Ils ont écrit sur Elle . . .
J'ai connu Amanda il y a quelques années, durant un entracte au Palais- Royal ou elle était avec Dali. " Nous sommes tous les deux des spécialistes du scandale "me disait le plus grand peintre de ce siècle
Cet été en Californie, je retrouvais tout-à-coup Amanda, sous une autre forme. Dans les boites de nuit ou je découvrais le disco, son triomphe de chanteuse, le numéro " un " mondial de la saison, éclatait au-dessus de ses danseurs comme ils nous accompagnaient en voiture dès qu'on tournait le bouton de la radio, "" Follow Me ""
Amanda est devenue l’engouement de l' Amérique. Jusqu’à présent c'était seules les chanteuses noires qui étaient sexy; On avait enfin une chanteuse blanche qui les dépassait.
" Follow Me " de Californie, me suivit à New-York. Le soir de la réouverture de la discothèque la plus " In " le Studio 54, je dansais aux sons et accents de cette chanson. Mais enfin, en Amérique je n'avais retrouvé Amanda que par sa voix, puisqu'elle faisait à ce moment-là sa tournée en Italie.
A peine étais-je de retour à Paris, que je fus convié à la soirée du 20 septembre au Palace, ou elle devait faire sa première apparition en France. " Follow Me " ne me lâchait pas. Avant d'aller entendre Amanda, je lui rendis visite au Plaza pour l'accompagner au spectacle. L'élégant smoking qu'elle portait, avec un minuscule nœud papillon vert, semblait vouloir me rappeler sa réputation ambiguë.
Ses immenses yeux noirs, ses cheveux blonds bouclés, sa bouche de rose, sa voix chaude et rauque, son sourire envoûtant, l'amaryllis épinglé au revers satiné de son veston, sa longue main frêle que je baisai, me persuadaient que j'avais bien affaire à une femme.
Et ce fut bien une femme qui triompha devant ce public qu l'intimidait. Dès son entrée, elle l'avait dompté, la cravache à la main, dans un collant peau de tigre. De même qu'elle a rendu aux allemands une Marlène Dietrich blonde, mince, longue et dure, elle a compris que pour répondre à l’agressivité de la jeunesse actuelle il faut cette apparence de cruauté, quand on ne peut avoir celle de la force.
Lorsqu' Amanda à la fin du spectacle, présenta ses danseurs et ses danseuses ( italiens et italiennes ) elle conclut avec un grand sourire: " Et moi, Amanda Lear "
Ainsi a t-elle donné au roi Lear une quatrième fille inattendue, qui règne déja sur un vaste royaume et qui rime avec Cordelia
Mais à la différence de celle-ci, elle ne meurt dans les bras de personne. Ce sont ses auditeurs, ses spectateurs qui voudraient mourir dans ses bras.
ROGER PEYREFITTE qui deviendra après cette rencontre son BEAU-PÈRE
Amanda Lear épousera son fils, Alain-Philippe .....
En Allemagne, les adolescents de 15 ans tapissent leurs chambres et leurs rêves d'incroyables posters ou Amanda le fouet à la main, mi-sado, mi-maso, prend les poses équivoques d'une héroïne de bande dessinée. En Italie, les paparazzis la traquent jour et nuit, tandis que des fillettes de 13 ans fondent spontanément un fan-club qui croule sous les adhésions. Le Japon en rêve, les Etats-Unis s'en inquiètent. Sept cent mille Thaïlandais ont acheté son premier album, et la voici qui maintenant veut nous conquérir.
Les textes de la Lear sont de vraies chansons et vont beaucoup plus loin que les habituels " Love me baby oh love me " du disco. Son deuxième album "" Douce Vengeance "" étant même une variation sur le thème de Faust.
Cette bonne femme ? ... Un sacré petit mec
PHILIPPE ADLER, " L'EXPRESS "
Amanda Lear has this voice Il should tell you about. It's got an emphatic European accent and sounds like the deep, throaty purring of an expensive foreign car ...Her voice is an instrument of infinits cool, her wit as sharp as an ice pick, and she has 20/20 vision when it comes to the main chance.
MICHAEL WATTS, " MELODY MAKER "
Le seul lapsus qu'elle fit durant cette conversation fut: " En chair et en or ..." Nicky lui demanda qu'elle était son nom de jeune fille, et Amanda rougit à peine. Amanda Lear n'était pas un pseudonyme. Il lui demanda: " Sy vous avez repris le mythe de Dorian Gray dans votre prochain disque, cela veut il dire que vous avez un rapport similaire avec votre visage ? Quel rapport avez vous avec votre visage ? "
--" Ça va de la terreur à l'admiration "" , répondit Amanda
HERVE GUIBERT, " LE MONDE "
La perversité fait partie également de son arsenal culturel: l 'expressionnisme allemand est passé par ici, le cinéma de Lang, l'univers de " cabaret " et le personnage de Marlène. Avec, en plus, une savante utilisation des matériaux modernes: Le polystyrène remplace les chromos, les néons blafards font place à la magie rectiligne des rayons lasers, la combinaison des vinyl supplante la soie, le strass et les paillettes, l'écran vidéo vient occuper au mur l'emplacement du miroir.
Comme Dietrich, Amanda est une perpétuelle errance entre Hollywood-la-naïve, ou se fabrique des mythes de papier mâché, et Europe-la-crédule, ou se consomment les mêmes idoles.
DANIEL DE BRUYCKER, " LE SOIR DE BRUXELLES ""
J'ai connu Amanda il y a quelques années, durant un entracte au Palais- Royal ou elle était avec Dali. " Nous sommes tous les deux des spécialistes du scandale "me disait le plus grand peintre de ce siècle
Cet été en Californie, je retrouvais tout-à-coup Amanda, sous une autre forme. Dans les boites de nuit ou je découvrais le disco, son triomphe de chanteuse, le numéro " un " mondial de la saison, éclatait au-dessus de ses danseurs comme ils nous accompagnaient en voiture dès qu'on tournait le bouton de la radio, "" Follow Me ""
Amanda est devenue l’engouement de l' Amérique. Jusqu’à présent c'était seules les chanteuses noires qui étaient sexy; On avait enfin une chanteuse blanche qui les dépassait.
" Follow Me " de Californie, me suivit à New-York. Le soir de la réouverture de la discothèque la plus " In " le Studio 54, je dansais aux sons et accents de cette chanson. Mais enfin, en Amérique je n'avais retrouvé Amanda que par sa voix, puisqu'elle faisait à ce moment-là sa tournée en Italie.
A peine étais-je de retour à Paris, que je fus convié à la soirée du 20 septembre au Palace, ou elle devait faire sa première apparition en France. " Follow Me " ne me lâchait pas. Avant d'aller entendre Amanda, je lui rendis visite au Plaza pour l'accompagner au spectacle. L'élégant smoking qu'elle portait, avec un minuscule nœud papillon vert, semblait vouloir me rappeler sa réputation ambiguë.
Ses immenses yeux noirs, ses cheveux blonds bouclés, sa bouche de rose, sa voix chaude et rauque, son sourire envoûtant, l'amaryllis épinglé au revers satiné de son veston, sa longue main frêle que je baisai, me persuadaient que j'avais bien affaire à une femme.
Et ce fut bien une femme qui triompha devant ce public qu l'intimidait. Dès son entrée, elle l'avait dompté, la cravache à la main, dans un collant peau de tigre. De même qu'elle a rendu aux allemands une Marlène Dietrich blonde, mince, longue et dure, elle a compris que pour répondre à l’agressivité de la jeunesse actuelle il faut cette apparence de cruauté, quand on ne peut avoir celle de la force.
Lorsqu' Amanda à la fin du spectacle, présenta ses danseurs et ses danseuses ( italiens et italiennes ) elle conclut avec un grand sourire: " Et moi, Amanda Lear "
Ainsi a t-elle donné au roi Lear une quatrième fille inattendue, qui règne déja sur un vaste royaume et qui rime avec Cordelia
Mais à la différence de celle-ci, elle ne meurt dans les bras de personne. Ce sont ses auditeurs, ses spectateurs qui voudraient mourir dans ses bras.
ROGER PEYREFITTE qui deviendra après cette rencontre son BEAU-PÈRE
Amanda Lear épousera son fils, Alain-Philippe .....
En Allemagne, les adolescents de 15 ans tapissent leurs chambres et leurs rêves d'incroyables posters ou Amanda le fouet à la main, mi-sado, mi-maso, prend les poses équivoques d'une héroïne de bande dessinée. En Italie, les paparazzis la traquent jour et nuit, tandis que des fillettes de 13 ans fondent spontanément un fan-club qui croule sous les adhésions. Le Japon en rêve, les Etats-Unis s'en inquiètent. Sept cent mille Thaïlandais ont acheté son premier album, et la voici qui maintenant veut nous conquérir.
Les textes de la Lear sont de vraies chansons et vont beaucoup plus loin que les habituels " Love me baby oh love me " du disco. Son deuxième album "" Douce Vengeance "" étant même une variation sur le thème de Faust.
Cette bonne femme ? ... Un sacré petit mec
PHILIPPE ADLER, " L'EXPRESS "
Amanda Lear has this voice Il should tell you about. It's got an emphatic European accent and sounds like the deep, throaty purring of an expensive foreign car ...Her voice is an instrument of infinits cool, her wit as sharp as an ice pick, and she has 20/20 vision when it comes to the main chance.
MICHAEL WATTS, " MELODY MAKER "
Le seul lapsus qu'elle fit durant cette conversation fut: " En chair et en or ..." Nicky lui demanda qu'elle était son nom de jeune fille, et Amanda rougit à peine. Amanda Lear n'était pas un pseudonyme. Il lui demanda: " Sy vous avez repris le mythe de Dorian Gray dans votre prochain disque, cela veut il dire que vous avez un rapport similaire avec votre visage ? Quel rapport avez vous avec votre visage ? "
--" Ça va de la terreur à l'admiration "" , répondit Amanda
HERVE GUIBERT, " LE MONDE "
La perversité fait partie également de son arsenal culturel: l 'expressionnisme allemand est passé par ici, le cinéma de Lang, l'univers de " cabaret " et le personnage de Marlène. Avec, en plus, une savante utilisation des matériaux modernes: Le polystyrène remplace les chromos, les néons blafards font place à la magie rectiligne des rayons lasers, la combinaison des vinyl supplante la soie, le strass et les paillettes, l'écran vidéo vient occuper au mur l'emplacement du miroir.
Comme Dietrich, Amanda est une perpétuelle errance entre Hollywood-la-naïve, ou se fabrique des mythes de papier mâché, et Europe-la-crédule, ou se consomment les mêmes idoles.
DANIEL DE BRUYCKER, " LE SOIR DE BRUXELLES ""
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