali dont vous étiez la muse...
C'est vrai. Je suis une survivante. Mais bien vivante ! Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'il me reste à croiser ? Jean-Pierre Foucault, Jenifer ou, pire, Nabilla !
Que vous ont- ils fait ?
Rien. Ce ne sont pas de grands créateurs, de grands artistes. Ils sont bien gentils mais, à côté de ceux que j'ai connus, c'est frustrant.
Sur Dali, vous écrivez une vérité qui ne va pas passer inaperçue : il était impuissant. Et vous ajoutez : "Jamais de sa vie il n'a pénétré une femme."
Il en parlait lui-même. Il a toujours dit : "Il n'y a rien à faire." Alors quand cette astrologue espagnole a obtenu des tests ADN pour prouver qu'elle était sa fille, j'ai été scandalisée. J'ai informé les Espagnols que l'ADN de Dali existait déjà. Une équipe américaine était venue me voir pour authentifier certaines de ses toiles. J'ai donné des chemises, des lettres qu'il m'envoyait. L'ADN de Dali a parfaitement été établi. On n'avait pas à le déterrer. C'est honteux.
Le ménage à trois avec sa femme Gala s'arrêtait aux caresses, alors...
Dali était amoureux de moi. Pas seulement parce que j'étais jolie, il y avait plein de mannequins autour de lui. Il avait trouvé autre chose en moi. Et il ne voulait pas d'un ménage à trois avec la femme et la maîtresse que l'on voit en douce, trop bourgeois. Il désirait que ma présence soit officielle. "Donc je veux t'épouser", a-t-il dit. Mais il était déjà marié avec Gala et il l'aimait aussi.
Il ne voulait pas que vous chantiez...
Sans doute avait-il peur que je m'émancipe. Mais je crois surtout qu'il craignait que je me ramasse et que ça rejaillisse sur la famille. Car je faisais partie de sa famille. Quand il recevait, je n'étais pas sa muse, il me considérait comme son autre femme.
Vous écrivez que l'homme de votre vie est Alain-Philippe Malagnac, disparu en 2000 dans l'incendie de votre maison du Var.
Je l'ai rencontré le jour de mon premier concert au Palace. Il sortait d'une grave maladie et il avait été ruiné par Sylvie Vartan dont il avait voulu relancer la carrière. Il avait vu trop grand. Elle aurait pu lui en être reconnaissante. Elle n'en parle même pas dans son autobiographie. J'étais dingue de lui. Nous nous sommes mariés à Vegas. Il était vulnérable, attendrissant, intelligent. Il connaissait très bien la littérature. Cela a duré vingt-deux ans.
De Freddie Mercury à Elton John, pourquoi plaisez-vous tant aux gays ?
Je ne suis pas la seule : Cher, Kylie Minogue, Barbara ... Primo : s'ils étaient une femme, ils aimeraient nous ressembler, car nous sommes glamour. Deuzio, plus nous vieillissons, plus nous devenons leur maman. C'est un public si fidèle ! Moi-même, je suis très attirée par les gays, souvent très beaux garçons. Dali avait des tendances homosexuelles. Mon mari était le fils adoptif de Roger Peyrefitte, qui était homosexuel. Une femme peut être très heureuse avec quelqu'un qui est "fluide", comme on dit aujourd'hui.
Depuis que vous êtes célèbre, vous n'êtes sortie qu'avec des inconnus. Pourquoi ?
Les célébrités veulent rester seules dans la lumière. Je me demande parfois si je ne leur ai pas fait du mal : ils étaient avec moi pour sortir de l'anonymat, voire devenir célèbres.
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