« Let Me Entertain You ».
Pour l’occasion TÊTU l’a rencontrée pour un grand moment d’interview.
Amanda Lear a de multiples vies ; elle fut tour à tour reine du disco, muse, mannequin, présentatrice télé en France, en Italie et en Allemagne. 40 ans de carrière l’ont rendu célèbre dans le monde entier grâce à ses 25 millions d’albums vendus, à sa gouaille sans pareille et à une allure qui ne passe pas inaperçue.
Son dernier album rendait hommage à Elvis – l’un de ses idoles – et lui permettait de s’essayer à d’autres genres musicaux. Aujourd’hui, elle présente « Let Me Entertain You », un album éclectique qui brosse un peu toute l’étendue de sa carrière musical ; de la variété à la ballade en passant par l’électro et le disco bien entendu. Des chansons à textes et des chansons énergiques pour faire danser les foules comme elle sait si bien le faire. En somme, un album réjouissant, rafraîchissant, tout à son image !
Hôtel Le Meurice, 15h30. Quel autre palace pouvait accueillir la grande Amanda Lear ? On nous conduit à sa suite comme on nous conduirait auprès d’une sainte icône. La porte s’ouvre et face à nous, Amanda ! Confortablement assise dans un canapé beige, baignée d’une légère pénombre ; elle vous ensorcelle de son regard perçant, de son sourire malicieux et de sa voix suave et rauque à la fois. Amanda est comme on l’imaginait : affable, assurée, énergique…
Amanda nous reçoit pour parler de son nouvel album. Mais bien que nous ne soyons pas encore assis et que le dictaphone ne soit pas encore allumé, Amanda – habituée des interviews, imposante, imperturbable – débute cette rencontre au quart de tour. C’est le personnage !
Amanda : … »toi tu penses qu’à faire danser les gens, ta musique c’est vraiment que du boom boom boom allemand ». Non, mais là dans cette album, non j’ai voulu justement… Je l’ai conçu un peu comme si je montais sur scène demain à l’Olympia vous voyez. Forcément quand on fait une scène, on vous demande de chanter quelques vieux tubes qui vous ont rendu célèbre et puis les nouveaux titres. C’est pour cela que je l’ai conçu un peu comme ça. Au début, il y a l’intro « Mesdames et Messieurs voilà Amanda Lear » qui arrive… Et puis, je re-propose Fashion Pack, Follow Me…
Des titres qui m’ont rendu célèbre et puis des nouveaux titres que j’ai écrit en français ou en anglais.Pour un fois, j’aurais écrit quelques chansons et puis quelques autres en hommage au disco qui m’a rendu célèbre. Donc un hommage au Village People avec Macho Men. A l’époque je voulais épouser le cowboy. Il s’appelait Randy Jones. Randy c’était mon pote et je l’ai eu il y a pas longtemps. Il fait une carrière solo aux Etats-Unis. Et puis après, il y a quelques chansons plus mélodiques. J’ai voulu rester aussi un peu plus optimiste car moi mes albums je me rends compte que les chansons que j’ai écrites, une centaine, je parle toujours de trahison, de mensonges, de désillusion. Et là, je me suis dis, comme on vit une période assez noire, je me suis dis, je vais choisir ce titre, The Best Is Yet To Come, le meilleur est à venir (Amanda se met à chanter).
TÊTU : Le titre de votre album est également très optimiste car il invite clairement à se divertir, « Let Me Entertain You ».
Amanda : Exactement ! C’est un titre très optimiste. Vous allez voir demain tout ira mieux. Et surtout terminer sur une note également optimiste avec le titre de Charlie Chaplin. Charlot avait écrit cette très jolie chanson qui s’appelle Smile. C’est-à-dire quand tout va mal (Amanda se met à chanter) : Souri quand tout vas mal, quand ton cœur saigne… Même si t’as envie de te flinguer, souri, car tu vas voir que demain tout va s’arranger. Et j’ai voulu terminer sur une note optimiste car je voulais qu’on comprenne que cet album se voulait vraiment optimiste.
TÊTU : Tirer le positif du négatif en somme. C’est en tout cas l’image qu’on a d’Amanda Lear, celle d’une femme qui croque la vie à pleine dent.
Amanda On me voit toujours très liée à la nuit, Follow Me, la femme dominatrice, dangereuse, tumultueuse comme vous dites, et mangeuse d’hommes et tout… Et je trouve que ça, ce n’est pas une image très très positive, très jovial. Et je voulais montrer que je suis une personne plus solaire, plus joviale. En plus, je fais du théâtre comique. Ce sont des rôles qui font rire les gens
TÊTU : Oui ! Vous avez tout cet éventail de talents, du théâtre à la chanson en passant par la télé…
Amanda : Oui ! C’est pour ça qu’on a fait cette vingtaine de titres très éclectiques et très variés. Et puis, l’autre reproche qu’on me fait, c’est « On ne te voit jamais faire de la scène en France ». Ce qui est vrai d’ailleurs… Donc, on a filmé ce show case cet hiver. Et on a mis le DVD qui va avec l’album, dans lequel il y a une douzaine de titres que je chante vraiment sur scène, live, avec des danseurs et un orchestre. C’est comme si on me voyait faire une scène.
TÊTU : Vous parliez d’éclectisme. C’est album est justement très éclectique à l’image de votre discographie et de tous les thèmes musicaux que vous avez pu aborder. Racontez-nous la genèse de cet album, l’envie qu’il y avait derrière ce disque au-delà du côté positif dont vous parliez précédemment.
Amanda : Au départ, je n’aimais pas du tout la musique disco. Ma maison de disque étant une maison de disque allemande, ils ont dit : « nous sommes en 1978, c’est la fièvre du samedi soir, ce qui marche en ce moment c’est ABBA, les Village People, Grace Jones, machin truc… « . Donc, ils voulaient absolument que je fasse du disco. Et je leur ai dit que moi je n’étais pas une chanteuse disco, je déteste ça (rires). Je suis rock’n’roll. Je me voyais avec une guitare, un blouson en cuir noir, des chaînes. Mais il m’ont dit « non, non, on oublie ça ».
Et à l’époque, j’avais signé un contrat de 7 ans. Car, ce qui était bien à l’époque, c’est qu’on signait des contrats de 7 ans. Alors qu’aujourd’hui, on fait un disque et s’il ne marche pas, allez dégage. Alors que là, avec un contrat de 7 ans, si le premier album ne marche pas, on a 7 ans de contrat, le loyer est payé pendant 7 ans. On va travailler sur le deuxième album, on va essayer de s ‘améliorer. Il y avait quand même un suivi et un pari. Par contre, j’étais obligée de me plier à leur envie. Donc quand ils m’ont : « Amanda, tu vas être la reine du disco et c’est tout ». Et comme les Allemands ils ne rigolent pas, c’était « Tu vas faire ce qu’on te dit de faire » (en imitant l’accent allemand, rires). Ceci dit, ils ont fait du bon travail car ils m’ont casé partout dans le monde. J’ai eu des disques d’or partout…
TÊTU : Effectivement, ils ont eu le nez creux. Vous avez eu une carrière formidable avec plus de 25 millions d’albums vendus dans le monde. Vous êtes vraiment devenue l’une des reines du disco.
Amanda : Tout à fait ! 25 millions d’albums c’est pas mal. Mais après deux, trois albums disco, j’ai dit « ça va maintenant ». J’avais montré que je pouvais vendre des disques, « est-ce que je vais pouvoir faire autre chose ? » C’est à dire faire du rock’n’roll. J’avais des propositions super intéressantes pour travailler avec des gens talentueux que je croisais. Même Gainsbourg que j’avais rencontré voulais m’écrire des chansons. La maison de disque ne voulait rien entendre : « We don’t change a winning team ». C’est comme ça. L’étiquette c’est disco, on ne change rien.
TÊTU : En fait, ils voyaient en vous, déjà à l’époque, un pur produit marketing et commercial, sans prendre en compte vos envies. « Fais ça et tais toi Amanda » (rires).
Amanda : C’est tout à fait ça (rires). Pas question de changer, ça marche, on ne change pas. Alors que moi je ne voulais pas passer ma vie à faire danser les mecs jusqu’à 95 ans. Et donc, j’ai rompu mon contrat. Ce fut peut-être une erreur. J’ai dit « j’en peux plus ». Évidemment, pendant 2 ans il n’y a plus de disques qui sortent. Alors de là, je suis passée en Italie. J’ai trouvé un nouveau producteur, une maison de disque. Les Italiens m’ont fait chanté en italien, puis on a essayé un album rock qui n’a pas marché. Après ça, j’ai tâtonné. J’ai fait un petit peu de tout. C’est ce que j’ai voulu montrer dans cet album. Je suis passé du disco à la variété et au rock. Mon rêve c’était Elvis Presley, donc il y a 2 ans j’ai enfin fait un hommage à Elvis Presley. Pour moi c’est l’idole absolu, le plus beau mec du monde… Mais tout le monde m’a dit « tu fais chier avec Elvis Presley, tout le monde s’en fout d’Elvis Presley, il est mort depuis plus de 40 ans. Bref ! On s’en fout » (rires). Alors que pour moi c’était le king…
Mais à travers cet album j’ai découvert les instruments de musique, car je n’avais jamais vu dans ma vie d’instruments de musique. J’ai fait tout une carrière disco sans en voir. Car vous rentrez dans un studio et il n’y a que des machines. Des synthés… Ils touchent des boutons. Ils enregistrent ta voix dans une boîte et te dises « C’est bon tu peux rentrer chez toi. » Et moi, je leur disais, » Comment ça ? Mais non, c’est bon t’inquiète, casse toi. On l’a dans la boîte » (rires). En même temps, c’est extraordinaire car c’est tout fait avec des machines. Ça offre d’innombrables possibilités. Ça c’est le disco et comme vous le dites, bah il n’y a pas la beauté des instruments et des orchestres. C’était très frustrant.
Et là, je rentre dans un studio. Il y avait des mecs avec des violons, des violoncelles, un piano. Donc là, je me suis dis putain, il va falloir chanter pour de bon car je peux pas leur dire « Oups ! Je me suis trompée faut que je recommence ». Ils n’ont pas que ça à faire les pauvres que de recommencer à chaque fois. Et donc, il a fallu chanter pour de bon et c’était la chose positive. Et je réalise à cet instant que je peux enfin chanter un peu comme j’ai envie dans ma carrière. Sauf que depuis le début, on me disait que je devais avoir la voix à la Marlène Dietrich. J’ai pris des cours de chant et la nana me faisait chanter des gammes (Amanda fait des gammes). Mais il trouvait que c’était trop haut, qu’il fallait aller plus bas. Donc, le mec me faisait fumer des clopes et boire des whiskies et à 3 heure du mat’ quand j’avais la voix complètement éraillée, il trouvait ça génial les mec en studios (rires).
TÊTU : Ils allaient tuer la « machine Amanda » à cette allure-là (rire).
Amanda : Mais oui ! Vous savez, les Allemands ont toujours aimé les voix comme Marlène Dietrich et cetera. La chanteuse à voix rauque dans un cabaret plein de fumée à Berlin, ils adorent ça les Allemands. Ça leur rappelle Cabaret et cetera
TÊTU : Nous les Français on a Edith Piaf et eux ils ont Marlène Dietrich.
Amanda : Exactement ! Donc ils voulaient la nouvelle Marlène qui serait disco et qui chanterait comme ça avec une voix suave, rauque… Après toutes ces années, je suis arrivée au théâtre, où je joue depuis 7 ans tous les soirs. Et là, il a fallu positionner la voix différemment. On m’a dit : « Au 3ème balcon, ils ont payé 15 euros mais ils ont le droit de t’entendre ». Donc, sans micro TU VAS PARLER TRES FORT. IL FAUT QU’ON T’ENTENDE. Et donc, on apprend à placer la voix différemment. Et puis, comme la voix est un muscle, je me suis aperçue après de l’entraînement que je pouvais chanter différemment. D’ailleurs, avant l’album d’Elvis, jamais je n’aurais pensé pouvoir chanter It’s Now Or Never (Amanda chante). Comme la voix a changé, je peux maintenant faire « C’est la belle vie, lalala, sans souci » (Amanda chante encore), des chansons plus mélodieuses, moins « tong tong tong ».
Je pense que, peut-être, on va aller vers une période que les Allemands appellent le « Sprechgesang », la chanson parlée. « Sprech », c’est chanter. « Gesang », c’est parler. C’est ce que faisait Juliette Greco, ce n’était pas une chanteuse. C’est une actrice qui parle, qui déclame, qui joue beaucoup avec ses mains : « Si tu crois fillette que peut être, que peut être… « . Elle articule bien et Marlène Dietrich n’a jamais su chanter, elle parle aussi plus qu’elle ne chante. Pour moi, la vraie chanteuse, c’est Barbra Streisand, Whitney Houston ou Nicoletta en France. Alors que moi, je n’ai pas ça. Donc, je suis plutôt dans l’interprétation et je me rends compte qu’il y a tout un répertoire qui m’intéresse dans ce style-là, que j’aimerais faire. Des chansons à texte. Reprendre des choses de Gainsbourg, de Nougaro.
TÊTU : Donc encore pleins de projets à venir pour Amanda Lear. Amanda ne s’arrête jamais c’est incroyable !
Amanda : On verra. Je me vois très bien… On me dit toujours des grandes scènes à l’Olympia avec plein de danseurs. Alors que moi je me vois dans une petite salle, intimiste, club de jazz. Ça me plairait beaucoup. Alors que quand on fait du disco, il faut avoir 15 danseurs autour. Et ils font chier (rires). Ils sont insupportables les danseurs, c’est une bande de casse-couilles (rires). En tournée, ils passent leur vie sur Grindr, on sait jamais où les trouver, faut faire tous les saunas de la ville (rires).
TÊTU : Donc pleins de danseurs homos dans vos tournée si on comprend bien. Ça tombe bien, c’est TÊTU qui est là aujourd’hui (rires).
Amanda : Hahaha ! Mais oui et c’est super. Ils sont mignons comme tout. Forcément, il me faut des beaux gosses autour. Ils mènent une vie insupportable, dissipée, ils sont jamais contents.
TÊTU : D’ailleurs, en parlant de bouger les foules avec le disco. Parlez-nous de votre tournée en 2017. Comment l’abordez-vous ? Elle s’articule comment ?
Amanda : Un peu théâtrale. Vous savez, je vois aujourd’hui les concerts sur internet de Britney Spears, de Jennifer Lopez. Ce ne sont plus des chanteuses, du tout. Elles sont là à tortiller du cul. Beyoncé avec un ventilateur dans la gueule pour les extensions. C’est pas de la chanson. Je suis désolé, une chanteuse elle est devant un micro, c’est Piaf, c’est Barbara, et puis elles chantent. Mais elles, elles ne chantent pas. D’abord, c’est tout en play-back et elle ne font que danser, se tortiller, se rouler par terre avec 15 boys autour d’elles. C’est très beau, c’est du spectacle mais ce n’est plus de la chanson. Moi je privilégie la chanson. Je veux éviter tout ça, les effets spéciaux, les ventilateurs et tout ça… Que les gens s’aperçoivent que je vais leur faire passer une émotion. Donc moi je vois ça plus comme ça.
TÊTU : En parlant de spectacle, qu’elle est votre actualité au-delà de l’album ?
Amanda : Eh bien je vais terminer La Candidate au théâtre de la Michodière où je joue depuis 6 mois et ce jusqu’à juin. Puis, lorsque j’arrête, je tourne un film tout juin/juillet à Rome. Après le film de Rome, à la rentrée, je pense qu’on va faire quelques dates de tournée et puis ensuite je ne sais pas trop encore. Il y aura d’autres projets pour l’année prochaine. J’ai la chance que des tas d’auteurs de théâtre, de metteurs en scène s’intéressent à moi. Ça c’est une grande chance parce que c’était pas gagné au départ. Ils se rendent compte d’abord qu’Amanda Lear sur scène ça attire du monde et puis que je suis capable peut-être de faire du bon travail. Donc ils me proposent des tas de nouvelles pièces. J’en reçois tous les jours et il y a des gens très intéressants comme Michel Fau qui proposent de travailler avec moi. Il y a Eric Assous qui m’écrit une pièce. Florian Zeller… Donc des auteurs avec lesquels j’ai envie de travailler. Il y en a des rôles à faire. Je peux faire une carrière à la Maria Pacôme… Mais c’est agaçant d’être étiquetée uniquement rigolote.
TÊTU : Justement, vous dîtes que vous avez cette chance d’être sollicitée par des metteurs en scène de renom, lesquels voient en vous des possibilités intéressantes. Qu’est-ce qu’ils voient en vous ? Qu’est-ce qui vous caractérise ?
Amanda : C’est parce que je peux tout me permettre. Ils se disent, elle a un tel culot, un tel bagou que tout passe. Ils me font dire des énormités mais ça passe. Je dis des gros mots et cetera. Mais parce que je suis très chic avec des Louboutin, ça passe. C’est ça qui est très bien. Ça tombe pas dans le vulgaire. Et eux, ils s’éclatent à m’écrire des textes complètement délirants, surréalistes. Ça les fascine. Et surtout, il y a une présence. La présence, on l’a, ou on l’a pas. Quand je rentre sur scène, il y a tous les yeux qui se braquent sur moi. Mais après, il y a aussi et surtout la technique. Ça veut pas dire que je sais jouer. Donc à ce moment-là, il faut apprendre ; la respiration, le timing, placer sa voix… Là, c’est toute une technique qu’on apprend au cours Florent, au cours Simon, que je n’ai pas fait. Mais comme j’ai la chance d’avoir comme metteur en scène Raymond Acquaviva, qui est un professeur d’art dramatique, depuis 7 ans c’est comme si je faisais des cours avec lui. Il m’apprend beaucoup comment jouer sur scène, écouter mon partenaire. Écouter l’autre, surtout lorsqu’on connaît son texte par cœur, ce n’est pas évident. Il faut être surpris, se positionner pour que ça paraisse naturel… Avec cette technique et après quatre pièces comiques, je vais pouvoir passer à autre chose. Sans leur jouer Phèdre de Racine, on peut peut-être passer à des comédies, à des Tennesse Williams, des trucs dramatiques. Le problème c’est qu’en France on aime vous coller des étiquettes et qu’une fois qu’on vous l’a collée, c’est difficile de s’en départir.
Il faut toujours aussi surprendre les gens. Moi-même je m’ennuie beaucoup et je me dis que si je m’ennuie, je dois aussi ennuyer les autres. Ils vont se lasser, elle fait toujours la même chose. Donc, il faut se renouveler, les surprendre. Moi, c’est ce que je reproche à de nombreux artistes, c’est de toujours faire la même chose, d’être là où on les attend… C’est comme quand on baise toujours avec le même mec. Il y a un moment on sait quand il va jouir, dans quelle position donc il y a un moment on a envie d’aller voir ailleurs. C’est pour ça que moi je suis tout à fait pour l’infidélité car sinon c’est tous les soirs la même soupe.
TÊTU : Vous nous parliez de vos danseurs gays tout à l’heure. Cela m’amène à ma prochaine question. Durant toute votre carrière et encore aujourd’hui, quel est votre rapport à la communauté LGBT ?
Amanda : Dès le départ, on s’est aperçu que les discothèques étaient fréquentées par les gays. Eh bien oui ! C’est évident que ce ne sont pas les bons pères de famille qu’on retrouve en général en boîte de nuit le samedi soir. Ils sont devant Guy Lux. Enfin, ils l’étaient (rires). Demain soir, ils seront peut-être devant l’Eurovision. Enfin voilà quoi ! Eux, ils restent à la maison et ne vont pas en boîte se déchainer toute la nuit donc forcément ceux qui fréquentent les discothèques se sont les gays et les célibataires, ceux qui n’ont pas besoin de garder les enfants à la maison. Donc forcément, mon premier public ça a été les gay. Comme pour les Village People, Grace Jones, Cher… Donc on devient…
TÊTU : …une sorte d’icône !
Amanda : Oui ! Une sorte d’icône gay qui leur plaît beaucoup car ils aiment les femmes élégantes, qui en jettent, qui ont du chien. En gros, les femmes libérées. C’est un énorme plus car c’est un public très fidèle. Le gros problème des gamins ou des gamines, c’est qu’ils vous jettent. Les fans de Tokio Hotel, aujourd’hui, on ne sait plus où ils sont (rires). Tout ce qu’ils voient, c’est que le chanteur ou la chanteuse est mignon/ne. L’année prochaine, ça sera un autre… Tous les ans, on tombe amoureux d’un artiste et ensuite, dégage ! Le public gay n’est pas comme ça, il s’attache, il vieillit avec vous. Plus on se déglingue en vieillissant, plus il est fidèle. Je l’adore ! Je me suis intéressée à Danielle Darrieux puisque dans l’album, je reprends une chanson très coquine de Danielle Darrieux qui s’appelle Si tu savais ma belle. Elle a 99 ans.
J’ai un copain gay qui me dit que Suzie Delair elle a aussi 99 ans et qu’elle est méchante comme pas possible. Mais, ils vieillissent avec vous et ce n’est pas parce que vous avez 75 ans et plein de rides qu’ils vous jettent. Ils continuent. Et cette fidélité-là, de ce public, c’est très précieux. C’est justement pour ça que Cher les adore, il faut les cultiver. Dans le métier que je fais, on est entouré de gays, que ce soit le metteur en scène, le coiffeur, le mec qui nous habille… Je vois dans la mode avec Jean-Paul Gaultier, Riccardo Tisci, ce sont tous mes potes et ils sont tous gays. Que des gays, que des gays. Ce sont des gens qui créent, des créateurs. Ce ne sont pas des footballeurs (rires). C’est très précieux de les avoir comme amis, comme conseillers. Avec Jean-Paul, j’ai appris beaucoup de choses, sur comment se présenter, se mettre comme il faut, c’est très important pour moi.
TÊTU : Vous me parliez en aparté, lorsque je suis arrivé, de la chanson La Rumeur, comme quoi vous saviez aussi chanter des chansons à texte, engagée.
Amanda : Oui ! Elle commence comme ça cette chanson : « On dit bien des choses, qui nous indisposent. Souvent on entend le bruit des gens, qui commentent les tantes, qui ont peur des pédés, et des gens différents, de leur banalité… « . C’était pour montrer que je pouvais aussi dire des choses qui me tiennent à cœur. Les qu’en-dira-t-on, c’est vraiment pas mon truc, ça m’agace profondément. L’intolérance aussi
TÊTU : Au début, je vous expliquais que TÊTU avait disparu pour ensuite renaître il y a de cela quelques mois. Que vous inspire cette renaissance ?
Amanda : Qui a disparu ?
TÊTU : Personne Amanda ! TÊTU avait disparu et renaît aujourd’hui (rires).
Amanda : Ah oui ! TÊTU ! (rires). Mon pote Edouard Collin était en couverture de TÊTU. Et mon pote le cuisinier Valentin Néraudeau aussi. Donc déjà, je n’ai pas compris la disparition de TÊTU, pour moi c’est incompréhensible… C’est le seul pays… Tous les pays que je fréquente, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre… ont tous des magazines gays. C’est normal, il y a toute une culture gay derrière. C’est peut-être à cause d’Internet. Aujourd’hui, si on veut voir des mecs à poils, on va sur Internet. Donc, pourquoi payer 5 euros. Mais, ce ne sont pas que des mecs à poil TÊTU. Ce sont aussi des articles, de la prévention, des conseils, des reportages, des critiques sur les spectacles. On s’attend à des choses. Si on met un mec à poil pour attirer, c’est normal, c’est du marketing mais il n’y a pas que ça quand même. C’est comme pour les dieux du stade. Le calendrier, c’est pour remplir les stades, pour le buzz (rires).
TÊTU : Un message pour nos lecteurs ?
Amanda : Pour moi, il est essentiel de prendre soin de soi. Et les homos, pas tous certes, font beaucoup partie de ces gens qui prennent soin d’eux. C’est important d’être présentable. J’admire ça ! Pour moi c’est rédhibitoire, quand je vois des beaux mecs qui dès qu’ils sont avec une nana, 6 mois après « C’est pas possible, c’est le même ? ». Poignées d’amour, bourrelet… C’est dramatique ! C’est à croire que les nanas le font exprès pour pas qu’on les pique (rires). C’est épouvantable ! Il y a des mecs, ce sont des bombes et dès qu’ils tombent amoureux, c’est fini… Il ne faut jamais s’arrêter de prendre soin de soi, même à 70 ans, 80 ans… Mais pour les femmes c’est pareil. Il y en qui donne l’exemple. Regardez Jane Fonda, Tina Turner… Putain, elle à 78 ans, elle est magnifique. C’est certes beaucoup d’efforts, de sport… Mais ça en vaut la peine franchement ! C’est un exemple pour les autres.
Je dis à des copines anglaises parfois : « Mais dans quel état tu es ma pauvre chérie ! ». Elles me disent « J’ai eu 3 enfants, mon mari m’a quitté ». Eh bien tant mieux non ! Remercie le ciel ! (rires). Il s’est barré avec une petite jeune donc elles ont une pension alimentaire, elles peuvent enfin s’éclater avec des gigolos, se faire plaisir, se mettre des fringues délirantes (rires). Elles croient que moi je peux à mon âge mais pas elle. Alors moi ça m’énerve d’entendre ça. Déjà, je leur dis d’enlever ce mot « à mon âge ». Ca veut dire quoi ? Qu’on doit finir bobonne ? A ton âge tu te mets des bas résilles car t’as envie de te faire plaisir et que les mecs te remarquent. Donc il ne faut jamais se laisser aller.
TÊTU : Justement, c’est quoi votre secret de beauté et de longévité Amanda ?
Amanda : Je m’assieds toujours à côté d’une moche (rires). Non, mais c’est vrai, faut pas se laisser aller. Moi je vois avec le théâtre, c’est comme l’armée. Quelle rigueur ! Je ne bois pas, je ne fume pas, il faut être pimpante tous les jours, se maquiller, se faire les cheveux… C’est épuisant ! On ne peut pas se permettre d’arriver sur scène bourrée en aillant oublié son texte (rires). Cette discipline fait beaucoup de bien ! Donc si vous voulez maigrir faites du théâtre ! On mange pas avant parce qu’on est gonflé. On mange pas après parce qu’on a plus faim. Enfin, c’est pas difficile de rester mince (rires). Quand on me dit : « C’est quoi ton secret pour rester mince ? Eh bien ne mange pas et puis c’est tout » (rires). Ils sont marrants… (rires).
TÊTU : Et rester active comme Amanda !
Amanda : Assise ? Comment ça assise ?
TÊTU : Non ! Active !
Amanda : Aaaahhh ! Active ! J’ai compris assise (rires). Non parce que quand on est vieille, il y a une pièce qu’on peut jouer assise, qui s’appelle Ô les beaux jours, c’est bien pratique (rires). Active oui ! Moi je m’ennuie très vite. Vous me mettez sur une plage je deviens hystérique. Il fait chaud, je transpire, j’achète une glace. J’aime bouger, aller au cinoche, me balader. Par contre, chez moi je m’ennuie jamais et les gens me parlent de solitude, mais c’est génial la solitude. Je porte ce que je veux, je mange ce que je veux, je regarde ce que je veux à la télé, je n’ai de compte à rendre à personne. C’est merveilleux.
J’ai plein de petits pompiers qui me font la cour, qui me courent après… Et comme j’habite Paris, ça n’arrête pas (rires). Ils sont disponibles et très portés sur la chose. J’étais ravie d’avoir un début d’incendie dans mon immeuble (rires). Ils voulaient me faire descendre par l’échelle. Je leur ai dit « Vous n’y pensez pas ! Mais ne vous inquiétez pas, on va en mettre un devant, un derrière ». J’étais ravie (rire).
Je voulais savoir comment les remercier, à part de prendre des photos avec eux. Donc, ils m’ont dit carrément qu’ils passeraient se faire remercier. Depuis, ils passent se faire remercier et refilent les numéros à leurs potes. Je reçois des textos hallucinants (rires). La solitude n’existe pas chez moi (rires).
TÊTU : Merci beaucoup Amanda d’avoir répondu à nos questions. A bientôt !
Original Entretien Jérémie Lacroix pour Têtu . . .
Pour l’occasion TÊTU l’a rencontrée pour un grand moment d’interview.
Amanda Lear a de multiples vies ; elle fut tour à tour reine du disco, muse, mannequin, présentatrice télé en France, en Italie et en Allemagne. 40 ans de carrière l’ont rendu célèbre dans le monde entier grâce à ses 25 millions d’albums vendus, à sa gouaille sans pareille et à une allure qui ne passe pas inaperçue.
Son dernier album rendait hommage à Elvis – l’un de ses idoles – et lui permettait de s’essayer à d’autres genres musicaux. Aujourd’hui, elle présente « Let Me Entertain You », un album éclectique qui brosse un peu toute l’étendue de sa carrière musical ; de la variété à la ballade en passant par l’électro et le disco bien entendu. Des chansons à textes et des chansons énergiques pour faire danser les foules comme elle sait si bien le faire. En somme, un album réjouissant, rafraîchissant, tout à son image !
Hôtel Le Meurice, 15h30. Quel autre palace pouvait accueillir la grande Amanda Lear ? On nous conduit à sa suite comme on nous conduirait auprès d’une sainte icône. La porte s’ouvre et face à nous, Amanda ! Confortablement assise dans un canapé beige, baignée d’une légère pénombre ; elle vous ensorcelle de son regard perçant, de son sourire malicieux et de sa voix suave et rauque à la fois. Amanda est comme on l’imaginait : affable, assurée, énergique…
Amanda nous reçoit pour parler de son nouvel album. Mais bien que nous ne soyons pas encore assis et que le dictaphone ne soit pas encore allumé, Amanda – habituée des interviews, imposante, imperturbable – débute cette rencontre au quart de tour. C’est le personnage !
Amanda : … »toi tu penses qu’à faire danser les gens, ta musique c’est vraiment que du boom boom boom allemand ». Non, mais là dans cette album, non j’ai voulu justement… Je l’ai conçu un peu comme si je montais sur scène demain à l’Olympia vous voyez. Forcément quand on fait une scène, on vous demande de chanter quelques vieux tubes qui vous ont rendu célèbre et puis les nouveaux titres. C’est pour cela que je l’ai conçu un peu comme ça. Au début, il y a l’intro « Mesdames et Messieurs voilà Amanda Lear » qui arrive… Et puis, je re-propose Fashion Pack, Follow Me…
Des titres qui m’ont rendu célèbre et puis des nouveaux titres que j’ai écrit en français ou en anglais.Pour un fois, j’aurais écrit quelques chansons et puis quelques autres en hommage au disco qui m’a rendu célèbre. Donc un hommage au Village People avec Macho Men. A l’époque je voulais épouser le cowboy. Il s’appelait Randy Jones. Randy c’était mon pote et je l’ai eu il y a pas longtemps. Il fait une carrière solo aux Etats-Unis. Et puis après, il y a quelques chansons plus mélodiques. J’ai voulu rester aussi un peu plus optimiste car moi mes albums je me rends compte que les chansons que j’ai écrites, une centaine, je parle toujours de trahison, de mensonges, de désillusion. Et là, je me suis dis, comme on vit une période assez noire, je me suis dis, je vais choisir ce titre, The Best Is Yet To Come, le meilleur est à venir (Amanda se met à chanter).
TÊTU : Le titre de votre album est également très optimiste car il invite clairement à se divertir, « Let Me Entertain You ».
Amanda : Exactement ! C’est un titre très optimiste. Vous allez voir demain tout ira mieux. Et surtout terminer sur une note également optimiste avec le titre de Charlie Chaplin. Charlot avait écrit cette très jolie chanson qui s’appelle Smile. C’est-à-dire quand tout va mal (Amanda se met à chanter) : Souri quand tout vas mal, quand ton cœur saigne… Même si t’as envie de te flinguer, souri, car tu vas voir que demain tout va s’arranger. Et j’ai voulu terminer sur une note optimiste car je voulais qu’on comprenne que cet album se voulait vraiment optimiste.
TÊTU : Tirer le positif du négatif en somme. C’est en tout cas l’image qu’on a d’Amanda Lear, celle d’une femme qui croque la vie à pleine dent.
Amanda On me voit toujours très liée à la nuit, Follow Me, la femme dominatrice, dangereuse, tumultueuse comme vous dites, et mangeuse d’hommes et tout… Et je trouve que ça, ce n’est pas une image très très positive, très jovial. Et je voulais montrer que je suis une personne plus solaire, plus joviale. En plus, je fais du théâtre comique. Ce sont des rôles qui font rire les gens
TÊTU : Oui ! Vous avez tout cet éventail de talents, du théâtre à la chanson en passant par la télé…
Amanda : Oui ! C’est pour ça qu’on a fait cette vingtaine de titres très éclectiques et très variés. Et puis, l’autre reproche qu’on me fait, c’est « On ne te voit jamais faire de la scène en France ». Ce qui est vrai d’ailleurs… Donc, on a filmé ce show case cet hiver. Et on a mis le DVD qui va avec l’album, dans lequel il y a une douzaine de titres que je chante vraiment sur scène, live, avec des danseurs et un orchestre. C’est comme si on me voyait faire une scène.
TÊTU : Vous parliez d’éclectisme. C’est album est justement très éclectique à l’image de votre discographie et de tous les thèmes musicaux que vous avez pu aborder. Racontez-nous la genèse de cet album, l’envie qu’il y avait derrière ce disque au-delà du côté positif dont vous parliez précédemment.
Amanda : Au départ, je n’aimais pas du tout la musique disco. Ma maison de disque étant une maison de disque allemande, ils ont dit : « nous sommes en 1978, c’est la fièvre du samedi soir, ce qui marche en ce moment c’est ABBA, les Village People, Grace Jones, machin truc… « . Donc, ils voulaient absolument que je fasse du disco. Et je leur ai dit que moi je n’étais pas une chanteuse disco, je déteste ça (rires). Je suis rock’n’roll. Je me voyais avec une guitare, un blouson en cuir noir, des chaînes. Mais il m’ont dit « non, non, on oublie ça ».
Et à l’époque, j’avais signé un contrat de 7 ans. Car, ce qui était bien à l’époque, c’est qu’on signait des contrats de 7 ans. Alors qu’aujourd’hui, on fait un disque et s’il ne marche pas, allez dégage. Alors que là, avec un contrat de 7 ans, si le premier album ne marche pas, on a 7 ans de contrat, le loyer est payé pendant 7 ans. On va travailler sur le deuxième album, on va essayer de s ‘améliorer. Il y avait quand même un suivi et un pari. Par contre, j’étais obligée de me plier à leur envie. Donc quand ils m’ont : « Amanda, tu vas être la reine du disco et c’est tout ». Et comme les Allemands ils ne rigolent pas, c’était « Tu vas faire ce qu’on te dit de faire » (en imitant l’accent allemand, rires). Ceci dit, ils ont fait du bon travail car ils m’ont casé partout dans le monde. J’ai eu des disques d’or partout…
TÊTU : Effectivement, ils ont eu le nez creux. Vous avez eu une carrière formidable avec plus de 25 millions d’albums vendus dans le monde. Vous êtes vraiment devenue l’une des reines du disco.
Amanda : Tout à fait ! 25 millions d’albums c’est pas mal. Mais après deux, trois albums disco, j’ai dit « ça va maintenant ». J’avais montré que je pouvais vendre des disques, « est-ce que je vais pouvoir faire autre chose ? » C’est à dire faire du rock’n’roll. J’avais des propositions super intéressantes pour travailler avec des gens talentueux que je croisais. Même Gainsbourg que j’avais rencontré voulais m’écrire des chansons. La maison de disque ne voulait rien entendre : « We don’t change a winning team ». C’est comme ça. L’étiquette c’est disco, on ne change rien.
Amanda Lear et Anthony Moon Producteur Allemand
TÊTU : En fait, ils voyaient en vous, déjà à l’époque, un pur produit marketing et commercial, sans prendre en compte vos envies. « Fais ça et tais toi Amanda » (rires).
Amanda : C’est tout à fait ça (rires). Pas question de changer, ça marche, on ne change pas. Alors que moi je ne voulais pas passer ma vie à faire danser les mecs jusqu’à 95 ans. Et donc, j’ai rompu mon contrat. Ce fut peut-être une erreur. J’ai dit « j’en peux plus ». Évidemment, pendant 2 ans il n’y a plus de disques qui sortent. Alors de là, je suis passée en Italie. J’ai trouvé un nouveau producteur, une maison de disque. Les Italiens m’ont fait chanté en italien, puis on a essayé un album rock qui n’a pas marché. Après ça, j’ai tâtonné. J’ai fait un petit peu de tout. C’est ce que j’ai voulu montrer dans cet album. Je suis passé du disco à la variété et au rock. Mon rêve c’était Elvis Presley, donc il y a 2 ans j’ai enfin fait un hommage à Elvis Presley. Pour moi c’est l’idole absolu, le plus beau mec du monde… Mais tout le monde m’a dit « tu fais chier avec Elvis Presley, tout le monde s’en fout d’Elvis Presley, il est mort depuis plus de 40 ans. Bref ! On s’en fout » (rires). Alors que pour moi c’était le king…
Mais à travers cet album j’ai découvert les instruments de musique, car je n’avais jamais vu dans ma vie d’instruments de musique. J’ai fait tout une carrière disco sans en voir. Car vous rentrez dans un studio et il n’y a que des machines. Des synthés… Ils touchent des boutons. Ils enregistrent ta voix dans une boîte et te dises « C’est bon tu peux rentrer chez toi. » Et moi, je leur disais, » Comment ça ? Mais non, c’est bon t’inquiète, casse toi. On l’a dans la boîte » (rires). En même temps, c’est extraordinaire car c’est tout fait avec des machines. Ça offre d’innombrables possibilités. Ça c’est le disco et comme vous le dites, bah il n’y a pas la beauté des instruments et des orchestres. C’était très frustrant.
Et là, je rentre dans un studio. Il y avait des mecs avec des violons, des violoncelles, un piano. Donc là, je me suis dis putain, il va falloir chanter pour de bon car je peux pas leur dire « Oups ! Je me suis trompée faut que je recommence ». Ils n’ont pas que ça à faire les pauvres que de recommencer à chaque fois. Et donc, il a fallu chanter pour de bon et c’était la chose positive. Et je réalise à cet instant que je peux enfin chanter un peu comme j’ai envie dans ma carrière. Sauf que depuis le début, on me disait que je devais avoir la voix à la Marlène Dietrich. J’ai pris des cours de chant et la nana me faisait chanter des gammes (Amanda fait des gammes). Mais il trouvait que c’était trop haut, qu’il fallait aller plus bas. Donc, le mec me faisait fumer des clopes et boire des whiskies et à 3 heure du mat’ quand j’avais la voix complètement éraillée, il trouvait ça génial les mec en studios (rires).
TÊTU : Ils allaient tuer la « machine Amanda » à cette allure-là (rire).
Amanda : Mais oui ! Vous savez, les Allemands ont toujours aimé les voix comme Marlène Dietrich et cetera. La chanteuse à voix rauque dans un cabaret plein de fumée à Berlin, ils adorent ça les Allemands. Ça leur rappelle Cabaret et cetera
TÊTU : Nous les Français on a Edith Piaf et eux ils ont Marlène Dietrich.
Amanda : Exactement ! Donc ils voulaient la nouvelle Marlène qui serait disco et qui chanterait comme ça avec une voix suave, rauque… Après toutes ces années, je suis arrivée au théâtre, où je joue depuis 7 ans tous les soirs. Et là, il a fallu positionner la voix différemment. On m’a dit : « Au 3ème balcon, ils ont payé 15 euros mais ils ont le droit de t’entendre ». Donc, sans micro TU VAS PARLER TRES FORT. IL FAUT QU’ON T’ENTENDE. Et donc, on apprend à placer la voix différemment. Et puis, comme la voix est un muscle, je me suis aperçue après de l’entraînement que je pouvais chanter différemment. D’ailleurs, avant l’album d’Elvis, jamais je n’aurais pensé pouvoir chanter It’s Now Or Never (Amanda chante). Comme la voix a changé, je peux maintenant faire « C’est la belle vie, lalala, sans souci » (Amanda chante encore), des chansons plus mélodieuses, moins « tong tong tong ».
Je pense que, peut-être, on va aller vers une période que les Allemands appellent le « Sprechgesang », la chanson parlée. « Sprech », c’est chanter. « Gesang », c’est parler. C’est ce que faisait Juliette Greco, ce n’était pas une chanteuse. C’est une actrice qui parle, qui déclame, qui joue beaucoup avec ses mains : « Si tu crois fillette que peut être, que peut être… « . Elle articule bien et Marlène Dietrich n’a jamais su chanter, elle parle aussi plus qu’elle ne chante. Pour moi, la vraie chanteuse, c’est Barbra Streisand, Whitney Houston ou Nicoletta en France. Alors que moi, je n’ai pas ça. Donc, je suis plutôt dans l’interprétation et je me rends compte qu’il y a tout un répertoire qui m’intéresse dans ce style-là, que j’aimerais faire. Des chansons à texte. Reprendre des choses de Gainsbourg, de Nougaro.
TÊTU : Donc encore pleins de projets à venir pour Amanda Lear. Amanda ne s’arrête jamais c’est incroyable !
Amanda : On verra. Je me vois très bien… On me dit toujours des grandes scènes à l’Olympia avec plein de danseurs. Alors que moi je me vois dans une petite salle, intimiste, club de jazz. Ça me plairait beaucoup. Alors que quand on fait du disco, il faut avoir 15 danseurs autour. Et ils font chier (rires). Ils sont insupportables les danseurs, c’est une bande de casse-couilles (rires). En tournée, ils passent leur vie sur Grindr, on sait jamais où les trouver, faut faire tous les saunas de la ville (rires).
TÊTU : Donc pleins de danseurs homos dans vos tournée si on comprend bien. Ça tombe bien, c’est TÊTU qui est là aujourd’hui (rires).
Amanda : Hahaha ! Mais oui et c’est super. Ils sont mignons comme tout. Forcément, il me faut des beaux gosses autour. Ils mènent une vie insupportable, dissipée, ils sont jamais contents.
TÊTU : D’ailleurs, en parlant de bouger les foules avec le disco. Parlez-nous de votre tournée en 2017. Comment l’abordez-vous ? Elle s’articule comment ?
Amanda : Un peu théâtrale. Vous savez, je vois aujourd’hui les concerts sur internet de Britney Spears, de Jennifer Lopez. Ce ne sont plus des chanteuses, du tout. Elles sont là à tortiller du cul. Beyoncé avec un ventilateur dans la gueule pour les extensions. C’est pas de la chanson. Je suis désolé, une chanteuse elle est devant un micro, c’est Piaf, c’est Barbara, et puis elles chantent. Mais elles, elles ne chantent pas. D’abord, c’est tout en play-back et elle ne font que danser, se tortiller, se rouler par terre avec 15 boys autour d’elles. C’est très beau, c’est du spectacle mais ce n’est plus de la chanson. Moi je privilégie la chanson. Je veux éviter tout ça, les effets spéciaux, les ventilateurs et tout ça… Que les gens s’aperçoivent que je vais leur faire passer une émotion. Donc moi je vois ça plus comme ça.
TÊTU : En parlant de spectacle, qu’elle est votre actualité au-delà de l’album ?
Amanda : Eh bien je vais terminer La Candidate au théâtre de la Michodière où je joue depuis 6 mois et ce jusqu’à juin. Puis, lorsque j’arrête, je tourne un film tout juin/juillet à Rome. Après le film de Rome, à la rentrée, je pense qu’on va faire quelques dates de tournée et puis ensuite je ne sais pas trop encore. Il y aura d’autres projets pour l’année prochaine. J’ai la chance que des tas d’auteurs de théâtre, de metteurs en scène s’intéressent à moi. Ça c’est une grande chance parce que c’était pas gagné au départ. Ils se rendent compte d’abord qu’Amanda Lear sur scène ça attire du monde et puis que je suis capable peut-être de faire du bon travail. Donc ils me proposent des tas de nouvelles pièces. J’en reçois tous les jours et il y a des gens très intéressants comme Michel Fau qui proposent de travailler avec moi. Il y a Eric Assous qui m’écrit une pièce. Florian Zeller… Donc des auteurs avec lesquels j’ai envie de travailler. Il y en a des rôles à faire. Je peux faire une carrière à la Maria Pacôme… Mais c’est agaçant d’être étiquetée uniquement rigolote.
TÊTU : Justement, vous dîtes que vous avez cette chance d’être sollicitée par des metteurs en scène de renom, lesquels voient en vous des possibilités intéressantes. Qu’est-ce qu’ils voient en vous ? Qu’est-ce qui vous caractérise ?
Amanda : C’est parce que je peux tout me permettre. Ils se disent, elle a un tel culot, un tel bagou que tout passe. Ils me font dire des énormités mais ça passe. Je dis des gros mots et cetera. Mais parce que je suis très chic avec des Louboutin, ça passe. C’est ça qui est très bien. Ça tombe pas dans le vulgaire. Et eux, ils s’éclatent à m’écrire des textes complètement délirants, surréalistes. Ça les fascine. Et surtout, il y a une présence. La présence, on l’a, ou on l’a pas. Quand je rentre sur scène, il y a tous les yeux qui se braquent sur moi. Mais après, il y a aussi et surtout la technique. Ça veut pas dire que je sais jouer. Donc à ce moment-là, il faut apprendre ; la respiration, le timing, placer sa voix… Là, c’est toute une technique qu’on apprend au cours Florent, au cours Simon, que je n’ai pas fait. Mais comme j’ai la chance d’avoir comme metteur en scène Raymond Acquaviva, qui est un professeur d’art dramatique, depuis 7 ans c’est comme si je faisais des cours avec lui. Il m’apprend beaucoup comment jouer sur scène, écouter mon partenaire. Écouter l’autre, surtout lorsqu’on connaît son texte par cœur, ce n’est pas évident. Il faut être surpris, se positionner pour que ça paraisse naturel… Avec cette technique et après quatre pièces comiques, je vais pouvoir passer à autre chose. Sans leur jouer Phèdre de Racine, on peut peut-être passer à des comédies, à des Tennesse Williams, des trucs dramatiques. Le problème c’est qu’en France on aime vous coller des étiquettes et qu’une fois qu’on vous l’a collée, c’est difficile de s’en départir.
Il faut toujours aussi surprendre les gens. Moi-même je m’ennuie beaucoup et je me dis que si je m’ennuie, je dois aussi ennuyer les autres. Ils vont se lasser, elle fait toujours la même chose. Donc, il faut se renouveler, les surprendre. Moi, c’est ce que je reproche à de nombreux artistes, c’est de toujours faire la même chose, d’être là où on les attend… C’est comme quand on baise toujours avec le même mec. Il y a un moment on sait quand il va jouir, dans quelle position donc il y a un moment on a envie d’aller voir ailleurs. C’est pour ça que moi je suis tout à fait pour l’infidélité car sinon c’est tous les soirs la même soupe.
TÊTU : Vous nous parliez de vos danseurs gays tout à l’heure. Cela m’amène à ma prochaine question. Durant toute votre carrière et encore aujourd’hui, quel est votre rapport à la communauté LGBT ?
Amanda : Dès le départ, on s’est aperçu que les discothèques étaient fréquentées par les gays. Eh bien oui ! C’est évident que ce ne sont pas les bons pères de famille qu’on retrouve en général en boîte de nuit le samedi soir. Ils sont devant Guy Lux. Enfin, ils l’étaient (rires). Demain soir, ils seront peut-être devant l’Eurovision. Enfin voilà quoi ! Eux, ils restent à la maison et ne vont pas en boîte se déchainer toute la nuit donc forcément ceux qui fréquentent les discothèques se sont les gays et les célibataires, ceux qui n’ont pas besoin de garder les enfants à la maison. Donc forcément, mon premier public ça a été les gay. Comme pour les Village People, Grace Jones, Cher… Donc on devient…
TÊTU : …une sorte d’icône !
Amanda : Oui ! Une sorte d’icône gay qui leur plaît beaucoup car ils aiment les femmes élégantes, qui en jettent, qui ont du chien. En gros, les femmes libérées. C’est un énorme plus car c’est un public très fidèle. Le gros problème des gamins ou des gamines, c’est qu’ils vous jettent. Les fans de Tokio Hotel, aujourd’hui, on ne sait plus où ils sont (rires). Tout ce qu’ils voient, c’est que le chanteur ou la chanteuse est mignon/ne. L’année prochaine, ça sera un autre… Tous les ans, on tombe amoureux d’un artiste et ensuite, dégage ! Le public gay n’est pas comme ça, il s’attache, il vieillit avec vous. Plus on se déglingue en vieillissant, plus il est fidèle. Je l’adore ! Je me suis intéressée à Danielle Darrieux puisque dans l’album, je reprends une chanson très coquine de Danielle Darrieux qui s’appelle Si tu savais ma belle. Elle a 99 ans.
J’ai un copain gay qui me dit que Suzie Delair elle a aussi 99 ans et qu’elle est méchante comme pas possible. Mais, ils vieillissent avec vous et ce n’est pas parce que vous avez 75 ans et plein de rides qu’ils vous jettent. Ils continuent. Et cette fidélité-là, de ce public, c’est très précieux. C’est justement pour ça que Cher les adore, il faut les cultiver. Dans le métier que je fais, on est entouré de gays, que ce soit le metteur en scène, le coiffeur, le mec qui nous habille… Je vois dans la mode avec Jean-Paul Gaultier, Riccardo Tisci, ce sont tous mes potes et ils sont tous gays. Que des gays, que des gays. Ce sont des gens qui créent, des créateurs. Ce ne sont pas des footballeurs (rires). C’est très précieux de les avoir comme amis, comme conseillers. Avec Jean-Paul, j’ai appris beaucoup de choses, sur comment se présenter, se mettre comme il faut, c’est très important pour moi.
TÊTU : Vous me parliez en aparté, lorsque je suis arrivé, de la chanson La Rumeur, comme quoi vous saviez aussi chanter des chansons à texte, engagée.
Amanda : Oui ! Elle commence comme ça cette chanson : « On dit bien des choses, qui nous indisposent. Souvent on entend le bruit des gens, qui commentent les tantes, qui ont peur des pédés, et des gens différents, de leur banalité… « . C’était pour montrer que je pouvais aussi dire des choses qui me tiennent à cœur. Les qu’en-dira-t-on, c’est vraiment pas mon truc, ça m’agace profondément. L’intolérance aussi
TÊTU : Au début, je vous expliquais que TÊTU avait disparu pour ensuite renaître il y a de cela quelques mois. Que vous inspire cette renaissance ?
Amanda : Qui a disparu ?
TÊTU : Personne Amanda ! TÊTU avait disparu et renaît aujourd’hui (rires).
Amanda : Ah oui ! TÊTU ! (rires). Mon pote Edouard Collin était en couverture de TÊTU. Et mon pote le cuisinier Valentin Néraudeau aussi. Donc déjà, je n’ai pas compris la disparition de TÊTU, pour moi c’est incompréhensible… C’est le seul pays… Tous les pays que je fréquente, l’Italie, l’Allemagne, l’Angleterre… ont tous des magazines gays. C’est normal, il y a toute une culture gay derrière. C’est peut-être à cause d’Internet. Aujourd’hui, si on veut voir des mecs à poils, on va sur Internet. Donc, pourquoi payer 5 euros. Mais, ce ne sont pas que des mecs à poil TÊTU. Ce sont aussi des articles, de la prévention, des conseils, des reportages, des critiques sur les spectacles. On s’attend à des choses. Si on met un mec à poil pour attirer, c’est normal, c’est du marketing mais il n’y a pas que ça quand même. C’est comme pour les dieux du stade. Le calendrier, c’est pour remplir les stades, pour le buzz (rires).
TÊTU : Un message pour nos lecteurs ?
Amanda : Pour moi, il est essentiel de prendre soin de soi. Et les homos, pas tous certes, font beaucoup partie de ces gens qui prennent soin d’eux. C’est important d’être présentable. J’admire ça ! Pour moi c’est rédhibitoire, quand je vois des beaux mecs qui dès qu’ils sont avec une nana, 6 mois après « C’est pas possible, c’est le même ? ». Poignées d’amour, bourrelet… C’est dramatique ! C’est à croire que les nanas le font exprès pour pas qu’on les pique (rires). C’est épouvantable ! Il y a des mecs, ce sont des bombes et dès qu’ils tombent amoureux, c’est fini… Il ne faut jamais s’arrêter de prendre soin de soi, même à 70 ans, 80 ans… Mais pour les femmes c’est pareil. Il y en qui donne l’exemple. Regardez Jane Fonda, Tina Turner… Putain, elle à 78 ans, elle est magnifique. C’est certes beaucoup d’efforts, de sport… Mais ça en vaut la peine franchement ! C’est un exemple pour les autres.
Je dis à des copines anglaises parfois : « Mais dans quel état tu es ma pauvre chérie ! ». Elles me disent « J’ai eu 3 enfants, mon mari m’a quitté ». Eh bien tant mieux non ! Remercie le ciel ! (rires). Il s’est barré avec une petite jeune donc elles ont une pension alimentaire, elles peuvent enfin s’éclater avec des gigolos, se faire plaisir, se mettre des fringues délirantes (rires). Elles croient que moi je peux à mon âge mais pas elle. Alors moi ça m’énerve d’entendre ça. Déjà, je leur dis d’enlever ce mot « à mon âge ». Ca veut dire quoi ? Qu’on doit finir bobonne ? A ton âge tu te mets des bas résilles car t’as envie de te faire plaisir et que les mecs te remarquent. Donc il ne faut jamais se laisser aller.
TÊTU : Justement, c’est quoi votre secret de beauté et de longévité Amanda ?
Amanda : Je m’assieds toujours à côté d’une moche (rires). Non, mais c’est vrai, faut pas se laisser aller. Moi je vois avec le théâtre, c’est comme l’armée. Quelle rigueur ! Je ne bois pas, je ne fume pas, il faut être pimpante tous les jours, se maquiller, se faire les cheveux… C’est épuisant ! On ne peut pas se permettre d’arriver sur scène bourrée en aillant oublié son texte (rires). Cette discipline fait beaucoup de bien ! Donc si vous voulez maigrir faites du théâtre ! On mange pas avant parce qu’on est gonflé. On mange pas après parce qu’on a plus faim. Enfin, c’est pas difficile de rester mince (rires). Quand on me dit : « C’est quoi ton secret pour rester mince ? Eh bien ne mange pas et puis c’est tout » (rires). Ils sont marrants… (rires).
TÊTU : Et rester active comme Amanda !
Amanda : Assise ? Comment ça assise ?
TÊTU : Non ! Active !
Amanda : Aaaahhh ! Active ! J’ai compris assise (rires). Non parce que quand on est vieille, il y a une pièce qu’on peut jouer assise, qui s’appelle Ô les beaux jours, c’est bien pratique (rires). Active oui ! Moi je m’ennuie très vite. Vous me mettez sur une plage je deviens hystérique. Il fait chaud, je transpire, j’achète une glace. J’aime bouger, aller au cinoche, me balader. Par contre, chez moi je m’ennuie jamais et les gens me parlent de solitude, mais c’est génial la solitude. Je porte ce que je veux, je mange ce que je veux, je regarde ce que je veux à la télé, je n’ai de compte à rendre à personne. C’est merveilleux.
J’ai plein de petits pompiers qui me font la cour, qui me courent après… Et comme j’habite Paris, ça n’arrête pas (rires). Ils sont disponibles et très portés sur la chose. J’étais ravie d’avoir un début d’incendie dans mon immeuble (rires). Ils voulaient me faire descendre par l’échelle. Je leur ai dit « Vous n’y pensez pas ! Mais ne vous inquiétez pas, on va en mettre un devant, un derrière ». J’étais ravie (rire).
Je voulais savoir comment les remercier, à part de prendre des photos avec eux. Donc, ils m’ont dit carrément qu’ils passeraient se faire remercier. Depuis, ils passent se faire remercier et refilent les numéros à leurs potes. Je reçois des textos hallucinants (rires). La solitude n’existe pas chez moi (rires).
TÊTU : Merci beaucoup Amanda d’avoir répondu à nos questions. A bientôt !
Original Entretien Jérémie Lacroix pour Têtu . . .
Superbe interview merci beaucoup !
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