mercredi 24 janvier 2024

Salvador Dali : Retour sur son histoire d’amour tumultueuse avec Amanda Lear

 Salvador Dali : Retour sur son histoire d’amour tumultueuse avec Amanda Lear


LOVE STORY - Durant une quinzaine d'années, le célèbre peintre Salvator Dalí, dont ce mardi 23 janvier marque les 35 ans de sa disparition, a vécu une histoire d'amour avec une personnalité aussi extravagante que lui, à savoir la chanteuse Amanda Lear. 


C’est une histoire d’amour aussi légendaire qu’iconique. Salvador Dalí, décédé il y a 35 ans jour pour jour ce mardi 23 janvier, a vécu durant près de quinze ans, une passion médiatique et platonique auprès d’une femme, devenue avec les années star incontournable de la musique et de la télévision, Amanda Lear.



Durant les années 60 et 70, le peintre est sexagénaire tandis que la chanteuse n’est alors encore qu’une jeune adulte inconnue de dix-huit ans. Sous son charme, Salvador Dalí va alors séduire la jeune femme et la faire rentrer dans son univers, lui faisant découvrir le monde des célébrités, de l'art et du show-business. Un environnement dans lequel Amanda Lear va se sentir à l’aise, au point de vouloir y faire sa propre place, ce qui n’a pas forcément plu à son amant, précipitant la fin de leur relation. Retour sur cette relation où chaque rebondissement paraît à peine croyable et est pourtant vrai.


Un premier contact explosif entre les deux artistes


Paris, au milieu des années 60. Salvator Dalí est un fameux peintre catalan sexagénaire mais qui vient de perdre sa dernière muse, Isabelle Colin-Dufresne, dite Ultra Violet, partie inspirer un autre célèbre peintre de l’époque, Andy Wharol. Dans le célèbre établissement prisé Castel de la capitale française, il croise une jeune femme blonde envoûtante. Amanda Lear, 18 ans à peine, encore étudiante aux Beaux-Arts, jeune mannequin et habituée des fêtes londoniennes et parisiennes, ensorcelle l’esprit du peintre, qui ne peut s’empêcher de l’aborder.


From Alex, Delearium Fan Page


"Vous avez la plus belle tête de mort que j'aie jamais vue" lui aurait-il alors déclaré, a rapporté la chanteuse plusieurs années plus tard, dans les colonnes de nos confrères de Vanity Fair. Pas impressionnée, elle se dit alors "Quel con !", mais finit par craquer : "J'étais tombée sous le charme de ce type qui me récitait des vers de García Lorca et me comparaît à la Melencolia de Dürer. Un monsieur adorable, en somme, qui vous annonçait qu'il était impuissant autour d'un thé dans sa suite du Meurice, avec, autour, la bande de chevelus de la comédie musicale Hair qu'il considérait comme des anges de la Renaissance". Ainsi leur relation naît, mais déjà elle doit se frotter à un obstacle de taille. Car si le peintre est tombé sous le charme de la jeune femme, son cœur est déjà pris… depuis plus de 30 ans !


Face à son épouse, Salvador Dalí vend Amanda Lear « comme un aspirateur »


Des muses, le peintre n’en a pas manqué, à commencer par Gala, la première, ex-femme du poète français Paul Éluard, et son épouse depuis 1934. S’ils ne se sont jamais séparés, Salvador Dalí ne s’est jamais gêné pour ramener d’autres femmes au sein de leur foyer. Mais faire accepter une nouvelle compagne à son épouse n’était pas chose aisée : "Ce n’est pas une femme facile. Il va falloir faire bonne impression. Mettez du violet sur les yeux, faites bien le chignon-banane, enfilez une minijupe" aurait conseillé l’artiste à Amanda Lear avant d’opérer les présentations.


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À son sujet, Amanda Lear a raconté s’être souvenue d’une femme "d'un certain âge, élégante et toute ratatinée, qui toussait beaucoup, ne supportait pas la fumée, ouvrait grand les fenêtres et hurlait que tout le monde sentait mauvais". Face à son épouse, Salvador Dalí tente de la convaincre d’accepter cette nouvelle muse de façon étonnante : "Quant à Dalí, il me vendait comme un aspirateur : 'Regardez comme elle est belle', disait-il. 'Tournez-vous, tournez-vous, marchez !'" a raconté la chanteuse de Let me entertain you. Gala a alors cédé aux envies de son mari, mais n’était pas pleinement convaincu.


Une vie à trois, tout ce qu’il y a de plus classique !

Salvador Dalí a alors proposé à sa nouvelle muse de venir passer l’été dans sa maison de Port Lligat, en Catalogne. À peine commence-t-elle à s’intégrer que Gala s’enfuit au bras d’un gigolo sans oublier de menacer Amanda Lear avant de partir : "S'il arrive le moindre dérapage, ce sera votre faute !" lui balance-t-elle, tandis que de son côté le peintre jubile : "Youpi, elle est partie, filons faire la bringue à Barcelone !" aurait prononcé Dalí selon la chanteuse. Finalement, les deux femmes se retrouvent et apprennent à s’apprécier.


Le trouple mène à Port Lligat une vie douce et tranquille durant plusieurs années. La chanteuse y profite de sa propre chambre et passe beaucoup de temps avec le peintre, sans que jamais une tension sexuelle ne s’installe : "Les gens ne comprennent pas ! Ils pensent qu’être la muse, c’est être la mannequin, la modèle, qui pose pour les tableaux. La muse, c’est autre chose ! C’est une présence qui inspire le créateur, a raconté Amanda Lear en septembre dernier dans l’émission 20h30 le samedi, avant de poursuivre : Je pense quand même que je devais être très amoureuse parce que comme il n’y avait pas de relations sexuelles du tout… C’était une autre relation ! C’était le plus grand peintre du monde. J’étais fascinée, évidemment" a-t-elle confié.

Mais de son côté, Gala Dalí fatigue de sa relation avec le peintre : "Elle en avait un petit peu marre, au bout de cinquante ans de mariage, de se taper ce vieux monsieur qui ne savait rien faire, a raconté la chanteuse. La pauvre, ce n'était pas toujours facile. À Hollywood, on la mettait en bout de table, alors que Dalí faisait le mariole entre Marilyn Monroe et Frank Sinatra. Elle n'en pouvait plus de son rôle de gendarme-manager-infirmière". La première muse fait alors jurer à son "héritière" "sur la vierge noire de Kazan" de lui succéder dans son rôle auprès de Dalí après sa mort en l’épousant. Malgré son acceptation, déjà, Amanda Lear, par ses ambitions, commençait alors à se détacher du peintre.

Un début de carrière qui signe la fin de leur relation

En 1973, Amanda Lear fait la rencontre d’un autre homme, dont elle a également été par la suite la muse, David Bowie. Ce dernier a permis alors à la carrière musicale de la chanteuse de décoller, ce que Salvador Dalí n’a pas vu d’un bon œil : "Il ne voulait pas que je chante, il trouvait que cela n’était pas digne de moi, voilà. Et donc il ne voulait pas me voir quand je passais à la télé… Il mettait la télé à l’envers… Il ne voulait pas me voir… Et moi, je ne pouvais pas sacrifier ma carrière pour rester avec lui" a-t-elle raconté auprès de Laurent Delahousse. Gala Dalí, elle, partageait l’avis de son époux, selon Amanda Lear : "Vous savez, j’ai écouté votre disque. Vous chantez comme un chauffard qui aurait trop bu, on ne comprend rien" lui aurait-elle dit selon ses confessions à Vanity Fair.

Encore jeune, pleine d’espoir et d’ambition, Amanda Lear fait alors ses adieux au peintre, son épouse et à la Catalogne pour aller mener sa carrière, de peur de sinon finir enfermée dans une cage dorée : "Jusqu’à présent, c’était lui la star, mais je pense qu’il était chiffonné de me voir lui échapper… J’étais sa muse, son modèle, sa sœur, sa petite fille, sa chose quoi… C’est terrible quand les gens veulent vous mettre dans une cage. J’étais une femme libre, et c’était le moment de partir" a-t-elle expliqué. Quelques années plus tard, Gala Dalí s’est éteinte la première, en 1982. Le peintre ne revit sa muse Amanda Lear qu’une fois avant sa mort, sept ans plus tard. Une rencontre qui eut lieu dans le noir, le peintre ne souhaitant pas que la chanteuse ne voie les marques du temps sur le corps du vieil homme.


Article from Gala Magazine .... Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE ... Nathan Darmon 

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